Jean Patricot

Jean Patricot, né à Lyon le et mort à Paris le , est un peintre et graveur français.

Biographie

Les années de jeunesse

François Auguste Jean Patricot est le fils de Pierre Patricot, tisseur de soie, et de Marie-Euphrosine Gely, mariés le à Taulignan (Drôme). En 1878 il est apprenti chez Aimé Grinand, dessinateur lithographe à Lyon, et entre à l'école des beaux-arts de cette ville, dans la section gravure. En 1883, il obtient une bourse qui lui permet de s'installer à Paris pour suivre les cours de l'École des beaux-arts de Paris. Il travaille alors dans l'atelier de Louis-Pierre Henriquel-Dupont pour la gravure et ceux d'Alexandre Cabanel puis de Léon Bonnat pour la peinture. En 1886 il remporte le premier grand prix de Rome, section gravure, pour son Académie masculine. Il se rend alors à Rome où il séjournera quatre ans, et où il rencontrera de nombreux artistes comme les graveurs Émile Jean Sulpis, Frédéric de Vernon, les peintres Henri Pinta, Henri-Camille Danger, etc.

Au cours d'un séjour à Florence, Jean Patricot fait la connaissance d'une jeune américaine, Harriet Buford, qu'il épousera le à l'église Saint-Joseph, à Greenwich près de Londres. Au cours de cette même année 1891, le couple rentre en France et s'installe à Neuilly-sur-Seine. Ils auront deux filles, Jeanne et Hélène Patricot ; cette dernière mariée avec Michel Alapetite aura également une fille, Régine Escallier-Alapetite, qui écrira un livre sur son grand-père.

La maturité

Jean Patricot se fait de nombreuses relations dans le milieu artistique, notamment avec le critique d'art Roger Marx, et Charles Ephrussi, directeur de la Gazette des beaux-arts. Il effectue avec sa femme et sa fille un premier voyage aux États-Unis chez sa belle-famille en 1893. Ce voyage sera écourté par la mort de sa mère survenue à la fin de cette année. Au début de sa carrière il effectue essentiellement des gravures au burin. En 1895 il expose au Salon des artistes français Judith d'après Sandro Botticelli et La mort d'Orphée d'après Émile Lévy. En 1898 il expose le panneau central de La procession des rois mages d'après la fresque de Benozzo Gozzoli. Il réalise de nombreuses autres gravures : La vision d'Ézéchiel, la Vierge au rosier d'après Filippino Lippi, Médée et Jason d'après Gustave Moreau etc.

Confronté à des problèmes de vue, Jean Patricot est obligé d'abandonner progressivement la gravure qui nécessite une bonne acuité visuelle pour se consacrer uniquement à la peinture[2]. Par arrêté préfectoral du il est nommé conservateur du musée de la ville de Montélimar. À la même époque, il peint le portrait de Mme Émile Loubet[réf. nécessaire], épouse du président de la République. En 1903, il peint le portrait d'un ami sculpteur, Charles Drouet, qui sera exposé au Salon de 1904 sous le nom de L'Homme en blanc.

La célébrité

Au début de l'année 1926, Jean Patricot obtient du ministère des Beaux-Arts la commande de deux portraits de militaires : le général Marchand et le général Michel Joseph Maunoury. Il commence alors une carrière de peintre officiel : après l'armistice de 1918, il reçoit de l'État les commandes des portraits de plusieurs maréchaux : Ferdinand Foch, Philippe Pétain, Louis Franchet d'Espèrey, Marie Émile Fayolle et Hubert Lyautey. À cette époque on lui donne le titre de « peintre des maréchaux ». Pour exécuter celui du maréchal Lyautey, Patricot se rend au Maroc où il réalise également celui de Youssef Ben Hassan, sultan du Maroc. Les portraits de ces maréchaux ont été conservés à Versailles au musée de l'Histoire de France, à l'exception de celui du maréchal Pétain détruit à la Libération.

Après son retour en France il continue à peindre divers portraits : Jeanne Paquin fondatrice d'une célèbre maison de haute-couture, le colonel Parfait-Louis Monteil, Mme Escoffier épouse du député de la Drôme, etc.

Les derniers jours

Alors qu'il est en pleine activité, sa santé s'altère brusquement au cours de l'automne 1927 et il doit être opéré d'urgence. Il meurt à Paris au cours d'une deuxième intervention chirurgicale le . Une cérémonie religieuse a lieu le à l'église Notre-Dame-de-Grâce-de-Passy au cours de laquelle le peintre Paul Chabas, membre de l'Institut et président de la Société des artistes français, prononce l'éloge funèbre[3]. Il est enterré au cimetière de Taulignan[4].

Distinctions

Collections publiques

Galerie

Élèves

Notes et références

  1. Régine Escallier-Alapetitte, Du burin au pinceau, Jean Patricot : Entre Paris et Taulignan, Taulignan, Association des onze tours, 2013.
  2. Régine Escallier-Alapetitte, Du burin au pinceau, Jean Patricot : Entre Paris et Taulignan, Taulignan, Association des onze tours, , 95 p. (ISBN 2-9509338-4-X), p. 37.
  3. Régine Escallier-Alapetitte, Du burin au pinceau, Jean Patricot : Entre Paris et Taulignan, Taulignan, Association des onze tours, , 95 p. (ISBN 2-9509338-4-X), p. 82.
  4. Cimetières de France.
  5. « Cote LH/2067/21 », base Léonore, ministère français de la Culture.
  6. « Portrait de Madame de Senonnes », notice no 07430002202, base Joconde, ministère français de la Culture.
  7. « Portrait de jeune fille lisant », notice no 50350115136, base Joconde, ministère français de la Culture.
  8. « L'homme en blanc », notice no 000PE018103, base Joconde, ministère français de la Culture.
  9. Musée d'Orsay.
  10. Notice no IM26000488, base Palissy, ministère français de la Culture.
  11. « Au cap d'Antibes », notice no 00000096603, base Joconde, ministère français de la Culture.
  12. « Portrait de Georges Perrot de l'Institut », notice no 00000096607, base Joconde, ministère français de la Culture.
  13. « Fayolle, maréchal de France (1852-1928) », notice no 000PE011169, base Joconde, ministère français de la Culture.
  14. « Ferdinand Foch, maréchal de France, de Grande-Bretagne et de Pologne (1851-1929) », notice no 000PE011178, base Joconde, ministère français de la Culture.
  15. « Maréchal Franchet d'Eespèrey », notice no 000PE011744, base Joconde, ministère français de la Culture.

Annexes

Bibliographie

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