Joël Brisse

Joël Brisse, né le à Vichy, est un peintre, cinéaste, écrivain et acteur français.

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Biographie

Il étudie les beaux-arts à Clermont-Ferrand et s'installe à Paris en 1979. Sa première exposition parisienne est à la Galerie Diagonale d'Egidio Alvaro. Il appartient à « Zig Zag dans la Savane », groupe d'artistes trans-disciplinaire (performeurs, plasticiens, danseurs) qui interviennent dans les lieux désaffectés. En 1985, Bernard Lamarche-Vadel expose sa peinture à la Galerie Claudine Bréguet. De la fin des années 1980 au milieu des années 1990 ses principales expositions se tiendront à la Galerie Philippe Gravier à Paris.

Il partage plusieurs expériences et résidences avec le peintre Bernard Cousinier et les sculpteurs Léo Delarue et Vincent Barré : « Castille- Bastille / A UA CRAG » en 1990 -1991, Peyrorhade l’été 1991. Un livre, In-quarto, paroles d’atelier, reflète cette expérience commune.

En 1995 il collabore à l’écriture de Eau douce, un film réalisé par sa compagne Marie Vermillard. À partir de 1997 il réalise des films pour le cinéma et aussi des vidéos présentées lors d’expositions. Ses films courts Les pinces à linge, La pomme la figue et l’amande sont remarqués[1].

Il réalise ensuite La fin du règne animal en 2003, puis Suite parlée en 2010 en collaboration avec Marie Vermillard[2]. Il continue simultanément à peindre et exposer.

Joël Brisse pratique aussi la photographie et l'écriture. Il apparaît de temps à temps comme acteur au cinéma.

Le musée d'art Roger-Quilliot à Clermont-Ferrand lui consacre une exposition "L'Habit Rouge" en 2009[3]. À cette occasion Laurence Debecque Michel écrit :

Si les références à la nature, bien que régulièrement mises en échec ou à distance, sont nombreuses dans l’œuvre de Joël Brisse, le vrai pays auquel appartient l’artiste est le pays imaginaire de la peinture qui lui apparaît peuplé par Daddi, Cimabue, Titien, Goya, Rembrandt, Matisse, Bonnard, Picasso, Malevitch, Morandi, Rothko

C’est à leur contact que Joël Brisse détermine les vrais enjeux de la peinture et s’y confronte : la densité intérieure, la présence… Des icônes et des retables primitifs italiens, il dit : « Les icônes sont abstraites, elles montrent de l’abstraction, elles en sont habitées et c’est ce qui leur donne cette ‘présence’ ». Voilà ce qui, pour lui, lie Cimabue à Malevitch. Cette présence silencieuse, qui se ressent mais ne s’explique pas par les mots, est également celle qui le touche face au petit chien de Goya ou face aux verres et bouteilles de Morandi. Il est sensible à la façon dont cette présence circule dans un tableau, par le signe, comme chez Picasso, ou par la subtilité de la matière, comme chez les grands de la couleur tels Titien, Rembrandt, Matisse ou Bonnard. « J’aime (…), dit-il, les inventeurs de signes. J’aime, quand l’espace de la peinture, que Rothko décrivait comme ‘une assiette de gelée’, est aussi solide que celui des peintures des primitifs italiens et rend le tableau moins trivial, plus silencieux, lui donne un élan vertical ».

Cette solidité, Joël Brisse l’avait d’abord cherchée par le biais d’une massivité donnant à ses peintures l’allure de sculptures, puis par les matériaux, le goudron opaque, le zinc et même le ciment. Il l’a cherchée également en luttant contre l’image. Dès le début, ses tout premiers travaux conçus à partir de photos d’identité traduisaient sa préoccupation de ne pas se laisser piéger dans une voie pseudo-réaliste, où l’image ne serait que vide. Il fallait plutôt lui préférer le choix d’un espace expressif. Expressif ne voulant pas dire expressionniste par la passion ou par la violence de la couleur et du geste, mais ‘expressif’ dans le sens où l’entendait Matisse, c’est-à-dire « cet état de condensation des sensations qui font le tableau ». Joël Brisse sait, comme tous ceux auxquels il se réfère en peinture, que cette expression n’est pas contenue par le sujet – peu importe le sujet en définitive – mais par la peinture elle-même.

