Renard à neuf queues
Le renard à neuf queues, ou kumiho (구미호, 九尾狐 en hanja), est une créature qui apparaît dans les contes oraux et les légendes de la Corée[1]. On le trouve également au Japon sous le nom de kyūbi no kitsune (九尾の狐, ou simplement kyūbiko (九尾狐) ou kyūbikori (九尾狐狸)) et en Chine sous le nom de jiu wei hu (九尾狐). À la différence de ses formes « simples » (kitsune au Japon ou femme-renarde), qui sont parfois considérées comme des créatures bienveillantes, le renard à neuf queues est toujours décrit comme maléfique.
Renard à neuf queues | ||
Hangeul | 구미호 | |
---|---|---|
Hanja | 九尾狐 | |
Romanisation révisée | gumiho | |
McCune-Reischauer | kumiho | |
Légende
La légende veut que, venus très anciennement d'Inde, les renards à neuf queues aient traversé le Tibet et atteint la Chine, où, transformés en favorites pernicieuses et de mauvais conseil, ils/elles avaient poussé les derniers empereurs de la dynastie Qin (Ts'in) à commettre assez d'iniquités pour leur coûter leur trône. Au VIIIe siècle, un lettré japonais du nom de Kibi Daijin, de retour d'une mission culturelle dont l'essentiel était de dérober aux Chinois leur calendrier lunaire, quitta la côte ouest de la Corée, embarquant à son insu sur sa jonque une de ces sorcières dont l'arrivée sur l'archipel japonais en 758 fut aussitôt suivie de troubles politiques.
En Chine
On trouve mention du renard à neuf queues dès le IIIe siècle av. J.-C. en Chine dans le Livre des monts et des mers (山海經, Shanhaijing).
En Corée
À en croire les contes coréens, un renard qui vit mille ans se métamorphose en kumiho. Il peut se transformer comme il veut, et entre autres en une belle fille, souvent dans l'intention de séduire les hommes. Il existe de nombreux contes où apparaît le kumiho. On peut trouver plusieurs d'entre eux dans l'encyclopédique Abrégé de la littérature orale coréenne (한국 구비문학 대계, Hanguk Gubimunhak daegye).[réf. nécessaire]
Bien que le kumiho soit capable de changer son apparence, il reste toujours quelque chose en lui qui rappelle le renard ; son aspect extérieur change, mais sa nature reste la même.
- Dans La Transformation du Kumiho (구미호의 변신, Kumihoeui byeosin), un kumiho prend exactement l’apparence de la mariée à l’occasion d’une noce. La mère de la jeune femme elle-même est incapable de voir la différence. Le kumiho n’est découvert qu’au moment où ses vêtements lui sont enlevés.
- Bak Munsu et le Kumiho (박문수와 구미호, Bakmunsuwa Kumiho) relate une rencontre que Bak Munsu fait avec une fille qui vit seule dans les bois, et dont l’apparence fait penser au renard.
- Dans La Jeune fille qui reconnut un kumiho grâce à une poésie chinoise (하시로 구미호를 아라낸 처녀, Hasiro Kumihoreul ari jeonyeo), le kumiho est en fin de compte découvert quand un chien de chasse reconnaît le renard à son odeur et l’attaque. Bien qu'il soit traditionnellement présenté comme une femme quand il se transforme en être humain, dans ce conte, c’est en jeune homme que le kumiho se métamorphose ; il essaye alors de tromper la jeune fille pour qu’elle l’épouse. Mais cela reste le seul cas de transformation masculine.
- Dans Un Bâton magique qui tue le renard, un homme voit un kumiho se transformer en vieille femme. Il la poursuit et va la tuer en frappant avec son bâton. Retransformée en kumiho, il dit qu'il a pu la reconnaître car son bâton est magique et peut détecter les kumiho en tremblant. Il le vend très cher à un homme,[pas clair] et ce dernier va aller tuer une fille qu'il croit être un kumiho (nerveux, il a lui-même tremblé et fait secouer le bâton), fouille son corps pour trouver sa queue mais il finit par se faire lyncher pour son crime, ne se rendant compte que tard de s'être fait berner. Ces « renardes » sont donc de redoutables sorcières qui, sous la forme de séductrices d'une élégance vertigineuse, peuvent conduire un homme, un clan, un empire à leur perte avant d'aller retrouver leur fourrure rousse et le silence nocturne des bois.
Cette créature est reprise dans des dramas coréens modernes, comme Ma petite amie est un gumiho (en) (내 여자친구는 구미호) sorti en 2010.
Au Japon
On fait encore référence aujourd'hui au kyūbi no kitsune dans la culture populaire japonaise, dans des mangas (comme Naruto), des romans (tel que Kanokon), ou des jeux vidéo (par exemple Ōkami).
Articles connexes
Notes et références
- (en) Mythologie coréenne.
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