Jean-Pierre Rives
Jean-Pierre Rives, né le à Toulouse, est un joueur de rugby à XV et sculpteur français. Joueur de 1,80 m, il jouait au poste de troisième ligne aile avec l'équipe de France, avec laquelle il réalise deux grands chelems, en 1977 où les quinze mêmes joueurs disputent l'intégralité des quatre rencontres, et en 1981. En club, il évolue avec le Stade toulousain puis le Racing club de France. Retenu à plusieurs reprises au sein des Barbarians, il fait partie des fondateurs des Barbarians français, créés en 1979.
Pour les articles homonymes, voir Rives.
(lors de son deuxième Grand Chelem).
Naissance |
à Toulouse (France) |
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Taille | 1,80 m (5′ 11″) |
Surnom | Casque d'or |
Poste | Troisième ligne aile |
Période | Équipe | M (Pts)a |
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1967-1972 1972-1974 1974-1981 1981-1986 | TOEC Stade beaumontois Stade toulousain Racing club de France |
Période | Équipe | M (Pts)b |
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1975-1984 | France | 59 (20) |
a Compétitions nationales et continentales officielles uniquement.
b Matchs officiels uniquement.
Dernière mise à jour le 20 février 2010.
Biographie
Carrière
Bien que Toulousain, Rives n'est pas issu d'une famille du monde du rugby : son père pratiquait plutôt le tennis[1].
Il a grandi entre le Stadium municipal de Toulouse et le Quartier Saint-Cyprien, fréquenté le lycée Déodat-de-Séverac et a commencé le rugby au Toulouse Olympique Employés Club (TOEC) avec qui il est devenu juniors[2].
Il joue ensuite deux ans au Stade beaumontois Lomagne rugby dans le Tarn-et-Garonne[2]. En 1974, il signe au Stade toulousain[2]. Il dispute une seule finale du championnat de France sous les couleurs toulousaines, perdue 10 à 6 face à Béziers en 1980[2]. Le 11 août 1979, l’équipe de France de rugby, lauréate du grand chelem 1977, faisait un crochet par le stade Madrazès de Sarlat-la-Canéda. Emmenés par leur capitaine emblématique Jean-Pierre Rives, ils fouleront la pelouse pour un match d’exhibition. Jean-Claude Skrela, Jacques Fouroux et Jean-Pierre Rives (…) affronteront une équipe régionale d’excellente facture, dont Christian Goumondie fera partie. Ce match, et la troisième mi-temps phénoménale qui suivit au Château de Sirey, près de la ville sarladaise qui constituera le point de départ des Barbarians « made in France »[3],[4].
Le , il participe au premier match des Barbarians français contre l'Écosse à Agen. Les Baa-Baas l'emportent 26 à 22[5].
Surnommé Casque d'Or par Roger Couderc, célèbre commentateur de rugby (auquel il donna son maillot porté lors du match France-Pays de Galles 1983, dernier match commenté par le journaliste), son abnégation et son courage sur tous les terrains du monde le font entrer de plain-pied dans la légende du rugby mondial.
Ses qualités en font un capitaine incontournable de l'équipe de France, avec laquelle il gagne deux Grand chelems, en 1977 (en compagnie des Toulousains Dominique Harize et Jean-Claude Skrela) et 1981 (en compagnie du Toulousain Serge Gabernet).
Lors de ses 59 sélections, dont 34 (record) en tant que capitaine, il gagne contre toutes les grandes nations du rugby mondial, à l'exception de l'Afrique du Sud. Il est même le capitaine de la première équipe de France victorieuse de l'équipe de Nouvelle-Zélande à Auckland, un fameux .
En 1982, il quitte le Stade toulousain pour le Racing club de France, événement inhabituel pour l’époque, car les transferts se faisaient alors sous licence rouge, c’est-à-dire avec interdiction de jouer en championnat de France pendant un an. Malgré cela, il conserve sa place en équipe de France.
Le , il joue de nouveau avec les Barbarians français contre l'Australie à Toulon. Les Baa-Baas s'inclinent 21 à 23[6]. L'année suivante, le , il est le capitaine des Barbarians français contre les Harlequins au Stade de Twickenham. Les Baa-Baas l'emportent 42 à 20[7].
Le , il joue son dernier match avec les Barbarians français, toujours comme capitaine, contre le Japon à Cognac. Les Baa-Baas l'emportent 45 à 4[8].
Retraite sportive
Depuis sa retraite sportive en 1986, il reste influent dans le monde du rugby par l'intermédiaire des Barbarians français[9], club informel issu de l'équipe de France 1977, et dont il fut le sélectionneur et est l'actuel président.
