Jean Guiton

Jean Guiton, né le à La Rochelle, baptisé au temple Saint-Yon, et mort le , est un homme politique, armateur et militaire français. Il exerce la profession d’armateur, puis devint maire de La Rochelle. Tout comme de nombreux notables rochelais, Jean Guiton – huguenot – est l'une des figures du protestantisme du XVIIe siècle.

Pour les articles homonymes, voir Guiton.

Ne doit pas être confondu avec Jean Guitton.

Biographie

Appartenant à une famille de commerçants rochelais convertis au protestantisme, la famille donna plusieurs maires à la commune :

  • Jacques Guiton[1], élu en 1575. Il était le grand-père paternel de Jean Guiton.
  • Jacques le jeune Guiton[2], élu en 1586. Il était l'oncle de Jean Guiton.
  • Jehan Guiton[2], élu en 1587. Seigneur de l'Houmeau, il est le père de Jean Guiton.
  • Jean Guiton, 1628

Il est également le petit-neveu de Jacques Henry, maire du siège de 1573.

Jean se forme au métier d'armateur en visitant les comptoirs rochelais de 1600 à 1610. En 1610, il épouse Marguerite Prévost, fille du maire de 1609[3]. Elle lui donne 5 filles. Elle mourut neuf ans plus tard. L'année suivante, il se marie avec Judith David, fille du maire de 1584[3]. Ce maire, Yves David, était le propriétaire de "Repose Pucelle", domaine transmis à son gendre.

Jean Guiton est nommé, le , amiral de la flotte rochelaise. Lors du Blocus de La Rochelle, épisode précédent le Grand Siège, Jean Guiton attaque, le , la ville de Brouage, où étaient stationnés 25 navires du roi, et il bloqua l'entrée du port en y coulant des navires. Mais en , la flotte rochelaise est défaite à la bataille navale de Saint-Martin-de-Ré.

Lors du siège de cette ville, il devient maire de La Rochelle, le . En acceptant la charge, il déclara : « qu'il percerait le cœur du premier qui parlerait de se rendre ». Sur ces mots, il aurait brandi son poignard et d'un coup, aurait fait sauter un éclat de marbre de sa table. On racontait que la trace du coup de poignard était encore visible sur table qui se trouve dans le cabinet dit « de Jean Guiton », à l'hôtel de ville de La Rochelle[4]. Toutefois, en 2014, lors de la restauration des meubles qui composent ce cabinet, il est apparu que le fauteuil, bien que protégé au titre des Monuments historiques, datait en réalité de la seconde moitié du XVIIe, et la fameuse table aussi[5].

Il oppose une résistance énergique sinon héroïque aux troupes de Louis XIII jusqu’à la capitulation de la ville le , après laquelle il dut s’exiler à Londres.

De retour de Londres en 1635[6], Richelieu lui donna un commandement dans la flotte royale en lui conférant le titre de capitaine d'un des vaisseaux du roi et il combat les Espagnols. Le , il est à la bataille de Guetaria au commandement du brûlot Le Turc, de 100 hommes d'équipage.

À la mort de sa deuxième épouse, qui ne lui donna aucun enfant, il se maria en 1641, avec Julie Bizet.

En 1647, sa fille Suzanne épousa Jacob Duquesne, frères cadet du célèbre Abraham Duquesne. Jean Guiton sera ainsi le grand-père d'Abraham Duquesne-Guitton.

Après une existence tourmentée, Guiton s'éteint dans son domaine de Repose Pucelle (actuelle commune de La Jarne) et le registre des décès des protestants porte cette simple mention : « . Jehan Guiton escuyer, sieur de Repose-Pucelle, âge de 69 ans ou environ, a été enterré ». Son inhumation eut lieu dans un petit cimetière situé près du rempart du front ouest de la ville, à côté de l’endroit où fut ouverte, au XIXe siècle, la large voie qui mène au port de la Pallice.

Par une heureuse coïncidence, c’est presque sur le lieu même de sa sépulture que passe l'avenue qui porte son nom.

Postérité

Jean Guiton a laissé son nom à :

  • Un navire d’armement Delmas qui commence ses traversées entre La Rochelle et l’île de Ré. Quelques caractéristiques de ce navire à coque de fer :
    • capacité : 300 passagers
    • longueur : 30m
    • fret : 25 tonnes de marchandises
    • puissance : 100cv
    • jauge : 59 tonneaux
  • La plus longue avenue de La Rochelle
  • Un collège à La Rochelle
  • Une statue située sur la place de l’hôtel de ville de La Rochelle.

Notes et références

  1. Rémi Béraud, Petite Encyclopédie Monumentale et Historique de La Rochelle, Édition Rupella, p 90 .
  2. Jourdan : Éphémérides historiques de la Rochelle, p 103.
  3. Jourdan : Éphémérides historiques de la Rochelle, p 287.
  4. https://www.la-croix.com/Archives/2000-07-29/Une-ville-en-tenue-d-ete-_NP_-2000-07-29-113586.
  5. Agnès Marroncle, « La Rochelle : Les œuvres d'art en restauration perdent leur légende », La Charente libre, (lire en ligne)
  6. V. Vattier d'Ambroyse, Le Littoral de la France, vol. 4, Paris, 1892.

Bibliographie

  • Pierre-Simon Callot, Jean Guiton, dernier maire de la commune de La Rochelle 1628…, La Rochelle, 2e édition, in 8° (BML 109431), , 140 p. (lire en ligne)
  • Jourdan, Éphémérides historiques de la Rochelle, A. Siret, , 595 p. (lire en ligne)
  • Rémi Béraud, Petite Encyclopédie Monumentale et Historique de La Rochelle, Édition Rupella, , 193 p. (ISBN 978-2-86474-014-8)

Liens externes

  • Portail du royaume de France
  • Portail du protestantisme
  • Portail du monde maritime
  • Portail de l’histoire militaire
  • Portail de la politique française
  • Portail de la France du Grand Siècle
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.