Jordi Pujol
Jordi Pujol i Soley, né le à Barcelone, est un homme politique espagnol.
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Jordi Pujol | |
Fonctions | |
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Président de la Généralité de Catalogne | |
– (23 ans, 7 mois et 26 jours) |
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Monarque | Juan Carlos Ier |
Gouvernement | Pujol I, II, III, IV, V et VI |
Législature | Ire, IIe, IIIe, IVe, Ve et Ve |
Coalition | CiU |
Prédécesseur | Josep Tarradellas i Joan |
Successeur | Pasqual Maragall |
Biographie | |
Nom de naissance | Jordi Pujol i Soley |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Barcelone (Espagne) |
Parti politique | CDC |
Diplômé de | Université de Barcelone |
Profession | Médecin Chef d'entreprise |
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Présidents de la Généralité de Catalogne | |
Fondateur de la Convergence démocratique de Catalogne (CDC), puis de la coalition nationaliste Convergence et Union (CiU), il est investi président de la Généralité de Catalogne en . Il remporte les scrutins de , et avec la majorité absolue au Parlement. À partir de , il gouverne en minorité avec l'appui du Parti populaire catalan.
Il se retire de la vie politique en au profit d'Artur Mas, qui mettra sept ans à accéder à la direction de l'exécutif catalan. Depuis , il est confronté à la justice après avoir reconnu des faits de fraudes fiscales entretenus pendant plus de trente ans et concernant des dizaines de millions d'euros.
Biographie
Jordi Pujol obtient une licence en médecine de l'université de Barcelone.
Militant nationaliste sous le franquisme
Il milite pour le nationalisme catalan dès son plus jeune âge.
En 1960, il est accusé d’être l’auteur d’un pamphlet antifranquiste, Us presentem el general Franco (« Nous vous présentons le général Franco »), et d’être l’instigateur des incidents survenus le au Palais de la musique catalane de Barcelone, au cours desquels le public chanta le Cant de la senyera, en présence de plusieurs ministres du franquisme lors d’une cérémonie de célébration du centenaire de la naissance du poète Joan Maragall. Il est condamné à 7 ans de prison par un tribunal militaire[1].
Fondateur de la CDC
Il fonde en 1974 la Convergence démocratique de Catalogne (CDC), un parti catalaniste, libéral et centriste. Il en devient alors secrétaire général.
Lors des élections constituantes du 15 juin 1977, il est tête de liste de la coalition Pacte démocratique pour la Catalogne (PDPC) dans la province de Barcelone et se fait élire au Congrès des députés. Il est nommé, le , conseiller sans portefeuille de la Généralité de Catalogne.
En , il associe la CDC à l'Union démocratique de Catalogne (UDC), une formation chrétienne démocrate, en créant une coalition baptisée Convergence et Union (CiU). Il en conduit la liste dans la province de Barcelone aux élections du et conserve son mandat parlementaire.
Président de la Généralité
Pour l'élection régionale du , il est choisi comme chef de file de la coalition nationaliste. Il est principalement opposé au socialiste Joan Reventós, au communiste Josep Benet et au centriste Anton Cañellas. Ce scrutin voit la victoire de CiU, avec une majorité très relative de 43 députés sur 135 au Parlement de Catalogne. Il obtient néanmoins l'appui des Centristes de Catalogne-UCD et de la Gauche républicaine de Catalogne (ERC) lors du second tour du vote d'investiture.
Avec 75 voix contre 59 le , Jordi Pujol est investi président de la Généralité de Catalogne et entame ainsi plus de vingt-trois ans et six mois de pouvoir dans la communauté autonome. Les élections de 1984, 1988 et 1992 lui permettent même de disposer d'une majorité parlementaire absolue. Il renonce en 1989 au secrétariat général de la CDC pour en devenir président.
Le scrutin de 1995 voit CiU ne plus disposer que d'une forte majorité relative, mais il s'assure l'appui du Parti populaire de Catalogne (PPC), qu'il soutient à Madrid entre 1996 et 2000. En 2001, la coalition se transforme en fédération de partis, dont il prend la présidence.
À l'approche de l'élection du , il choisit de ne pas postuler à un septième mandat et laisse en première ligne le secrétaire général de la CDC et numéro deux du gouvernement régional, Artur Mas. Celui-ci ne peut maintenir la suprématie du centre droit et le socialiste Pasqual Maragall prend la succession de Pujol. Ce dernier laisse Mas prendre la présidence de CiU en 2004.
Scandale fiscal
Fin , après que Jordi Pujol a reconnu une fraude fiscale, les médias espagnols font état des enquêtes de la justice sur sa famille et de sommes dépassant les cent millions d'euros se trouvant dans treize pays différents. Cet argent serait le résultat de « 23 à 30 ans de commissions sur des travaux publics ». Confronté à ces révélations, il doit renoncer à son poste de président honorifique du parti Convergence démocratique de Catalogne[2].
Son épouse et quatre de ses enfants auraient fait transiter près de 3,7 millions d'euros en un mois, en 2010, sur des comptes en Andorre et en Suisse. Un autre de ses fils, Oriol Pujol, ancien numéro deux de CDC et bras droit d'Artur Mas, a abandonné son siège au parlement catalan après avoir été mis en examen pour un scandale de corruption présumé[2].
Banca Catalana
Le père de Jordi Pujol fonde la Banca Catalana en 1958. Elle fait faillite en 1982 dans des circonstances peu claires, laissant un trou de 1,6 milliard d'euros[3] payé par le contribuable espagnol[4]. En 1984, le procureur général dépose une plainte contre Jordi Pujol et vingt anciens administrateurs de Banca Catalana pour des crimes de détournement et de complot[5]. Jordi Pujol parle alors de manœuvre de Madrid contre la Catalogne. En , la session plénière extraordinaire de la Cour territoriale de Barcelone (composée de 42 juges) estime que la preuve est insuffisante pour poursuivre le président de la Generalitat[5].
Récompenses
Jordi Pujol a été décoré par de nombreuses institutions internationales, dont celles du Québec (Ordre national du Québec), de la République française (Légion d'honneur), de la Couronne de Belgique (Grand-croix de l'ordre de la Couronne), de la République italienne (Chevalier de Grand-Croix) et de l'Institut culturel de Bretagne (ordre de l'Hermine) en 1992.
Il est docteur honoris causa de plusieurs universités francophones : Lumière Lyon-II, Paris VIII, Toulouse et catholique de Bruxelles.
Notes et références
- Francisco Campuzano, La transition espagnole : entre réforme et rupture (1975-1986), Paris, PUF, , 1re éd., 180 p. (ISBN 978-2-13-059119-1), p. 42.
- Sandrine Morel, « La descente aux enfers de Jordi Pujol, ancien président de la Catalogne », Le Monde, .
- Les adieux de Jordi Pujol, lesechos.fr, .
- Catalogne, tensions avec Madrid, Le Monde diplomatique, juillet 1984.
- (es) Víctor Saura, « Treinta años de la querella de Banca Catalana », eldiario.es, .
Annexes
Bibliographie
- (ca) Jordi Pujol, Memòries : Història d'una convicció (1930-1980),
- (ca) Jordi Pujol, Memòries : Temps de construir (1980-1993),
- (ca) Jordi Pujol, Memòries : De la bonança a un repte nou (1993-2011), Barcelone, Proa, , 1re éd., 330 p. (ISBN 978-84-7588-258-1)
Liens externes
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- (ca)(es)(en) Biographie de Jordi Pujol sur le site du Centre d'études qui porte son nom
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