Koritza
Koritza (albanais : Korçë ou Korça, grec : Κορυτσά, italien : Corizza, langues slaves méridionales : Корча, Korcha ou Корче, Korče, aroumain : Curceaua, turc : Görice, en français parfois Koritsa) est une municipalité du sud de l'Albanie comptant 75 994 habitants en 2011.
Pour l’article homonyme, voir Korce (Pologne).
Korçë Koritza(fr) | ||
Administration | ||
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Pays | Albanie | |
District | Korçë | |
Région | Korçë | |
Code postal | 7001 — 7004 | |
Indicatif téléphonique | (+355) 082 | |
Démographie | ||
Population | 75 994 hab. (2011) | |
Géographie | ||
Coordonnées | 40° 37′ 23″ nord, 20° 46′ 31″ est | |
Altitude | 850 m |
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Localisation | ||
Géolocalisation sur la carte : Albanie
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Liens | ||
Site web | http://www.bashkiakorce.gov.al | |
La région de Korçë produit des vins de bonne qualité essentiellement à partir de cépage merlot.
Histoire
La région de Koritza est habitée depuis les temps les plus reculés, puisque des restes néolithiques de 6 000 ans ont été retrouvés à l’emplacement de la ville. À l'âge du fer, les influences culturelles de la Grèce sont devenues très fortes.
Une ville nommée Coviza est mentionnée dans les documents médiévaux en 1280.
La ville moderne date de la fin du XVe siècle, quand Iljaz Hoxha, sous le commandement du Sultan Mehmet II, a développé Koritza. L’occupation ottomane commença en 1440, et après le rôle héroïque de Hoxha au siège de Constantinople, en 1453, il lui fut attribué le titre Iljaz Bey Mirahor. Koritza était un sandjak du vilayet de Monastir dans l'Empire ottoman.
La domination ottomane de Koritza dura jusqu'en 1912 ; à cause de sa proximité avec la Grèce, qui considérait comme grecque la population orthodoxe de la ville, elle fut violemment disputée lors des guerres balkaniques de 1912-1913. La ville fut occupée par des forces grecques le . Son incorporation à l'Albanie en 1913 était controversée, car la Grèce la réclamant en tant qu'élément d'une région appelée « Épire du Nord ». Selon le Protocole de Corfou signé entre la Grèce et l'Albanie en mai 1914 et l'étude ethnographique qui l'a précédé, la ville fut incluse dans la zone autonome nouvellement formée d'Épire du Nord, dont le statut n'est cependant jamais entré en vigueur.
Les forces grecques revinrent occuper la ville à partir du , au début de la Première Guerre mondiale. Elle fut prise par les Austro-Hongrois, puis par les Grecs encore et finalement par la France, qui occupa Koritza de 1916 à 1920 et y fonda à son tour une région autonome albanaise.
Dans les quelques mois qui suivirent la ratification du traité de Versailles, Koritza bénéficia d'un statut d'indépendance. Pendant cette courte période, la langue officielle à Koritza était l'albanais.
Elle fut finalement attribuée à l'Albanie par la Commission de frontière internationale qui a déterminé les frontières d'après-guerre du pays. Pendant la période de l'entre-deux-guerres, la ville devint une base arrière d'agitation communiste ; Enver Hoxha y vécut, successivement élève puis professeur à l'école française de la ville.
Le mouvement communiste clandestin de Koritza devint le noyau du Parti du travail d'Albanie de Hoxha. Koritza fut occupée par les forces italienne en 1939, comme le reste du pays. Après la déclaration de la Guerre italo-grecque, elle tomba aux mains de l'armée grecque en novembre 1940, et resta sous occupation grecque jusqu'à l'attaque allemande d'avril 1941. Après le retrait de l'Italie de la guerre, en 1943, la ville fut occupée par les Allemands jusqu'au 24 octobre 1944.
Pendant l'occupation, la ville devint un centre important de résistance communiste contre les forces de l'Axe. La création du Parti du travail d'Albanie, le parti communiste, fut formellement proclamée à Koritza en 1941.
Après la guerre, le secteur souffrit du régime autoritaire de Hoxha, qui combattit les notables, qui s'étaient pourtant dressés contre l’occupation. Des milliers d'habitants de Koritza furent internées dans des camps de concentration ou exécutées, pour désaccord avec le régime de Hoxha. Des centaines de personnes s'exilèrent, notamment à Boston.[réf. nécessaire]
Après 1990, Koritza était l'une des six villes où le Parti démocratique nouvellement formé remporta toutes les circonscriptions. Les révoltes populaires de s'achevèrent par la chute de la statue de Hoxha. Politiquement, Koritza est un des bastions du Parti démocratique de Sali Berisha, dont les candidats ont gagné presque toutes les élections au niveau local et parlementaire en 16 ans d'ère démocratique.
C'est une ville multi-ethnique, avec une population de majorité albanaise et une minorité constituée de Grecs, d'Aroumains, de Slaves macédoniens et de Roms.
Culture
Koritza a été un centre religieux important pour les chrétiens orthodoxes et les musulmans pendant des siècles.
Pendant la période ottomane, Koritza est devenue l'un des centres de la renaissance albanaise. La première école de langue albanaise y a été établie en 1887, suivie de la première école pour filles d'Albanie en 1891.
Économie
Pendant le XXe siècle, Koritza a développé un important secteur industriel qui s'est ajouté à sa fonction traditionnelle de centre commercial et agricole. La plaine au sud de laquelle la ville se situe est très fertile et est une des zones céréalières principales de l'Albanie. Les industries locales incluent la bonneterie, le tissage, le textile, la minoterie, des brasseries, et le raffinage du sucre. Des dépôts du charbon de lignite sont extraits dans les montagnes avoisinantes.
Sports
Le club de football du KF Skënderbeu Korçë y est basé.
Personnages célèbres
- Ilias Bey Mirahor (ex-Ilias Panariti), janissaire qui fut le premier à franchir les murailles lors de la prise de Constantinople en 1453 et qui fit bâtir dans sa ville natale une mosquée qui porte son nom.
- Viktor Gjika, réalisateur de cinéma
- Naum Veqihaxhi
- Petro Nini Luarasi : premier enseignant de la première école d'Albanie en 1907
- Les sœurs Sevasti et Parashqevi Qiriazi
- Fan Noli, Premier ministre albanais en 1924.
- Ylber Merdani, poète et écrivain
- Sherif Merdani, artiste et diplomate
- James Belushi, acteur Américano-albanais
- Andromaqi Gjergji, ethnologue
- Pantéleimôn Kotókos, évêque
- Iosíf Adamídis, homme politique
- Tajar Zavalani (1903-1966), historien, traducteur et journaliste
- Pétros Orologás, journaliste et écrivain
Liens externes
Références
- N.G.L Hammond, « Alexander's Campaign in Illyria », The Journal of Hellenic Studies, 1974, p. 4-25.
- James Pettifer, Albania & Kosovo, A & C Black, London, 2001. (ISBN 0713650168)
- François Pouqueville, Voyage en Morée, à Constantinople, en Albanie, et dans plusieurs autres parties de l'Empire othoman, pendant les années 1798, 1799, 1800 et 1801, Gabon, 1805.
- T.J. Winnifrith, Badlands-Borderlands. A History of Northern Epirus/Southern Albania, 2003.
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