John Sieg
John Sieg ( - ) est un employé des chemins de fer et journaliste germano-américain, qui publie dans la presse communiste clandestine des articles sur les atrocités commises par les nazis et combat dans la résistance allemande anti-nazie. Agent soviétique membre du réseau appelé Orchestre rouge, il est arrêté en 1942 et se suicide en prison.
Biographie
Né à Detroit (Michigan), fils d'un mécanicien d'origine allemande, Sieg émigre en Allemagne en 1912, et prend la nationalité allemande en 1920. Il se destine à l'enseignement, mais des deuils familiaux l'obligent à abandonner ses études. Il retourne aux USA de 1924 à 1928, travaille dans les usines d'automobiles de Detroit, revient en Allemagne avec sa future épouse, et se lance dans le journalisme. Il travaille pour le journal Die Tat, dirigé par Adam Kuckhoff, adhère au KPD, écrit pour l'organe du KPD, Die Rote Fahne, et fait la connaissance de Wilhelm Guddorf et Martin Weise.
En , après l'arrivée au pouvoir des nazis, Sieg est arrêté par les Sturmabteilung (SA), et détenu jusqu'en juin [1]. Libéré, il entre dans la résistance allemande, secteur de Neukölln, et fonde le noyau d'une cellule de résistance. Il collabore avec Arvid Harnack et Kuckhoff, lance des campagnes de distribution de tracts et fait circuler l'information dans le réseau naissant.
Sieg se fait embaucher par la Deutsche Reichsbahn, travaille à la station Paperstraße de la S-Bahn de Berlin et utilise les facilités de transport fournies par son travail pour se connecter avec d'autres groupes de résistance, comme celui de Bernhard Bästlein.
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Avec Herbert Grasse, Otto Grabowski et B. Bälstein[2], Sieg dirige le journal Die Innere Front ("Front Intérieur") [3] et fait paraître des articles révélant les atrocités commises par les nazis [4].
Sieg est arrêté en octobre 1942 lorsque, après le démantèlement des branches belge et hollandaise [5], la répression s'abat sur la branche allemande de l'Orchestre rouge. Il est enfermé au siège de la Gestapo, Prinz-Albrecht-Straße. Torturé, Sieg choisit de se pendre plutôt que de trahir.
Son épouse Sophie, arrêtée elle aussi, est envoyée au camp de concentration de Ravensbrück en 1943 et sera libérée par l'Armée rouge en 1945.
Mémoire
Une rue dans un quartier de la Frankfurter Allee-Süd (Berlin-Lichtenberg), près de la "Schulze-Boysen Straße", porte le nom de John Sieg depuis le .

Sources
- (en)/(es) Cet article est partiellement ou en totalité issu des articles intitulés en anglais « John Sieg » (voir la liste des auteurs) et en espagnol « John Sieg » (voir la liste des auteurs).
- (de)/(ru) Cet article est partiellement ou en totalité issu des articles intitulés en allemand « John Sieg » (voir la liste des auteurs) et en russe « Зиг, Джон » (voir la liste des auteurs).
Notes
- Après l'incendie du Reichstag (28 février 33), le "décret du 28 février pour la protection du Peuple et de l’État" (Verordnung des Reichspräsidenten zum Schutz von Volk und Staat vom 28. Februar 1933, Reichstagsbrandverordnung promulgué par von Hindenbourg) couvre la perpétration de centaines d'assassinats et des milliers de détentions arbitraires, dont celle du leader du KPD, Ernst Thälmann, que Hitler gardera enfermé au secret pendant 11 ans. Voir l'article Ludwig Renn pour avoir un exemple de la sévérité de la répression (Renn était pourtant noble, et un écrivain très connu) à l'encontre de tous ceux qui professaient des idées de gauche
- voir l'article de WP en Saefkow-Jacob-Bästlein Organization (en) et l'article correspondant de WP de
- l'article de WP de "Rote Kapelle" (§ 2.2) mentionne : "John Sieg travaille régulièrement, à partir de décembre 1941, à la publication de Die Inner Front. Le journal clandestin contient des articles de Walter Husemann, Fritz Lange, Martin Weise et Herbert Grasse, des informations sur la situation économique en Europe, la liste des longueurs d'onde de Radio-Moscou, des appels à la résistance ou au sabotage en plusieurs langues (pour les travailleurs forcés étrangers en Allemagne)"
- le livre écrit par Hans Beimler après son incarcération à Dachau et son évasion (Im Mörderlager Dachau: Vier Wochen unter den braunen Banditen : «Le camp de la mort de Dachau : 4 semaines chez les bandits vêtus de brun»), publié d'abord en URSS (1933), puis en Grande-Bretagne, en France et en Espagne, avait commencé à ouvrir les yeux du public
- voir Constantin Loukitch Efremov, Leopold Trepper, Anatoli Gourevitch
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