Il a été aussi l'un des plus influents défenseurs de la candidature française à l’organisation de la Coupe du monde de rugby 2007, en assumant un rôle officiel de coprésidence et en représentant la France lors de la cérémonie d'ouverture.
Il est aussi devenu un sculpteur reconnu.
Clubs
- TOEC : 1967-1972
- Stade beaumontois : 1972-1974
- Stade toulousain : 1974-1981
- Racing club de France : 1981-1986
Palmarès
Équipes internationales
Il dispute six rencontres avec les Barbarians[10], la première contre les Lions britanniques et irlandais lors des commémorations du jubilee d'argent de la reine Élisabeth II où la troisième ligne française Rives-Skrela-Bastiat est titularisée[11]. En , de nouveau associé à Skrela, il affronte les All Blacks.
En 1977, il fait partie de l'équipe du Reste du monde qui affronte les Springboks au Loftus Versfeld Stadium de Pretoria en Afrique du Sud.
Équipes de France
- Il fut international scolaire, junior, universitaire, France A ainsi que capitaine du XV de France dès l'âge de 26 ans
- 59 sélections de 1975 à 1984 (longtemps troisième ligne aile français le plus capé) pour également 59 titularisations et 59 matchs joués dans leur intégralité, dont 34 en tant que capitaine (record mondial à l'époque durant vingt ans), .. d'où le 5e ratio capitanats/sélections français, à 0,57 (derrière Philippe Struxiano et Marcel Communeau à 0,86, Joseph Desclaux à 0,80, René Crabos à 0,70, et devant Philippe Saint-André à 0,50 et Adolphe Jauréguy à 0,42)
- Grand Chelem en 1977 et en 1981 (et 1er ex æquo du tournoi des V nations 1983)
- Jeux Méditerranéens en 1979 (sans jouer, car blessé) et en 1983
- Vainqueur des Anglais à quatre reprises dans leur temple de Twickenham, en 1975, 1977, 1981 et 1983
- Il participa aux tournées suivantes: Argentine (1975), États-Unis (1976), Argentine (1977), Nouvelle-Zélande (1979), Afrique du Sud (1980) et Australie (1981), et battit toutes les grandes nations du rugby de l'hémisphère sud, à l'exception des Sud-Africains.
En club
- Finale du Championnat de France avec Toulouse en 1980
- Demi-finaliste du championnat en 1978
- Demi-finaliste du challenge Yves du Manoir en 1973
- Challenge Béguère en 1975
- Finaliste du Bouclier d'automne en 1977
- Quart de finaliste du championnat de Nationale en 1972
- Champion de France junior, avec le T.O.E.C. (Toulouse olympique étudiants club) au tout début des années 1970
Distinctions
- Meilleur joueur français en 1977, 1979 et 1981 (Oscar du Midi olympique) (second en 1978);
- Lauréat du Prix Henri Deutsch de la Meurthe de l'Académie des sports en 1981, récompensant un fait sportif pouvant entraîner un progrès matériel, scientifique ou moral pour l’humanité, mais aussi à titre collectif en 1977, avec les 14 autres joueurs de la sélection nationale;
- Remise de la Légion d'honneur le par François Mitterrand au palais de l'Élysée;
- Membre de l'International Rugby Hall of Fame dès sa création en 1997;
- Lauréat du Prix Alain Danet de l'Académie des sports en 2001, pour sa réussite professionnelle extra-sportive;
- Meilleur joueur européen (Pat Marshall Award, à une reprise) désigné par la presse britannique spécialisée (au sein du Rugby Union Writers Club, club créé en 1961)
- Gloire du sport.
Reconversion
Acteur
Jean-Pierre Rives est apparu dans quelques films au cinéma. En 1987, il jouait le mari de Claude Jade, un camionneur qui cherche sa femme et son fils kidnappé, dans Qui sont mes juges ? d'André Thierry, un film inédit en salles. En 1990, il joue le petit rôle de Morhoult dans Connemara de Louis Grospierre. Plus tard, il joue un chef teuton dans le film Vercingétorix : La légende du druide roi (2001), aux côtés de Christophe Lambert.
Sculpteur
Jean-Pierre Rives est par la suite devenu un sculpteur réputé, après avoir découvert à son atelier le travail du sculpteur Albert Féraud[12]. En septembre 2007, à l'occasion de la coupe du monde de rugby à XV, l'exposition Rives sur Berges propose huit de ses sculptures sur les berges du Rhône à Lyon.
