Juliette Béliveau

Juliette Béliveau est une actrice et chanteuse née à Nicolet le décédée le à Montréal (Canada).

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Biographie

Juliette Béliveau en 1915 au Théâtre Chanteclerc.

Née de l'union d'Élodie Prince et d'Henri Béliveau, Juliette Béliveau ne grandit pas exclusivement à Nicolet. En 1891, sa famille s'installe à Boston, aux États-Unis, pendant une période de deux ans[1]. Ils reviennent ensuite à Nicolet avant de déménager de manière définitive à Montréal[1]. En 1899, à dix ans, Juliette Béliveau commence sa carrière de comédienne au Monument-National dans La Meunière, une œuvre présentée dans le cadre de la programmation des Soirées en famille d'Elzéar Roy[1],[2]. Jusqu'en 1907, Juliette Béliveau interprète des rôles d'enfants sur les scènes de différents théâtres[3]. Elle participe notamment à des productions du Monument-National, du Théâtre des nouveautés à Montréal et aux Soirées du Conservatoire de Lassalle[4]. Durant sa jeunesse, elle joue tous les classiques auprès des grands noms de la scène française et fait de la tournée au Québec. À l'adolescence, se rendant compte qu'elle ne grandira plus, elle renonce - non sans amertume - à la carrière de tragédienne à laquelle elle aspirait, afin de se spécialiser dans le répertoire des variétés et du burlesque, des comédies légères, des revues, etc.

À compter de 1920, elle enregistre plusieurs chansons fantaisistes et plus d'une centaine de sketches humoristiques sur disques Starr (en), grâce à l'influence de Roméo Beaudry, avec Elzéar Hamel, Alexandre Desmarteaux, Eugène Daigneault, Ovila Légaré et surtout J. Hervey Germain. Considérée comme une des grandes femmes du vaudeville, elle est reconnue, au même titre que Rose Ouellette et Juliette Pétrie, pour avoir contribué à l'avènement de l'humour féministe en faisant des blagues sur la vie quotidienne des femmes, sur les conditions des femmes au Québec[5].

L'essor de la radio au cours des années 1930 ouvre de nouvelles voies à la comédienne. Elle est de la distribution des feuilletons radiophoniques les plus populaires du Québec : Le Curé de village (CKAC, 1935-1938), Rue Principale (CKAC, 1937-1959), La Pension Velder (SRC, 1938-1942), Un homme et son péché (SRC, 1939-1957) et Métropole (SRC, 1943-1956) en plus d'animer avec Henri Letondal, L'Heure provinciale (CKAC). Sa popularité atteint un sommet avec Le Programme Juliette Béliveau (CKAC, 1947-1950). En plus de ses rôles dans divers radio-romans, Juliette Béliveau incarne au théâtre le rôle de tante Clara dans Tit-Coq de Gratien Gélinas.

À partir de 1930, Juliette Béliveau est très présente sur les scènes burlesques de Montréal et travaille avec Jean Grimaldi, Olivier Guimond, père, Arthur Petrie, Juliette Petrie, Manda Parent, Rose Ouellette, Paul Desmarteaux et plusieurs autres. Elle aurait joué plus d'une centaine de fois uniquement au Théâtre National de Montréal. Juliette Béliveau et Juliette Huot forment, à la fin des années 1940, un duo comique burlesque très populaire. Leur fameux sketch Les Deux Jumelles fut un classique du genre. Il sera présenté à de nombreuses reprises au cabaret montréalais Au Faisan Doré, l'endroit le plus couru de l'époque.

Juliette Béliveau est de presque toutes les premières productions du cinéma québécois naissant. Elle tourne dans Un homme et son péché (1949) scénarisé par Paul Gury, Le Gros Bill (1949) et Le Rossignol et les cloches (1950) de René Delacroix et Tit-Coq (1948)[6] de Gratien Gélinas. Son rôle de tante Clara dans le film de Gratien Gélinas lui vaut d'ailleurs le Castor 1953 du meilleur rôle de soutien au cinéma québécois.

À la télévision, elle tient des rôles dans les téléromans La Famille Plouffe (SRC, 1953-1957), La Feuille au vent (SRC, 1953-1954), Toi et moi (SRC, 1954-1960), Les Quat' fers en l'air » (SRC, 1954-1955), Grandville, P.Q. (SRC, 1956), La Pension Velder (SRC, 1957-1960), Les Belles Histoires des pays d'en haut (SRC, 1956-1970), Sous le signe du lion (SRC, 1961), Le Pain du jour (SRC, 1962-1965), Rue de l'Anse (SRC, 1963-1965), Septième Nord (SRC, 1963-1967) et Rue des Pignons [7](SRC, 1966-1975). Elle est régulièrement invitée aux émissions de variétés.

Le , Juliette Béliveau consacrait le nouveau Théâtre des Variétés de Gilles Latulipe en frappant les trois coups traditionnels qui marquèrent l'ouverture officielle[8].

Environ 2 500 personnes lui rendent hommage le lors d'un gala télévisé au Théâtre Saint-Denis de Montréal. Juliette Béliveau meurt à Montréal le à l'âge de 85 ans, deux mois avant son 86e anniversaire[6].

Une rue de Montréal, située face au Monument-National (45° 30′ 33″ N, 73° 33′ 44″ O ), rappelle sa mémoire[9].

Filmographie

Théâtre

  • 1931 : Une bonne farce
  • 1929 : Plante-toi Tizoune, comédie musicale d'Oscar Valade, Théâtre National[10]

Récompenses et nominations

Récompenses

  • Récompense pour une "vie consacrée au théâtre", Gala des Artistes 1963[11]

Anecdotes

Selon la publication Le dictionnaire de vos vedettes, Juliette Béliveau aurait possédé des singes durant sa vie[3].

Notes et références

  1. Denyse Martineau, Juliette Béliveau, Montréal, Éditions de l'Homme, , 218 p.
  2. « Arrêt de la programmation des «Soirées en famille» au Monument National », sur bilan.usherbrooke.ca (consulté le )
  3. « Juliette Béliveau », Le dictionnaire de vos vedettes, Montréal, 1958-1959, p. 41
  4. G. C., « Silhouette artistique - Mlle Juliette Béliveau », Le Passe-temps, , p. 410-411 (lire en ligne)
  5. Drouin, François, « L’humour au féminin », Cap-aux-Diamants : La revue d'histoire du Québec, no 21, (ISSN 0829-7983 et 1923-0923, lire en ligne, consulté le )
  6. R. T., « Obsèques de Juliette Béliveau ce matin », La Presse, , C2 (lire en ligne)
  7. « Une opinion sur la Rue des pignons », L'Action populaire, , p. 6-7 (lire en ligne)
  8. « Hommage au Théâtre des Variétés - Exposition rétrospective du 6 au 18 février 2001 avec la participation de Monsieur Gilles Latulippe », Canada NewsWire,
  9. toponymie.gouv.qc.ca
  10. « Grand spectacle promis par Harold Vance au Nationale », La Presse, , p. 65 (lire en ligne)
  11. « Prix attribués au "Gala des artistes" », La Presse, , p. 10-11 (lire en ligne)

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

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