Kimi ga yo
Kimi ga yo (君が代, /kimi ga jo/, « Votre règne ») est, depuis 1999, l'hymne officiel du Japon. Ce poème, adressé à l'empereur du Japon, est un waka, ancien style poétique japonais de l'époque de Heian.
君が代 (ja) | ||
Kimi ga yo (ja) | ||
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Votre règne | ||
La partition de Kimi ga yo | ||
Hymne national de | Japon | |
Paroles | Auteur inconnu Époque de Heian |
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Musique | Hayashi Hiromori 1880 |
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Adopté en | de facto 1880, de jure | |
Fichiers audio | ||
Kimi ga yo (instrumental) | ||
Kimi ga yo (instrumental et chant) en 1930 | ||
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Paroles
Parmi tous les hymnes nationaux du monde, le texte de celui du Japon, Kimi ga yo, un poème de la forme tanka, est le plus ancien ; il est extrait d'une anthologie de poésie datant du IXe siècle[1],[2]. D'auteur inconnu[3],[4], il est aussi l'un des plus courts[6], avec les hymnes de la Jordanie et de Saint-Marin[7],[8]. À partir du XIe siècle, Kimi ga yo devient une proclamation solennelle, pouvant se traduire par une formule exprimant la révérence due au pouvoir impérial, telle que « longue vie à l'empereur ; gloire à son règne »[1].
Kanjis | Hiraganas | Rōmaji | Traduction en français[9] |
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君が代は |
きみがよは |
Kimi ga yo wa |
Que le règne de notre Seigneur |
Histoire
Bien que joué depuis la restauration de Meiji en tant qu'hymne national, et récité depuis des temps très anciens lors d'événements importants, Kimi ga yo n'est devenu officiellement l'hymne national du Japon que le (promulgation de la « loi sur le drapeau national et l'hymne national »), en même temps que le Hinomaru devenait le drapeau officiel du Japon[10],[9].
Les paroles de ce waka sont apparues pour la première fois dans un recueil de poème, le Kokin wakashū, comme un poème anonyme. Vers 1869, au tout début de l'ère Meiji, John William Fenton, un chef d'orchestre militaire en visite dans le pays recommanda à Iwao Ōyama, un officier du clan Satsuma, de choisir un hymne national pour le Japon, car le pays en était alors dépourvu. Ōyama approuva l'idée et choisit le waka pour les paroles du futur hymne[9],[4]. Fenton composa ainsi une première mélodie pour l'hymne nippon mais celle-ci fut rapidement écartée car elle manquait de solennité. Une seconde version, définitive, fut composée par Hayashi Hiromori et jouée la première fois lors de l'anniversaire de l'empereur Meiji, le [9].
À l'issue de la Seconde Guerre mondiale, le camp des vaincus inclut le Japon. Sous le commandement du général Douglas MacArthur, les Alliés de la Seconde Guerre mondiale s'installent sur le sol nippon. Dans le cadre de sa politique de démocratisation du pays, l'administration du Commandement suprême des forces alliées s'applique à effacer des tables de la loi la mystique nationaliste centrée sur la nature supposée divine de l'empereur du Japon qui prévaut depuis l'ère Meiji (1868 - 1912)[11]. L'usage de l'hymne national est alors interdit dans tout l'archipel japonais. Cependant, dès la fin de l'occupation, en 1952, il est réactivé. À partir de 1958, notamment, le ministère de l'Éducation impose aux enseignants de faire chanter Kimi ga yo lors des cérémonies scolaires. Une mesure qu'il renforce en 1989, malgré les diverses oppositions émanant de la société civile[3].
Interprétation officielle
À l'occasion de la reconnaissance officielle de l'hymne national en 1999, le Premier ministre Keizō Obuchi a précisé le sens à donner à cet hymne, car la vénération de l'empereur en vigueur au Japon dans les années précédant la Seconde Guerre mondiale et durant le conflit (période durant laquelle le Kimi ga yo devint de facto l'hymne national nippon), est associée à la militarisation expansionniste de l'archipel à cette époque et n'est plus à l'ordre du jour dans le Japon de la fin du XXe siècle : « Le kimi auquel s'adresse le Kimi ga yo, dans le cadre de la constitution actuelle du Japon, désigne l'empereur, qui est le symbole de l'État et de l'unité du peuple, qui tient sa position de la volonté du peuple en qui réside le pouvoir souverain ; dans son ensemble, Kimi ga yo dépeint l'appartenance à notre pays, dont l'empereur – qui tient sa position de la volonté du peuple en qui réside la volonté souveraine – est le symbole, et l'unité du peuple ; il est correct d'interpréter les paroles de l'hymne comme une prière pour la prospérité et la paix durable de notre pays. »
Voir aussi
Articles connexes
Références
- (en) Louis G. Perez (dir.) et Roger K. Thomas, Japan at War : An Encyclopedia [« Le Japon en guerre : une encyclopédie »], Santa Barbara, ABC-CLIO, , 615 p. (ISBN 978-1-59884-741-3 et 1598847414, OCLC 780481193, lire en ligne), p. 177-179.
- (en) Nicholas D. Kristof, « A Would-Be Anthem In Search of a Meaning », sur The New York Times, (consulté le ).
- (en) Mayumi Itō, « Japan's Neo-Nationalism : the Role of the Hinomaru and Kimigayo Legislation », document de travail no 79, sur www.jpri.org, (consulté le ).
- (ja) Asahi Shinbun, « 君が代 », sur Kotobank, (consulté le ).
- (en) Adam Sherwin, « An Olympian challenge: To record all 205 national anthems » [« Un défi olympique : enregistrer les 205 hymnes nationaux »], The Independent, (consulté le ).
- Selon le quotidien britannique, The Independent, l'hymne de l'Ouganda, Oh Uganda, Land of Beauty, une composition musicale de huit mesures, est le plus court[5].
- (en) Norris McWhirter, Guinness Book of World Records, 1997 [« Livre Guinness des records 1997 »], New York, Bantam Books, , 704 p. (ISBN 978-0-553-54284-4 et 0553542842), p. 263.
- (en) Jun Hongo, « Hinomaru, 'Kimigayo' express conflicts both past and future », document archivé sur Archive.is, The Japan Times, (consulté le ).
- Louis Frédéric, Le Japon : dictionnaire et civilisation, Paris, Éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1419 p. (ISBN 978-2-221-06764-2 et 2221067649, OCLC 36327575), p. 603.
- Mamiko Ueno, « Japon », Annuaire international de justice constitutionnelle, nos 27-2011, , p. 943 (DOI 10.3406/aijc.2012.2098, lire en ligne [PDF], consulté le ).
- (en) Michael Ashkenazi, Handbook of Japanese Mythology [« Manuel de mythologie japonaise »], Santa Barbara, ABC-CLIO, coll. « Handbooks of world mythology », , 375 p. (ISBN 978-1-57607-467-1 et 1576074676, OCLC 52086161, lire en ligne), p. 206.
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