Kulunas

Le mot Kuluna signifie à la fois une bande de hors-la-loi et jeune incontrôlable identifié comme tel. Étymologiquement, ce mot tire son origine du portugais-angolais[1].

Ne pas confondre avec Shegué

Pour les articles homonymes, voir Pomba.

Kulunas
Nombre de membres Incertain
Activités criminelles

Les Kulunas succèdent aux Pombas, ancienne appellation des délinquants qui, depuis le milieu des années 2000 à Kinshasa, volent, rackettent et blessent avec facilité ou coupent de préférence les bras de leurs victimes au moyen des machettes dont ils sont armés, ou sinon les tuent carrément face à une résistance.

Composition et comportement

Sous l'ordre d'un chef, ces jeunes agressent, arrachent, violent et ne craignent plus les militaires et encore moins les policiers qui font aussi les frais de leurs vols et violences[2].

Les Kulunas sont différents des enfants de la rue (Shegués) mais ils peuvent être des Pombas, jeunes du Congo-Kinshasa qui pratiquent les arts martiaux et qui se font passer pour hommes forts. Les Pombas sont distincts des shegués et souvent assimilés à des délinquants parce qu'ils se regroupent en bandes et que certains réalisent des exactions. A la différence des shegués, les Kulunas comme les Pombas habitent dans des familles dont certaines sont complices de leurs méfaits, ce qui fait qu'ils s'organisent respectivement dans leurs clubs sportifs ou dans leurs quartiers où ils sèment la terreur, ce qui d'ailleurs favorise la pérennisation de ces bandes dans tous les quartiers des communes de la Ville-province Kinshasa. Les différents gangs se livrent parfois à de véritables guerres de territoire[3]. Certains quartiers et communes, comme Ngaba, Yolo-Sud ou Yolo-Nord de la commune de Kalamu ont demeuré inaccessibles un moment, surtout durant les heures tardives[4].

Ce phénomène a pris de l'ampleur à telle enseigne que tout le monde n'était plus à l’abri. À pied ou en véhicule, tout le monde est pris d’appréhension de rentrer tardivement à la maison, avant 21 h 00. Sous la pluie ou après, ces inciviques opèrent même pendant la journée dans certains quartiers allant jusqu'à empêcher les gens de se rendre à leurs occupations.

Méthodes de lutte contre le phénomène

Opération tolérance zéro

En arrivant à la tête du ministère de la justice, Luzolo Bambi lance l'opération « Tolérance zéro » pour mener le combat de l'intolérance face aux autorités congolaises qui jadis détournaient sans remord les deniers publics. Cette opération ne s'est pas seulement occupé de personnalités politiques et administratifs mais elle visait à lutter également contre les actes barbares des Kulunas.

L'opération consistait à arrêter l'acteur ou les acteurs des barbaries, les juger en audience publique dans leur lieu du crime, et après condamnation, ils sont transférés vers les prisons qu'on leur choisissait à l'intérieur du pays (dans les provinces).

Après son départ de ce ministère en 2012, son successeur ne suit pas les choses sur cet angle. Ainsi après ces périodes, les « Kulunas » reprennent leurs activités [5],[4],[6].

Opérations Likofi 1 et 2

Deux opérations menées entre fin 2013 et début 2014 par la police congolaise qui s'appuie sur les services de renseignements congolais. Une opération appelée “Likofi” (coup de poing) contre les Kulunas, réclamée par la population, qui permet à la police de contenir le mouvement[7]. Cette opération fait cependant l'objet de vives critiques qui pousse le gouvernement congolais à réformer la police de la République Démocratique du Congo. Une inspection générale en est ainsi créée en 2007.

Opération similaire en république du congo

Début 2014, la police de la République du Congo mène à son tour une opération dénommée « Mbata ya bakolo » à Brazzaville (à ne pas confondre à la Kata-kata[8]), à l'instar de l'opération Likofi pour pourchasser les Kulunas qui ont franchi le fleuve Congo l'année précédente pour fuir Kinshasa[9].

