Khorassan (groupe djihadiste)

Khorassan ou groupe Khorassan est un groupe terroriste islamiste, membre d'Al-Qaïda, possiblement originaire d'Afghanistan et du Pakistan et qui est désormais exclusivement présent en Syrie.

À ne pas confondre avec un autre groupe terroriste islamique en Afghanistan, l'État islamique au Khorassan, lié quant à lui à l'État islamique.

Pour la région historique Grand Khorasan, voir Grand Khorassan.

Pour la région de l'Iran, voir Khorassan.

Khorassan

Idéologie Salafisme djihadiste
Objectifs Servir les intérêts d'Al-Qaïda
Renversement du régime baasiste de Bachar el-Assad
Statut Actif
Fondation
Date de formation
Pays d'origine Afghanistan
Pakistan
(origines hypothétiques)
Fondé par Mouhssine al-Fadhli (en)
Actions
Mode opératoire Lutte armée, terrorisme
Zone d'opération Syrie
Organisation
Chefs principaux • Mohammed Islambouli (depuis 2012)
Mouhssine al-Fadhli (en) (tué en 2015)
• Sanafi al-Nasr (tué en 2015)
Membres 50
Allégeance Al-Qaïda (depuis 2014)
Groupe relié Hayat Tahrir al-Cham (depuis 2017 ; allié hypothétique)
Front Fatah al-Cham (2016-2017 ; allié hypothétique)
Front al-Nosra (2012-2014 ; allié hypothétique)
Répression
Considéré comme terroriste par États-Unis
Union européenne
Syrie
Russie
Guerre civile syrienne

Origine du terme

« Khorassan » est un terme historique désignant la région composée par l'Afghanistan, le Tadjikistan, l'Ouzbékistan, le Turkménistan et le Pakistan (Grand Khorasan)[1]. En anglais il est orthographié « Khorasan ».

Déclarations des États-Unis sur le groupe

Le groupe est prétendument dirigé par Mouhssine al-Fadhli (en), qui aurait hérité de son surnom d'al-Khorassani en dirigeant le groupe[2]. Il n'est pas certain que Khorassan soit une branche d’Al-Qaïda en Syrie (Front al-Nosra) ou une unité séparée. Ses membres sont des djihadistes venant de plusieurs pays.

Le , le directeur du renseignement national James R. Clapper déclare que « en termes en danger pour notre pays, le Khorassan pourrait poser autant de danger que l’État islamique »[3]. Le groupe Khorassan fait partie des cibles de la coalition contre l'État islamique de .

Le , les États-Unis affirment avoir tué le Saoudien Abdel Mohsen Abdallah Ibrahim al-Sharikh, dit Sanafi al-Nasr, présenté comme le numéro 1 du groupe Khorassan, lors d'une frappe aérienne dans le nord-ouest de la Syrie[4].

Critiques de la campagne américaine

Doutes sur l'existence du groupe

Le journaliste politique Glenn Greenwald, particulièrement critique de la politique étrangère américaine, a accusé le gouvernement d'avoir inventé le groupe Khorassan uniquement dans le but de convaincre l'opinion américaine, de plus en plus isolationniste, de la nécessité d'intervenir en Irak et surtout en Syrie : le groupe Khorassan est censé avoir pour but d'attaquer les pays occidentaux sur leur territoire, alors que l'État islamique ne menace que ses voisins directs[5].

Un argument intermédiaire a été proposé par Le Journal de Montréal : les groupes d'élite d'Al-Qaïda visant à frapper à l'étranger existent, mais n'ont pas de structure nommée, « Khorassan » étant uniquement un nom de code utilisé par les Américains par commodité[6].

Les rebelles ont pour leur part accusé les États-Unis d'avoir inventé Khorassan comme prétexte pour attaquer le Front al-Nosra[7].

Le , dans une interview à Al Jazeera, Abou Mohammed al-Joulani, le chef du Front al-Nosra dément l'existence du groupe Khorassan et affirme qu'Ayman al-Zaouahiri a donné des ordres pour ne pas lancer d'attaque contre l'Occident depuis la Syrie[8].

Opportunité de l'attaque

Même en admettant que le groupe existe, les analystes divergent sur la nécessité des bombardements de la coalition. En effet, Khorassan est trop lié au Front al-Nosra pour bombarder l'un sans bombarder l'autre. Or le Front al-Nosra, après quelques tergiversations, s'est allié aux rebelles syriens soutenus par les États-Unis, aussi bien contre le gouvernement syrien que contre l'État islamique[7].

Abou Khalil, un djihadiste syrien de Khorassan, a également affirmé dans un récit confirmé à Libération fin 2014, que son mouvement ne projetait alors aucune attaque à l'étranger : « Ils (les services américains) affirment que nous étions focalisés sur les attentats à l’étranger mais c’est faux. Les combattants luttaient avant tout contre le régime de Bachar al-Assad. Chaque jour, nous allions au front ». Malgré la perte d'une dizaine d'hommes, dont Abou Youssef al-Turki, considéré comme l'un des meilleurs sniper au monde, Abou Khalil affirme que le groupe Khorassan n'a pas été détruit : « Al-Turki a formé plus de 600 combattants, qui pourront à leur tour en entraîner d’autres, la majorité des chefs sont toujours vivants. Désormais, ils seront totalement invisibles. Ils sont entraînés à ça, les Américains ne les retrouveront jamais »[9].

Notes et références

Source

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