L'Île du docteur Moreau

L’Île du docteur Moreau (The Island of Dr. Moreau) est un roman de science-fiction écrit par H. G. Wells, publié en 1896.

L'Île du docteur Moreau

Première édition de L'Île du docteur Moreau à Londres en 1896

Auteur H. G. Wells
Pays Royaume-Uni
Genre Roman
Science-fiction
Version originale
Langue Anglais britannique
Titre The Island of Doctor Moreau
Éditeur Heinemann
Lieu de parution Londres
Date de parution 1896
Version française
Traducteur Henry-D. Davray
Éditeur Mercure de France
Lieu de parution Paris
Date de parution 1901
Type de média Livre papier

À travers une histoire racontée par un narrateur dépassé par les événements, le roman engage une réflexion sur des sujets comme la relation entre l'être humain et l'animal et la question de l'identité.

Résumé

Dissimulé derrière des arbres, Edward Prendick épie les créatures du docteur Moreau, qui récitent les litanies du Prêcheur de la Loi.
Lithographie de Charles Robert Ashbee en frontispice de la première édition du roman (William Heinemann, 1896).

Unique survivant d'un naufrage, Edward Prendick est secouru par Montgomery et son équipe, passagers d'un navire faisant route vers une île tropicale avec une cargaison d'animaux. Montgomery est l’assistant du docteur Moreau, un scientifique obsédé par la vivisection et la transfusion sanguine. Prendick découvre avec effroi que, depuis dix ans, les deux hommes se livrent à des expériences sur les animaux, en réalisant des greffes et de multiples interventions chirurgicales, afin d'en faire des hommes capables de penser et de parler. Les hommes-bêtes vivent dans un village et obéissent à « la Loi », un ensemble de règles leur interdisant les comportements primitifs et prônant la vénération de Moreau, qu'ils appellent « Maître ».

« Ne pas marcher à quatre pattes. C’est la Loi. Ne sommes-nous pas des Hommes ? »
« Ne pas laper pour boire. C’est la Loi. Ne sommes-nous pas des Hommes ? »
« Ne pas manger de chair ni de poisson. C’est la Loi. Ne sommes-nous pas des Hommes ? »
« Ne pas griffer l’écorce des arbres. C’est la Loi. Ne sommes-nous pas des Hommes ? »
« Ne pas chasser les autres Hommes. C’est la Loi. Ne sommes-nous pas des Hommes ? » »

Mais Prendick observe que certaines créatures transgressent la Loi en dévorant des lapins. L’assassinat du docteur Moreau par une de ses « expériences », l'Homme-Puma, remet en cause l’équilibre fragile de l'île. Montgomery est tué à son tour et Prendick, désormais seul avec les créatures, va réussir à se faire respecter et à ramener le calme… Il parvient finalement à s'échapper à bord d'un radeau et à retourner en Angleterre. Mais traumatisé par l'expérience qu'il vient de vivre, il continue de voir le reflet des monstres de Moreau parmi les hommes.

« (...) Je vois des faces âpres et animées, d’autres ternes et dangereuses, d’autres fuyantes et menteuses, sans qu’aucune possède la calme autorité d’une âme raisonnable. J’ai l’impression que l’animal va reparaître tout à coup sous ces visages, que bientôt la dégradation des monstres de l’île va se manifester de nouveau sur une plus grande échelle. Je sais que c’est là une illusion, que ces apparences d’hommes et de femmes qui m’entourent sont en réalité de véritables humains, qu’ils restent jusqu’au bout des créatures parfaitement raisonnables, pleines de désirs bienveillants et de tendre sollicitude, émancipées de la tyrannie de l’instinct et nullement soumises à quelque fantastique Loi – en un mot, des êtres absolument différents de monstres humanisés. Et pourtant, je ne puis m’empêcher de les fuir, de fuir leurs regards curieux, leurs questions et leur aide, et il me tarde de me retrouver loin d’eux et seul. »

Genèse et publication

En 1895, H. G. Wells, qui se passionne pour les sciences naturelles ainsi que pour les sciences humaines et sociales, publie dans une revue scientifique un court essai, The Limits of Individual Plasticity[1], dans lequel il expose une certaine vision sur la chirurgie plastique et l'expérimentation animale.

Wells reprendra ses théories dans L’Île du docteur Moreau, qui est alors publié à une époque où l'Angleterre est le théâtre de débats houleux sur la question de l'abolition de la vivisection.

Curieusement, la version française publiée en 1901 dans Le Mercure de France saute les deux premiers chapitres du roman (Introduction; In the Dingey of the Lady Vain). Cette traduction française est également approximative et comporte de nombreuses erreurs[réf. souhaitée].

