Jean Bernard (compagnon du devoir)

Jean Bernard, né en et mort le , est un compagnon du devoir.

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Il est à l'origine, avec d'autres compagnons, de l'Association ouvrière des compagnons du devoir et du tour de France, une des trois organisations compagnonniques françaises actuelles. Il a été reçu compagnon tailleur de pierre par son dévouement et l'énergie considérable qu'il déployait pour créer un mouvement compagnonnique fédérateur de tous les métiers et de tous les rites confondus.

Il est le fils de Joseph Bernard qui lui était tailleur de pierre. Son nom de compagnon est la Fidélité d'Argenteuil

Dans la revue pétainiste et anti-maçonnique : Les Documents maçonniques 1941, numéro 3, page 21, Jean Bernard nous donne son point de vue sur l'Union compagnonnique[1].

Artiste complet, il est aussi écrivain, tailleur de pierre, sculpteur, peintre.

Avec Yvonne de Coubertin, nièce de Pierre de Coubertin, il crée la Fondation de Coubertin.

Biographie

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A l'automne 1938, il accompagne des jeunes compagnons à Bayreuth, la grande ville wagnérienne, voyage à propos duquel il rédige un compte-rendu dans la revue Atlantis (n°80) . C'est à cette même période qu'il fait sa «réception» et devient «compagnon», tailleur de pierre, à Bordeaux. Cette «réception», organisée par son ami compagnon tailleur de pierre, Joseph Magrez, semble constituer un cadeau, pour ses «motivations» et actions, mais elle ne paraît pas régulière, puisqu'elle n'a pas conclu un tour de France et un chef-d'œuvre. Il prend le pseudonyme de «Fidélité d'Argenteuil». Entre septembre et novembre 1940, Jean Bernard est reçu deux fois par le maréchal Pétain. Le régime lui demanda de mener une mission, en zone libre, auprès des compagnons. Le 8 octobre 1940, Pétain adresse une lettre aux compagnons. Le 25 mars 1941, un texte officiel signé de Pétain autorise les compagnons du devoir à se regrouper, mais sous certaines conditions et garanties. Pour préparer une charte du compagnonnage, Pétain prit deux conseillers issus ou proches des compagnons, Pierre Landron et l'abbé Rambaud. Le 1er mai 1941, le régime de Pétain émet une «charte du compagnonnage», qui est officialisée à Commentry. Cette charte est adossée à la charte du Travail. Le 27 juin 1941, se tiennent à Lyon, sous son égide, les «Assises nationales du compagnonnage », événement relaté par le Journal des Débats politiques et littéraires. Le 25 octobre 1941, une délégation de onze compagnons, dans laquelle se trouve Jean Bernard, est reçue par le maréchal Pétain. Celui-ci les décore de la Francisque. Il nomme les « trois premiers conseillers » de l'Association et Jean Bernard est le premier. En décembre 1941, la revue mensuelle Documents maçonniques, produite par un «centre d'action et de documentation», officine liée au régime pétainiste, diffuse un texte de «Maître Jacques», alias Jean Bernard, intitulé «Compagnonnage et Maçonnerie», texte dans lequel il sépare le bon grain de l'ivraie, et met en cause des compagnons qui seraient liés à des loges maçonniques. Si les propos peuvent paraître anodins, et exprimer un simple désaccord de ligne politique et philosophique entre compagnons, il ne faut pas oublier que le fait d'avoir appartenu ou d'appartenir à une loge maçonnique, appartenance ici vilipendée par Jean Bernard, en raison de la nouvelle législation du régime sur les «sociétés secrètes», signifiait dénoncer ces compagnons aux autorités, françaises et allemandes. Jean Bernard charge Emmanuel de Thübert, par ailleurs secrétaire général de la société des architectes modernes, de la direction du bureau de documentation du collège des Métiers. Le 24 octobre 1943, le premier siège de l'AOCDTF est inauguré à Lyon, et cette inauguration officielle est soutenue par des caciques du régime pétainiste, avec Lucien Romier, le docteur Bernard Ménétrel (principal conseiller personnel de Pétain), Pierre Loyer, Bernard Faÿ.

En 1945-1947, son dossier de collaboration est instruit par la Justice chargée de l'épuration. Les instructeurs de son dossier ne paraissent pas bien informés sur son engagement dans le régime (des tonnes d'archives ont été brûlées avant la fin de la guerre). Il échappe à l'emprisonnement et à un procès. Le niveau de son engagement dans la collaboration reste à déterminer précisément.

[réf. nécessaire]

Il est inhumé au cimetière de Boulogne-Billancourt auprès de son père.

Principales œuvres artistiques

Parmi ses nombreuses œuvres, on peut retenir particulièrement :

  • 1924 : à 16 ans, sa première fresque ;
  • 1927 : illustration du grand Évangile de Saint Jean et sa publication en 130 exemplaires. Durant huit ans, il réalise les 250 planches que nécessite la gravure de plus de 2 000 bois ;
  • 1938 : fresque de 600 mètres carrés pour l'église Notre-Dame de Millau ;
  • 1948 : décoration de l'église Saint-Antoine-de-Padoue à Paris ;
  • 1950 : illustration de l'Apocalypse de saint Jean en gravures sur cuivre ;
  • 1956 : illustration des trois Épîtres de Saint Jean et des cinq prières de Péguy en gravure sur bois ;
  • 1965 : autel en pierre et en bronze de la basilique Saint-Victor de Marseille ;
  • 1968 : porte monumentale en bronze de la Maison des Compagnons du Devoir de Toulouse ;
  • 1974 : porte de la collégiale de Saint-Lô.

Œuvres littéraires

  • Directeur pendant cinquante-deux ans du Journal du compagnonnage.
  • Il est à l'origine de la création de l'Imprimerie et de la librairie du Compagnonnage.
  • Il lance le grand projet d'Encyclopédie des métiers.
  • Son livre principal, Le Compagnonnage, rencontre de la Jeunesse et de la Tradition, paraît aux Presses universitaires de France, en 1972.
Prix Sobrier-Arnould de l’Académie française en 1973
  • Nombreuses chroniques mensuelles dans le Journal du compagnonnage

Œuvre compagnonnique

Il est le principal artisan de la création de l'Association ouvrière des Compagnons du Devoir qu'il préside jusqu'en 1969.

Autres distinctions

En 1960, l’Académie française lui décerne le prix Paul-Verlaine pour son ouvrage Survivance et en 1983, il reçoit le Grand Prix des Métiers d'Art.

Bibliographie

Références

"Documents maçonniques" [2]

  1. L'article est disponible sur le site de la BNF/Gallica.

Liens externes

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