Julia Minkowski
Biographie
Famille, jeunesse et formation
Petite-fille du pédiatre Alexandre Minkowski, l'un des fondateurs de la néonatalogie[2],[3], et nièce de Marc Minkowski, musicien[4], ses parents — deux soixante-huitards — se sont rencontrés à la LCR[5]. Plus tard, son père crée une entreprise dans la communication pharmaceutique tandis que sa mère, initialement institutrice, s'oriente ensuite vers l'adoption[4]. Ils divorcent pendant sa petite enfance et recréent chacun une sphère familiale : elle devient alors l'aînée de sept frères et soeurs et grandit dans un milieu privilégié[6].
Julia Minkowski s'intéresse aux affaires criminelles lorsqu'elle découvre les romans policiers, à l'instar de ceux d'Agatha Christie, grâce à sa mère et le cinéma du genre tel Le Mystère von Bülow[1]. Elève au lycée Henri IV, elle suit un cursus à l'université Panthéon-Assas (DEA de droit privé) puis à Science Po Paris[7],[3] dont elle sort diplômée en [8].
Carrière
Elle prête serment en [9] mais échoue l'année suivante à intégrer la Conférence du stage de Paris[4]. Le début de sa carrière est marqué par l'affaire Agnès Leroux dans laquelle elle représente les intérêts de la famille de la jeune femme au côté d'Hervé Temime, son mentor[1], dont elle deviendra associée en [8].
Elle intervient dans des affaires politico-médiatiques telles que l’affaire Clearstram, celle du Crédit lyonnais, le dossier Bygmalion ou encore l'affaire Bismuth[10],[4],[5].
En , elle est chargée de coordonner l'axe justice du programme présidentiel d'Emmanuel Macron[5] puis mène une mission relative au « sens et à l'efficacité des peines » sur proposition de la Garde des Sceaux, Nicole Belloubet[1],[7].
En , elle figure à la 23e place du classement GQ des avocats les plus puissants de France[7].
Place et représentation des femmes au sein de l'avocature
En , elle co-fonde le Club des Femmes Pénalistes[4],[9] avec Rachel Lindon, Capucine de Rohan-Chabot et Jennifer Denning[6] — dont elle est présidente — afin de mettre en exergue la place des avocates dans la défense pénale[11].
En , elle co-écrit L’Avocat était une femme avec la journaliste Lisa Vignoli mettant en lumière le parcours de neufs pénalistes[n 1] à travers une affaire marquante dans chacune de leurs carrières respectives[12],[13]. Deux paradoxes y sont relevés : d'abord, les procès choisis par les avocates ne font apparaître que des clients masculins ; ensuite, les modèles donnés par celles qui témoignent sont aussi uniquement des hommes[4]. L'absence de figure féminine d'identification expliquerait, selon les autrices, pourquoi les femmes ont mis nombre d'années à s'imposer dans la professsion[2]. La misogynie et le sexisme du milieu figurent aussi parmi les thèmes abordés[6],[12]. Une démarche féministe — et donc militante — sous-tend l'ouvrage[3],[14]. Pour Pascale Robert-Diard, l'ouvrage peut être perçu comme un « pied de nez » aux autobiographies publiées par les confrères, également ténors, « qui ont longtemps soutenu que le pénal n’était pas un métier pour les femmes »[15].
Vie privée
Elle est mariée à Benjamin Griveaux : ils se rencontrent en lorsqu'elle envoie un CV afin de rédiger des notes juridiques pour Dominique Strauss-Kahn en vue de l'élection présidentielle de 2007 et qu'il travaille aussi dans l'équipe de campagne[8],[5]. Le couple a trois enfants[16].
Notes et références
Notes
- Frédérique Baulieu, Cécile De Oliveira, Marie Dosé, Corinne Dreyfus-Schmidt, Jacqueline Laffont, Rachel Lindon, Céline Lasek, Frédérique Pons, Caroline Toby.
Références
- Chloé Friedmann, « Julia Minkowski, le ténor du barreau est aussi l'épouse de Benjamin Griveaux », sur Madame Figaro, (consulté le )
- Nicolas Bastuck, « Grands procès : les femmes tiennent la barre », sur Le Point, (consulté le )
- Pauline Delassus, « Julia Minkowski : femme d'affaires », sur Paris Match, (consulté le )
- Luc Le Vaillant, « Julia Minkowski, avocate et associées », sur Libération, (consulté le )
- Nathalie Segaunes, « Griveaux-Minkowski, petite société d’admiration mutuelle », sur L'Opinion, (consulté le )
- Marine Peltier, « #21 Julia Minkowski : « On a un métier qui a un sens » », sur Revue Charles, (consulté le )
- Thierry Lévêque, « Les avocats les plus puissants de France (édition 2018) », sur GQ France, (consulté le )
- Marie Dis, « Julia Minkowski menacée: comment l'épouse de Benjamin Griveaux a-t-elle réagi après le scandale ? », sur Le Journal des femmes, (consulté le )
- Camille Thomas, « Qui est Julia Minkowski, la femme de Benjamin Griveaux ? », sur Closer, (consulté le )
- David Bensoussan, « Tapie, Servier, Hallyday... L'ascension du cabinet d'avocats Temime & Associés », sur Challenges, (consulté le )
- Julia Minkowski et Lisa Vignoli, L'avocat était une femme : Le procès de leur vie, Paris, JC Lattès, , 200 p. (ISBN 2709667010), p. 16
- Thibault de Ravel d’Esclapon, « J. Minkowski et L. Vignoli, L’avocat était une femme. Le procès de leur vie », sur dalloz-actualite, (consulté le )
- Stéphane Durand-Souffland, « Champs libres - Débats (Bibliothèque des essais) », Le Figaro, (lire en ligne, consulté le )
- Fabrice Raoult, « L'avocat était une femme », La Semaine juridique - Edition générale, no 10, (lire en ligne, consulté le )
- Pascale Robert-Diard, « « L’Avocat était une femme », paroles de « ténoras » du barreau », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
- « Benjamin Griveaux devient père pour la troisième fois », sur Paris Match, (consulté le )
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