Il est aussi à l'origine de la conception et de la réalisation du Trophée Giuseppe Garibaldi remis au vainqueur latin (France / Italie) du tournoi des 6 nations.
Restaurateur
Jean-Pierre Rives est copropriétaire du principal restaurant La Villa Garonne au Parc des expositions de Toulouse, avec Jean-Pierre Gleize (propriétaire de Villa Tropézienne et des Coulisses) boulevard de Strasbourg, et Jacques Mars (propriétaire des boutiques Kolector). Il est aussi propriétaire d'un restaurant sur l'île Saint-Germain à Issy-les-Moulineaux[13].
Biens en reconversion
Jean-Pierre Rives possède aussi l'ancienne usine hydroélectrique de l'Île du Ramier, toujours à Toulouse.
Décoration
- Officier de l'ordre national du Mérite[14]
- Chevalier de la légion d'Honneur
Notes et références
- Interview par Thierry Ardisson dans Tout le monde en a parlé sur la chaîne de télévision Paris Première en mai 2011.
- Gérard Schaller, Jeu de mains, jeu de toulousains, Hugo Sport, .
- https://www.midi-olympique.fr/article/19221-barbarians-francais-un-contre-pouvoir
- https://www.sudouest.fr/2019/06/26/rugby-sarlat-40-ans-apres-les-createurs-des-barbarians-reviennent-au-berceau-6260885-2147.php?nic
- « Barbarian Rugby Club vs Ecosse », sur www.barbarianrugbyclub.com, Barbarians français (consulté le )
- « Barbarian Rugby Club vs Australie », sur www.barbarianrugbyclub.com, Barbarians français (consulté le )
- « Harlequins vs Barbarian Rugby Club », sur www.barbarianrugbyclub.com, Barbarians français (consulté le )
- « Barbarian Rugby Club vs Japon », sur www.barbarianrugbyclub.com, Barbarians français (consulté le )
- Site des Barbarians français
- (en) « Jean-Pierre Rives », sur barbarianfc.co.uk (consulté le ).
- (en) Richard Seeckts, « Lions prevail in Queen's silver jubilee celebrations », sur espn.co.uk, .
- Prix de Rome de sculpture en 1951, propriétaire d'un restaurant gastronomique parisien sur la Seine, L'île.
- Bérangère Lepetit, « Jean-Pierre Rives contre l'expulsion de ses salariés », Le Parisien, (lire en ligne, consulté le ).
- Décret du 13 novembre 2009
Annexes
Bibliographie
- Jean-Pierre Rives. Le rugby comme il vient, par Didier Beaune, éd. Olivier Orban, 1979
- Il était une fois Jean-Pierre Rives, Jean Cormier, éd. Robert Laffont, 1985
- Jean-Pierre Rives, a modern Corinthian, par Peter Bills, éd. Allen & Unwin, 1986 (Londres). En France Jean-Pierre Rives, biographie autorisée, Peter Bills, éd. Solar, 1986
- Jean-pierre rives : biographie autorisee, Peter Bills, éd. Solar, 1998
- Le rugby, hier, aujourd'hui et demain, avec Serge Adler, Roger Aguilanin et Richard Benedetti, éd. des Vignes, 2001
- D'art et d'essais. Conversations avec Jean-Pierre Rives, par Richard Escot, éd. de La Martinière, 2003
- B(v)estiaires : chroniques avec Roger Blachon, Éditions Anne Carrière, 2007
- Les grands noms du Rugby, avec Nemer Habib, éd. Glénat, 2010
- La légende du XV de France, avec Charles Gaudin, éd. Democratic books,
- Le rugby vu par Jean-Pierre Rives, avec Stéphane Weiss et Olivier Villepreux, éd. Hugo et Compagnie,
- Petit manuel du rugby pour elle(s), avec Caro (préface Denis Charvet), éd. du corail,
- Le Rives, avec Alain Gex (préface Walter Spanghero), éd. Jacob-Duvernet,
- L'après rugby
- Albert Feraud - Jean-Pierre Rives - Centre de Congrès Pierre Baudis - 23/10/1997-21/11/1997, par Patrick-Gilles Persin, Michel Valdiguié et coll., éd. Office de Tourisme de Toulouse, 1997 (sur l'artiste)
- Jean-Pierre Rives, par Gérard Xuriguera, éd. Philippe Amaury (sur l'artiste)
- Jean-Pierre Rives, éd. Galerie Enrico Navarra, 2001 (sur l'artiste)
Liens externes
- Ressources relatives au sport :
- Portrait du joueur de rugby
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