Jeanne Fanonnel

Jeanne Fanonnel (née le au Havre et morte le à Orsay) est une institutrice, syndicaliste, communiste et ancienne conseillère municipale de Paris.

Biographie

Enfance et famille

Née dans une famille de la classe moyenne, sa mère est fille de forgeron[1] tandis que son père est fonctionnaire municipal à Lisieux où elle passe son enfance[2]. En 1907, elle entre à l'École normale d'institutrices à Caen et commence à travailler en 1911. Elle adhère au syndicat de l'enseignement du Calvados dix ans plus tard[2].

Engagement communiste

Admirative de la Russie communiste, elle entre au Parti communiste français en 1925[3]. L'année suivante, elle part à Vienne (Autriche) assister au congrès de l'Internationale des travailleurs de l'enseignement avant de passer un mois à Moscou[3]. De ce voyage, elle dit : « Moscou. Août 1926, c'était la vision émouvante d'un monde qui construisait la révolution face aux vestiges d'un passé encore debout, un passé à la fois mystique et barbare. »[4].

De retour en France en septembre[3], elle s'engage dans l'animation pédagogique de l'orphelinat géré par le parti : « l'Avenir social », installé à Mitry-Mory dont elle devient directrice[5],[6],[2]. L'orphelinat accueille des enfants de familles ouvrières ayant entre quatre et huit ans et les garde jusqu’à l'âge de quinze ans[7].

En tant que représentante de « l'Avenir social » au IVe congrès national de la Confédération générale du travail unitaire, elle propose de financer l'orphelinat grâce à l'édition d'un timbre pour les cartes syndicales[2].

Carrière d'institutrice

En 1930, Fanonnel est obligée de démissionner car le gouvernement français lui demande de choisir entre perdre son ancienneté dans l'éducation nationale ou reprendre un poste d'enseignante[3]. En , elle reprend un poste d'institutrice à Mitry-Mory, alors municipalité communiste[2]. Refusant de suivre les décisions de la municipalité, elle est déplacée dans une école du hameau de Villeneuve-sur-Bellot[2].

Militant toujours au Parti communiste, de 1932 à 1934 elle est secrétaire d'un petit syndicat de la Fédération unitaire de l'enseignement[2]. En 1932, avec les Delanoue, Jeanne Ethève et Spinelli, elle voyage en URSS. À leur retour, ils publient une brochure intitulée Un groupe d'instituteurs au pays des Soviets[8],[9].

Peu de temps avant la guerre, elle devient directrice de l'école de filles de Cesson[2].

Guerre et après-guerre

Pendant l'Occupation, la maison de Jeanne Fanonnel et de son conjoint, Étienne Bec sert de refuge aux personnes pourchassées par les Allemands[10]. Avant guerre, Tito, de retour des brigades internationales y avait séjourné.

Du au , Jeanne Fanonnel est vice-présidente du Comité parisien de la Libération[11], au titre de l'Assistance française, puis elle est nommée conseillère municipale de Paris[2].

Elle est médaillée de la Résistance, avec son conjoint, Étienne Bec.

Mort

Elle meurt le et est incinérée au Crématorium-columbarium du Père-Lachaise[2]. Elle est enterrée au cimetière de Gentilly.

Elle a rédigé les Mémoires de sa vie de femme militante et résistante ; ce document a été déposé après son décès à l'Institut de Recherches Marxistes.

Annexes

Références

  1. Cahiers de l’Institut Maurice Thorez, no 21, 1er trimestre 1971
  2. « notice FANONNEL Jeanne [FANONNEL Marie, Jeanne, Eugénie] par Jacques Girault, Claude Pennetier », Maitron en ligne, (lire en ligne)
  3. Francis Lasnier, « 1923: « l'Avenir social » arrive à Mitry-Mory. De l'école libertaire à l'éducation prolétarienne », Mémoires : Revu de l'Institut d'Histoire Sociale CGT d'Île-de-France, avril-mai-juin 2015, pp. 18-22 (lire en ligne)
  4. Rachel Mazuy, Croire plutôt que voir ? : Voyages en Russie soviétique (1919-1939), Odile Jacob, , 369 p. (ISBN 978-2-7381-1153-1, lire en ligne)
  5. Gallica.
  6. victorlagarde, « L’Avenir Social. À l’école du Communisme ? », sur PAPRIK@2F (consulté le )
  7. Cahiers de l’Institut Maurice Thorez, no 26, mars-avril 1972
  8. Georges Cogniot, Parti pris (1). D'une guerre mondiale à l'autre, FeniXX réédition numérique, , 540 p. (ISBN 978-2-402-07863-4, lire en ligne)
  9. Rachel Mazuy, Croire plutôt que voir ? : Voyages en Russie soviétique (1919-1939), Odile Jacob, , 369 p. (ISBN 978-2-7381-1153-1, lire en ligne), p. 310
  10. Georges Cogniot, Parti pris (2). De la Libération au Programme commun, FeniXX réédition numérique, , 604 p. (ISBN 978-2-402-07431-5, lire en ligne)
  11. Charles Riondet, Le Comité parisien de la Libération, PUR, 2017, p. 205

Bibliographie

  • Arch. Nat. F7/13108, Parti communiste, 1927.
  • RGASPI, 495 270 2384, autobiographie du  ; 517 1 1821, 1895.
  • A.-M. Sohn, Féminisme et syndicalisme, thèse.
  • Georges Cogniot, Parti pris, t. 1, p. 489, t. 2, p. 12.
  • Le Monde, .
  • L’Humanité, .
  • Notice DBMOF par J. Maitron et Cl. Pennetier.
  • État civil du Havre.
  • Claude Pennetier, Bernard Pudal, Le Sujet communiste. Identités militanes et laboratoire du "moi", Presses universitaires de Rennes, 2014, p. 180.
  • Charles Riondet, Le Comité parisien de la Libération 1943-1945, PUR, 2017.

Liens externes

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