Adaptations cinématographiques

Influence de l'œuvre

À sa sortie, le roman reçut un franc succès, rejoignant d'autres œuvres célèbres et populaires et devenant une référence en la matière traitant du thème de la réflexion humaine ainsi que du rapport entre l'homme et l'animal. Le roman est ainsi devenu une source d'inspiration pour d'autres œuvres traitant des même thèmes.

Littérature et bande dessinée

  • 1908 : Le Docteur Lerne, sous-dieu, roman de Maurice Renard. L'auteur français dédie respectueusement son ouvrage à H. G. Wells.
  • 1980 : L’autre île du Dr Moreau (Moreau’s Other Island), roman de Brian Aldiss, J’ai lu, no 1292.
  • 1987 : Le bestiaire de Sherlock Holmes, roman de René Reouven, Denoël, coll. « Sueurs froides ». Interprétant et développant certaines allusions animalières parsemées par Arthur Conan Doyle dans les aventures de Sherlock Holmes, Reouven confronte indirectement le célèbre détective à un mystérieux descendant du savant français Pierre Louis Moreau de Maupertuis.
  • Le roman Jurassic Park de Michael Crichton est, en partie, une relecture de L'Île du Docteur Moreau. Cet aspect n'a pas échappé au réalisateur Steven Spielberg, qui a adapté le roman de Crichton sous le même titre. Devant sa caméra, le directeur du parc arbore un costume imitant celui de Moreau dans l'adaptation de 1977.
  • Dans La Ligue des gentlemen extraordinaires, comic book scénarisé par Alan Moore et dessiné par Kevin O’Neill, le docteur Moreau a survécu à la révolte de ses hommes-bêtes. Revenu en Angleterre, il poursuit ses expériences sous couvert des services secrets britanniques. En proie à une invasion martienne, la couronne sollicite l'aide du savant par le biais de deux membres de la ligue d'aventuriers victoriens.
  • 2013 : L'étrange cas de Juliette M. (The Madman's Daughter, T.1), roman de Megan Shepherd, Milan. Variation du roman original, il met en scène la fille du Docteur Moreau, débarquant sur la sinistre île pour faire toute la lumière sur son père et les horribles rumeurs le concernant.
  • 2017 : L'île du Docteur Moreau. Adaptation en 54 planches BD de Dobbs et dessins de Fabrizio Fiorentino, Glénat, collection H.G. Wells.
  • Dans les Mémoires de Vanitas, une série manga de Jun Mochizuki, le personnage de Moreau semble être inspiré du personnage de Wells : ayant sombré dans la folie à la suite de ses recherches sur les vampires, il cherche à en devenir un et s’adonne à d’atroces expériences sur des sujets humains qui rappellent celles du roman.

Télévision et cinéma

  • L’une des parties d'un des épisodes du Simpson Horror Show XIII, L’île du Docteur Hibbert, est une parodie de l’Île du docteur Moreau, où le Dr. Hibert transforme des humains en animaux.
  • L'épisode 16 de la saison 1 de la série Totally Spies, intitulé "L’île sauvage", fait référence au roman dont il reprend certaines idées.
  • Un monde hybride, épisode 25 de la saison 3 de Sliders est également une référence.
  • Dans l'épisode 8 de la saison 3 des Enquêtes de Murdoch, H. G. Wells a l'idée de ce roman à la suite de l'aventure qu'il vient de vivre.
  • Dans l'épisode 8 de la saison 2 d'Orphan Black, le professeur Duncan, créateur de clones, donne lecture d'extraits du livre à des enfants. Le livre joue un rôle important dans l'intrigue et contient les notes du professeur Duncan sur le développement des clones.
  • Dans le film musical mêlant prise de vue réelles et animation L'Apprentie sorcière (Bedknobs and Broomsticks), production des Studios Disney réalisée en 1971 par Robert Stevenson, la légende du sorcier Astaroth semble s'inspirer du roman de Wells : le sorcier se serait livré à des expériences sur des animaux avec pour ambition de les transformer en humains. Les animaux se rebellèrent cependant, tuèrent le sorcier et disparurent à bord d'un bateau après lui avoir volé ses pouvoirs. Des siècles plus tard, au moment où Miss Price, le Professeur Emilius et les enfants arrivent sur l'île Naboombu où les animaux s'étaient réfugiés, on peut constater que ces animaux ont des attitudes anthropomorphes (ils parlent et se tiennent sur deux pattes) et qu'ils sont particulièrement méfiants à l'égard des humains (qui sont d'ailleurs interdits sur l'île).

Musique

  • La célèbre citation « Ne sommes-nous pas des Hommes ? » a inspiré le groupe de New wave américain Devo pour le nom de leur premier album, « Are We Not Men? We Are Devo! ». Elle est également au cœur de leur chanson culte Jocko Homo.
  • La chanson No Spill Blood du groupe Oingo Boingo est une référence à cette œuvre, citant majoritairement les enseignements du Diseur de Lois.

Bibliographie et webographie

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Notes et références

Liens externes

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