Service national

Après plusieurs critiques et bavures reprochées par certaines organisations des droits de l’homme à la méthode opératoire de Likofis lancée par la police congolaise, avec un peu de latence, le phénomène Kuluna refait surface dans la ville de Kinshasa[10].

En 2020, le régime successeur du régime initiateur des précédentes opérations semble trouver une méthode mais cette fois-ci de manière un peu douce sans écoulement de sang contre ce phénomène barbare[11]. Le président Tshisekedi (RDC) trouve à travers les Kulunas une main d’œuvre nécessaire pour le service national. Au lieu de les exterminer, il préfère les affecter dans les activités d’intérêt national. C’est ainsi qu’il instruit le gouvernement de développer le service national créé depuis 1997, en multipliant le nombre de ces centres. Afin de trouver un moyen plus calme pour rééduquer sévèrement ces jeunes Kulunas par le travail communautaire[11].

Fin 2020, la police embarque quelques centaines de Kulunas, premier groupe qui débarque à Kaniama Kasese dans la province de Lualaba, afin d’être imprégnés du patriotisme et travailler dans les plantations pour le compte du service national[12],[13].

Méfaits

  • Dans la nuit du 10 au , le centre de santé Révolution de Kisenso, à Kinshasa, a été attaqué par des individus armés qui violé malades et infirmières, emportant divers matériels, une importante somme d’argent aurait aussi été emportée. Les criminels ont également vandalisé la banque de sang[14].
  • Dans la soirée du , alors qu'il se dirige vers son domicile dans la commune de Limete en venant de son boulot, Yan Mambo le réalisateur congolais et directeur de programme à Univers groupe télévision a été sauvagement agressé à coups de machettes par un groupe de Kulunas non identifié[15],[16].

Notes et références

  1. « 06.12.11 L'Observateur - Société : Les origines du phénomène " Kuluna " et son évolution dans la société », sur Congoforum.be, (consulté le )
  2. Habibou Bangré, « Opération coup de poing contre les "kulunas" de Kinshasa », Jeune Afrique, (ISSN 1950-1285, lire en ligne)
  3. Trésor Kibangula, « RDC : Gangs of Kinsasha », Jeune Afrique, (ISSN 1950-1285, lire en ligne)
  4. RDC : gangs of Kinshasa, la loi des Kuluna
  5. « RDC : gangs of Kinshasa, la loi des Kuluna – Jeune Afrique », sur JeuneAfrique.com, (consulté le )
  6. AfricaNews, « RDC : les "kuluna", enjeu de sécurité majeur », sur Africanews, 2018-12-17cet20:58:52+01:00 (consulté le )
  7. Les Kuluna, gangs de jeunes qui sévissent à Kinshasa - RDC - RFI, 28 novembre 2013
  8. « Crimes rituels : au Congo, la cata « kata-kata » – Jeune Afrique », sur JeuneAfrique.com, (consulté le )
  9. Trésor Kibangula, « Comprendre l'opération Mbata ya bakolo », Jeune Afrique, (ISSN 1950-1285, lire en ligne)
  10. AfricaNews, « RDC : les "kuluna", enjeu de sécurité majeur », sur Africanews, 2018-12-17cet20:58:52+01:00 (consulté le )
  11. « RDCongo: la difficile rééducation des « kulunas » », sur La Libre Afrique, (consulté le )
  12. « Arrivée des Kulunas à Kaniama Kasese : la province du Lualaba interpelle le gouvernement central », sur Radio Okapi, (consulté le )
  13. « RDC : Des « Kulunas », nouveaux cultivateurs du service national », sur Matininfos.NET - Information de la RDC en toute impartialité, (consulté le )
  14. Insécurité à Kinshasa : des malades et des infirmières violées au centre de santé Révolution de Kisenso
  15. webmaster, « RDC/Insécurité : Le Réalisateur Yan Mambo attaqué par des Bandits à Kinshasa », sur Kin24.info Magazine, (consulté le )
  16. « Agressé par les kulunas, Werrason apporte son soutien à Yan Mambo », sur MBOTE, (consulté le )

Lien externe

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