Jean-Paul Martin

Jean-Paul Martin, né le à Paris et mort dans cette même ville le [1], est un haut fonctionnaire français, collaborateur sous l'Occupation.

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Biographie

Après l'obtention de sa licence de droit et de son diplôme de Science-Po, Jean-Paul Martin rentre dans la fonction publique[1] à la fin des années 1930.

En 1943, sous l'Occupation, comme directeur de cabinet du directeur de la Police nationale, Henri Cado, il devient un collaborateur de René Bousquet, à l'époque Secrétaire général de la police du régime de Vichy[1]. Sur demande de celui-ci, il avertit plusieurs fois François Mitterrand et ses amis des risques d'arrestation qu'ils encourent de la part de la Gestapo, en raison de leurs activités dans la Résistance[1]. Au début de 1944, il fait partie du cabinet du secrétaire d'État à l'Intérieur, Antoine Lemoine[1].

Il est radié de la fonction publique à la Libération et obligé de s'exiler en Suède[1] pendant plusieurs années. Rentré en France à la faveur d'une amnistie, il devient directeur adjoint du cabinet de François Mitterrand, quand celui-ci est nommé ministre de l'Intérieur[1],[2] puis Garde des Sceaux.

Lors d'un débat à l’Assemblée nationale le à la suite de l'affaire des fuites, le député Jean Legendre attaquant le ministre de l’Intérieur, François Mitterrand, s'en prend à la vie privée homosexuelle de Jean-Paul Martin[3]. Peu après, il est nommé directeur des Journaux officiels[4], fonction qu'il occupe jusqu'en 1959.

Jean-Paul Martin reste très lié avec François Mitterrand pendant toute sa vie[1] et est reçu avec René Bousquet, à Latche, propriété du futur président, au cours de la campagne présidentielle de 1974[5],[6]. Jean Lacouture donne une photo prise à Latché de François Mitterrand, René Bousquet et Jean-Paul Martin dans sa biographie de Mitterrand. Jean-Paul Martin n'hésitera pas à déclarer, urbi et orbi que « deux hommes auront compté dans ma vie : René Bousquet et François Mitterrand »[1].

Quand il meurt, François Mitterrand et René Bousquet sont tous les deux présents à ses obsèques[6]. François Mitterrand accompagné de Danielle Mitterrand demande qu'un drapeau bleu, blanc, rouge soit posé sur son cercueil, en remplacement du drap noir dont il est recouvert[1].

Notes et références

  1. Pierre Péan, Une jeunesse française – François Mitterrand, 1934-1947, Paris, Fayard, , 616 p. (ISBN 978-2-213-59300-5), p. 313-318.
  2. Paul Marcus, La République trahie, Éditions Atlantica, 1999, p. 268.
  3. Georgette Elgey, Histoire de la IVe République, volume V, tome III, La finLa République des tourmentes (1954-1959), Paris, éd. Fayard, 2008 : « En un temps où l'homosexualité est considérée comme une déviance coupable, une sorte de maladie honteuse, l'homosexuel a conscience du discrédit dont il est l'objet. La réprobation liée à ses mœurs peut le conduire à faire montre d'une susceptibilité exacerbée et à ne plus supporter la moindre contradiction […]. Ce comportement n'est pas étranger à Jean-Paul Martin et à Roger Wybot […]. Le premier est un mélomane passionné, le second est féru d'ésotérisme. Leur culture générale leur donne le sentiment qu'ils sont au-dessus du commun des mortels ».
  4. Décret du 20 décembre 1954, JORF no 300 du 22 décembre 1954, p. 11988.
  5. Patrick Rotman, Jean Lacouture, Mitterrand – Le Roman du Pouvoir, Éditions du Seuil, 2000.
  6. Pascale Froment, René Bousquet, Éditions Fayard, 2001.

Liens externes

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