Jean Pierre François Dieudonné Roussel

Jean Pierre François Dieudonné Roussel né à Belfort le , et mort dans sa ville natale le [1], est un militaire français.

Biographie

Il entra comme volontaire dans le 12e régiment de chasseurs à cheval le , puis l'année suivante, comme sergent-major dans le 1er bataillon de volontaires du Mont-Terrible. Il fit dans l’armée du Rhin les campagnes des années VII, VIII et IX de la République et assista aux batailles de Zurich,de Stokarch, de Moëskirch, de Nordlingen et de Hohenlinden.

Il fit comme sous-lieutenant dans le 94e régiment d'infanterie de ligne les campagnes des années X, XI et XII dans l’armée de Batavie et dans celle de Hanovre ; celles de 1805, 1806 et 1807 dans l’armée d'Allemagne. Il assista aux batailles d’Austerlitz et d’Iéna et au combat de Halle en 1806.

Ensuite, le prince de Ponte-Corvo, commandant le 1er corps, donna au sous-lieutenant Roussel l’ordre de prendre 25 grenadiers et de poursuivre plusieurs bateaux chargés d’armes et de munitions de guerre destinés à Magdebourg ; il parvint à rejoindre ces bateaux à six lieues de Brandebourg au moment où ils allaient sortir du canal pour entrer dans le lac de Plau et s’en empara après un combat assez vif dans lequel il eut le bras brisé. Malgré cette blessure, il conduisit lui-même cette prise considérable à Potsdam. Pour cela, il fut nommé lieutenant et gouverneur de Brandebourg (décembre 1806). Il avait alors 24 ans.

Quoique ce poste pouvait paraître enviable, il rejoignit son régiment le 94e de ligne et il assista à la bataille de Friedland. Il partit alors pour l’armée d’Espagne avec le 3e bataillon de son régiment en qualité d’adjudant-major et le fut nommé capitaine adjudant-major. C’est dans l’armée d'Aragon que le capitaine Roussel fit les campagnes de 1808, 1809, 1810, 1811, 1812, 1813 et du commencement de 1814. Il prit part à tous les faits d’armes qui ont fait la gloire cette armée.

Le , le 3e bataillon du 94e régiment ayant été incorporé dans le 116e de ligne, l’adjudant-major Roussel remplit les fonctions de major de tranchée au siège de Saragosse, à l’attaque de gauche et assista à plusieurs assauts. Au siège de Lérida, il monta à l’assaut du corps de la place et contribua à la prise de Lérida[2]. La citadelle se rendit et le capitaine défila en tète de la garnison ; mais il refusa de prendre l’épée que le gouverneur lui remettait.

Un décret impérial le nomma membre de la Légion-d’Honneur le et capitaine de grenadiers. Il assista aux sièges de Tortose et de Tarragone. À ce dernier siège, deux compagnies furent commandées pour dégager les garnisons des forts de l’Amposta et de la Rapita attaqués par des forces considérables : le capitaine Roussel commandait l’une de ces compagnies ; le commandant Bugeaud dirigeait l’expédition qui eut un plein succès. Roussel prit cinq canons et leurs canonniers. À la bataille de Sagonte, il commandait provisoirement le 3e bataillon le maréchal Suchet, attaqué par des forces supérieures, se trouvait en danger : il aperçoit Roussel et lui crie : Capitaine, tête baissée sur cette colonne ou nous sommes perdus M. Roussel enlève à l’instant le bataillon, se précipite sur l’ennemi et le culbute ; les troupes françaises reviennent à la charge et la victoire est décidée. Il devint pour ce fait chef de bataillon le .

Après la Restauration, il fut chargé d’organiser le 10e de ligne, fut mis en non-activité et rappelé en novembre comme chef de bataillon au 6e léger avec la croix d’officier. Lors du débarquement de Napoléon Ier, il se trouva à l’affaire du pont de la Drôme sous les ordres du duc d'Angoulême. M. d’Ambrugène, colonel du 10e, ayant suivi le prince, on donna ce régiment à M. Roussel qui le ramena à Paris où il reçut ordre d'incorporer l’armée du Nord. À la bataille de Waterloo, le 10e de ligne quitta le champ de bataille un des derniers et fit sa retraite sur Laon en ordre, tambours et musique en tête ; arrivé à Paris, il fut licencié. Le colonel Roussel fut mis à la retraite comme chef de bataillon. Rappelé avec ce même grade en 1822 au 28e de ligne, il fit la campagne de 1823 et se distingua à l’affaire de Bois-le-Roi. Il fut nommé chevalier de Saint-Louis à l’affaire de Casterbersol ; il eut la plus grande part au succès de la journée et fut nommé lieutenant-colonel au 1er léger ; le , il fut nommé colonel au 3e de ligne.

Le 3e de ligne fut désigné pour l’expédition d'Alger (1830), ce fut ce régiment qui débarqua le premier sur la plage africaine à Sidi-Ferruch et enleva les redoutes qui défendaient la côte.

Le colonel Roussel continua de se distinguer pendant tout le reste de la campagne et fut nommé commandeur de la Légion-d’Honneur en décembre 1830.

Rentré en France en 1831, il fut nommé maréchal de camp le , après vingt-deux campagnes.

Il commanda successivement les départements de la Vendée, de la Moselle et de la Haute-Saône.

Notes et références

  1. Archives du Territoire-de-Belfort, acte n°42, vue 411/669
  2. Le maréchal Suchet lui dit : « Vous avez une belle page dans l’histoire de l’armée d’Aragon ; » il ajouta que si la citadelle se rendait le lendemain, le capitaine adjudant-major Roussel aurait l’honneur de défiler à la tête de la garnison prisonnière et de recevoir l’épée du gouverneur.

Source

« Jean Pierre François Dieudonné Roussel », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, [détail de l’édition]

  • Portail de l’histoire militaire
  • Portail de la France au XIXe siècle
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.