Joseph Pascot
Joseph Pascot (dit Jep) est un joueur français de rugby à XV et ministre du Régime de Vichy, né le à Port-Vendres (Pyrénées-Orientales) et décédé le à Ribérac (Dordogne).
Pour les articles homonymes, voir Pascot.
Carrière
Joueur de 1,75 m pour 80 kg, ayant occupé le poste de demi d'ouverture à l'USAP et en équipe de France.
En club
En équipe nationale
- Il a disputé son premier match avec l'équipe de France le contre l'équipe d'Écosse, et son dernier le contre l'équipe d'Allemagne à 39 ans.
- Tournois des Cinq Nations disputés : 1922, 1923, 1926
Palmarès
En club
- Championnat de France : 1921 (alors capitaine), 1925
En équipe nationale
- 6 sélections en équipe de France entre 1922 et 1927 (1 essai)
- Sélections par année : 3 en 1922, 1 en 1923, 1 en 1926, 1 en 1927
Sous le Régime de Vichy
De la direction des sports au ministère
Il fut colonel de l'armée de terre française, dans la mouvance de René de Chambrun (gendre de Pierre Laval), lui-même sélectionné pour la finale Stade français-Stade toulousain du . Sous l'Occupation, il est d'abord, d'août 1940 à avril 1942, directeur des sports dans le cabinet de Jean Borotra (ministre du régime qui devint collaborationniste du maréchal Pétain) puis, à la disgrâce de son ministre, il prend la succession de celui-ci du au .
Dès , avec Jean Borotra, en conformité avec l'idéologie moralisatrice et ruralisante (« la terre, elle, ne ment pas »…) mise en place par les tenants de la Révolution nationale qui condamnait le professionnalisme dans le sport, il prend les dispositions pour :
- interdire le professionnalisme immédiatement pour deux fédérations : tennis et lutte,
- l'interdire aussi dans un délai de trois ans pour quatre autres fédérations : football, cyclisme, boxe et pelote basque,
- l'interdiction immédiate de la pratique d'au moins quatre sports : Rugby à XIII[1], tennis de table, jeu de paume, badminton.
Au cours de l'année 1941 et au tout début de l'année 1942, il fit, par Décret, dissoudre au moins quatre fédérations nationales uni-sport et saisir (spoliation) leur patrimoine fédéral respectif ; celles-ci étaient, depuis des années, les représentantes respectives officielles du sport rugby à XIII, tennis de table, jeu de paume, badminton (i.e. les interdit immédiatement dès ).
En , il est le responsable de l'interdiction et spoliation immédiates de deux autres fédérations nationales, laïques et officielles depuis des années : les multi-sports UFOLEP et USEP.
Par la Loi du :
- il déposséda également au cours de la saison 1943-44, les clubs de football d'élite de leur statut professionnel, leur interdit les joueurs étrangers, mit en place un championnat « régionalisé » de joueurs-fonctionnaires dont les émoluments déclarés émanaient d'une ligne budgétaire gouvernementale et,
- il proscrivit toute rémunération financière, en nature des participants aux compétitions, exhibitions et fixant les peines pour non-respect : amendes, sanctions disciplinaires, voire prison.
Il a reçu la Francisque[2].
Son rôle dans l'interdiction du rugby à XIII
La majorité des historiens lui attribue une responsabilité pleine et entière, en tant qu'autorité sommitale. Mais, s'il était bien présent à Toulouse le , le jour de la décision, « la machine avait été déjà lancée » par l'entrevue entre Albert Ginesty (FFR XV) et Jean Borotra le à Vichy. À la suite de cet entretien, Borotra avait demandé un "rapport sur le rugby" au docteur Paul Voivenel qui le transmit le 4 octobre. D'après son livre, Mon beau rugby édition de l'Héraklès, Toulouse, 1942, p 219-233, c'est lui qui a mis en place le "Projet de Réorganisation du rugby" et « lors de la réunion du jeudi à Toulouse, dans un des bureaux du Capitole ; ce qu'on appela la Réunion des quatre commandant Jep Pascot, représentant le commissaire général, le président Ginesty (XV), le président Marcel Laborde (XIII) et le docteur Voivenel, des décisions furent prises, qui devaient être entérinées ».
À la Libération
Après la Libération de la France, il fut jugé et condamné à 5 ans de bannissement et à la privation de ses droits civiques. Cette condamnation fut rapidement annulée car il réussit à justifier qu'il avait aussi eu des activités de résistance.[réf. nécessaire]
Une citation :
« Notre principe est de saisir l’individu partout. Au primaire, nous le tenons. Plus haut il tend à s’échapper. Nous nous efforçons de le rattraper à tous les tournants. J’ai obtenu que cette discipline de l’EG soit imposée aux étudiants (…). Nous prévoyons des sanctions en cas de désertion » (colonel J.Pascot, allocution du 27 juin 1942) »
Références
- Jérôme Prevot, « Un jour, une histoire : le treize rayé de la carte », sur www.rugbyrama.fr, Midi olympique, (consulté le )
- Henry Coston, L'Ordre de la Francisque et la révolution nationale, Paris, Déterna, coll. « Documents pour l'histoire », , 172 p. (ISBN 2-913044-47-6), p. 146.
Liens externes
- Ressource relative au sport :
- (en) ESPNscrum
- Portail du rugby à XV
- Portail de la politique française
- Portail des Pyrénées-Orientales
- Portail de la Seconde Guerre mondiale