Jean-Valentin Morel

Jean-Valentin Morel, né à Paris en 1794 et mort à Paris en 1860, est un orfèvre et joaillier français connu pour la qualité de ses œuvres.

Cleveland Museum of Art, aiguière en argent doré (vers 1845).

Biographie

Jean-Valentin Morel est le fils d'un lapidaire, Valentin Morel, et descend du côté maternel d'une lignée d'orfèvres spécialisés dans le travail de l'argent. Il apprend le métier lapidaire de son père et fait son apprentissage auprès de l'orfèvre Adrien Vachette connu pour sa production de boîtes en or. Après avoir ouvert son propre atelier, Morel se spécialise dans les incrustations et la production de coupes en pierres dures dans le style du XVIe siècle[2].

Pendant un an, Morel est obligé de fermer son atelier à cause de problèmes de santé et retrouve une position en 1834 comme directeur de l'atelier de Jean-Baptiste Fossin, où il travaille dans le gaufrage de l'or et de la pierre dure. En 1842, il signe un contrat avec Henri Duponchel et ouvre une boutique, Morel & Cie, qui rencontre un grand succès et jouit rapidement d'une réputation internationale. Cet atelier produit des vases ornementaux, des parures de bijoux, des services de couverts en argent, une reliure de missel pour le pape Grégoire XVI, un service de table pour le roi de Sardaigne et travaille pour le futur Guillaume III des Pays-Bas, le futur Alexandre II de Russie et le mécène français, le duc de Luynes, etc.

Cependant les affaires finissent par décliner et son partenariat avec Duponchel prend fin à cause de désaccords. Duponchel lui fait un procès en 1848, ce qui a pour résultat d'empêcher Morel de travailler à Paris. En conséquence, Morel s'associe avec Jules Fossin et transporte ses affaires à Londres en 1860[3],[4]. Sa boutique de Londres se trouve à proximité des maisons de Piccadilly, comme Garrard et Storr & Mortimer, mais il éprouve des difficultés à vraiment se faire un nom auprès des Anglais. Il gagne toutefois une clientèle auprès des Français exilés après la révolution de 1848 et obtient le permis de fournisseur officiel de la reine Victoria. Il réalise une coupe en lapis lazuli pour le collectionneur anglais Henry Thomas Hope, ce qui lui fait gagner une médaille d'or à l'Exposition universelle de 1855. Cependant il est en difficulté à la fin de l'année 1852. Il quitte Londres et ouvre un nouvel atelier à Sèvres.

Morel a un fils, Prosper, dont la fille épouse Joseph Chaumet qui hérite de la joaillerie familiale en 1885. C'est la maison Chaumet désormais. En 1860, Morel meurt dans des difficultés financières. Duponchel organise une exposition de ses œuvres après sa mort[3].

Notes et références

  1. Relevé généalogique sur Geneanet
  2. (en) « Jean-Valentin Morel and the revival of the Lapidary's art » (consulté le )
  3. Portrait miniatures & objects of vertu, Sotheby's,
  4. (en) « PARIS - European Silver from the 17th, 18th AND 19th Centuries » (consulté le )

Bibliographie

  • Jacques Marseille, Le Luxe en France du siècle des Lumières à nos jours, 1999
  • Anne Dion-Tenenbaum, Une précieuse coupe du temps de Louis-Philippe, in Grande Galerie - Le Journal du Louvre, Automne 2020, n° 52.

Liens externes

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