Expositions

En 2008 dans son atelier.
  • 1985 : Galerie Claudine Bréguet, Paris
  • 1986 : Galerie Site-Art-Présent, Raymond Cordier, Paris
  • 1988 :
    • Carson Street Gallery, Pittsburgh
    • Galerie Achim Overmann, Münster
  • 1989 :
    • Galerie Bercovy-Fugier, Paris
    • Galerie Michaël Schultz, Berlin
  • 1990 :
    • Galerie Philippe Gravier, Paris
    • Chapelle de la Salpêtrière, Paris
  • 1991 : Musée Bonnat, Bayonne
  • 1992 :
    • Salon Découvertes, Galerie Fugier, Paris
    • Galerie Ocre d'art, Châteauroux
    • Galerie Philippe Gravier, Paris
  • 1993 :
    • Fiac, Galerie Philippe Gravier, Paris
    • Galerie Évelyne Canus, La Colle/Loup
  • 1994 :
    • Fondation Coprim, Paris
    • L’Âme du Fonds, couvent des Cordeliers, Paris
  • 1995 :
    • Centre d'art contemporain, Juvisy
    • Fondation Coprim, Paris
    • « Le noir est une couleur », galerie Maeght, Barcelone
  • 1996 :
  • 1997 : « Les Dormeurs », centre d'art contemporain, Figeac
  • 1998 :
    • « Les Écuries », Musée d'art et d'archéologie, Aurillac
    • Galerie Area et La Réserve, Paris
    • Espace Paul Ricard, Paris
  • 1999 :
    • Espace Camille Lambert, Juvisy-sur-Orge
    • Fondation Coprim, Paris
    • Art dans les Chapelles, Saint-Tugdual, Quistinic
    • « Les Troubles », Galerie Le Rire bleu, Figeac
  • 2000 :
    • Domaine de Viaud, Lalande de Pomerol
    • « Le Jardin des Délices », Orangerie du Luxembourg, Paris
    • Les Rendez-vous de Cardet, Gard
  • 2001 : « Le Meilleur ami de l'homme », Galerie Akié Arichi, Paris
  • 2002 :
    • Maison de la culture de Loire-Atlantique, Nantes
    • Centre d'Art Contemporain de la Rairie, Pont-Saint-Martin
  • 2004 :
    • Maîtres des murs, Saint-Lô
    • C.R.A.N.E, Semur-en-Auxois
  • 2005 : Galerie Le Rire Bleu, Figeac
  • 2006 :
    • Galerie Nathalie Gaillard, Bastille Design Center, Paris
    • Galerie Claire Gastaud, Clermont-Ferrand
  • 2007 : Galerie Defrost, Paris
  • 2008 : « Du vent dans les branches », Art sénat, Paris
  • 2009 :
    • Musée Roger Quilliot, Clermont-Ferrand
    • Galerie Claire Gastaud, Clermont-Ferrand
    • Galerie Defrost, Paris
    • Galerie Nathalie Gaillard, Paris
    • IUFM, Lyon
  • 2011 :
    • Galerie Le soleil sur la place, Lyon
    • Biennale d’Issy-les-Moulineaux
    • Musée Marzelles, Marmande
  • 2012 :
    • Galerie Duboys, Paris
    • Halle Roublot, Fontenay-sous-Bois
  • 2013
    • Galerie Duboys, Paris
    • La Galeru, Fontenay sous bois
  • 2017 à 2020
    • Galerie 104, Paris
    • Passion(s), Centre d'Art Sacré, Lille
    • Biennale d'Issy-les-Moulineaux
    • Galerie du Bout du Monde, Saint Hippolyte du fort
    • Galerie Duboys, Paris
    • Kahn Gallery, Londres

Collections publiques

Publications

  • In-quarto, paroles d’atelier, 1996
  • Rehauts, (chutes),
  • Ligeia, janvier,
  • 99 textes (Site la pellicule ensorcelée) 2005/2006
  • L'habit rouge, catalogue musée d'Art Roger-Quilliot 2009
  • Suite parlée, 23 monologues, éditions Filigranes, 2010
  • Textes pour Alain Platel, Laurent Achard, Dominique Boccarossa, Alain Raoust, Florent Marci, Vincent Barré, Micha Roginsky, Léo Delarue, Caroline Fontaine…

Filmographie

Cinéma

  • Les Pinces à linge, 1997, 25 min
  • Le Songe de Constantin, 1998, 25 min
  • La Pomme, la Figue et l'Amande, 1999, 35 min
  • La Gardienne du B, 2000, 40 min
  • Jouir, Tuer, Rêver, Bouger, Mentir, 2001, 5 × 5 min
  • La Fin du règne animal, 2003, 107 min
  • Les oliviers, 2013, 27 min
  • J'ai tué ma femme, 2017, 29 min

Vidéos

  • Sous les pierres, 2005
  • L’Angélus, 2005
  • Le Serpent d’eau, 2005
  • Suite parlée, 2009, 77 min

Scénarios

Acteur

Notes et références

Liens externes

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