Jean-Paul Huchon
Jean-Paul Huchon, né le dans le 1er arrondissement de Paris, est un haut fonctionnaire (administrateur civil) et un homme politique français, maire de Conflans-Sainte-Honorine de 1994 à 2001, président du conseil régional d'Île-de-France de 1998 à 2015.
Pour les articles homonymes, voir Huchon.
Jean-Paul Huchon | |
Jean-Paul Huchon en 2008. | |
Fonctions | |
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Président du conseil régional d'Île-de-France | |
– (17 ans, 8 mois et 25 jours) |
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Élection | |
Réélection | |
Prédécesseur | Michel Giraud |
Successeur | Valérie Pécresse |
Maire de Conflans-Sainte-Honorine | |
– (6 ans, 7 mois et 27 jours) |
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Élection | |
Réélection | |
Prédécesseur | Michel Rocard |
Successeur | Philippe Esnol |
Directeur de cabinet du Premier ministre | |
– (3 ans et 5 jours) |
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Premier ministre | Michel Rocard |
Prédécesseur | Maurice Ulrich |
Successeur | Gérard Moine |
Biographie | |
Nom de naissance | Jean-Paul Huchon |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Paris (France) |
Nationalité | Française |
Parti politique | Parti socialiste |
Enfants | Thomas Huchon |
Diplômé de | Institut d’études politiques de Paris École nationale d'administration |
Profession | Haut fonctionnaire |
Biographie
Jeunesse et études
Jean-Paul Huchon nait d'un père instituteur à Paris, à l'école de la rue Patay. Son grand-père est un proche de Marc Sangnier[1]. Il est d'abord élève au lycée Rodin, à Paris, avant d'entrer à l'Institut d'études politiques de Paris (promotion 1967, section Service Public)[2] puis à l'École nationale d'administration (promotion Thomas-More avec Jean-Louis Bianco, Michel Bon, Claude Guéant, Jacques Graindorge, Alain Richard, François d'Aubert et Jean-Claude Trichet).
Il conserve de sa jeunesse une passion pour le rock (de Led Zeppelin à Coldplay en passant par les groupes Magazine et New York Dolls[3]).
Il est le père du journaliste Thomas Huchon.
Débuts politiques auprès de Michel Rocard
Il entre, en 1971, comme administrateur civil, à la direction du Budget du ministère des Finances. Puis il rejoint la direction des relations internationales du ministère du Travail et des Affaires sociales en 1975. Il revient, de 1978 à 1981, à la direction du Budget comme chef du bureau agriculture et communautés européennes.
À l'arrivée de la gauche au pouvoir, il accompagne Michel Rocard, de 1981 à 1985, comme directeur de cabinet, au Plan, puis à l’Agriculture.
En 1985, il est nommé directeur général de la Caisse nationale du Crédit agricole, puis conseiller du président, avant d'en être écarté, en 1986, par Édouard Balladur, ministre de l'Économie et des Finances[4]. Il devient ensuite DG adjoint du holding Exor (Agro-alimentaire et foncier) de la famille Mentzelopoulos.
Il suit à nouveau Michel Rocard, nommé Premier ministre en 1988, comme directeur de cabinet jusqu'en 1991. Après quoi il devient proche collaborateur de l'homme d'affaires François Pinault[5], puis vice-président du cabinet de chasseurs de têtes Progress Associés jusqu'en 1998.
Membre du PSU, puis du PS depuis 1970[5], il est d'abord maire-adjoint de Michel Rocard à Conflans-Sainte-Honorine de 1977 à 1994, avant de lui succéder de 1994 à 2001.
Lors des élections législatives de 1997, candidat du Parti socialiste dans la 7e circonscription des Yvelines, il est battu par Pierre Cardo avec 47,44 % des voix, comme l'avait été précédemment Michel Rocard en 1993.
Présidence du conseil régional d'Île-de-France
Lors des élections régionales de 1998, c'est Dominique Strauss-Kahn[4], alors ministre de l'Économie et des Finances qui mène la liste socialiste en Île-de-France. Néanmoins, il préfère rester au gouvernement plutôt que de prendre la présidence du conseil régional. C'est alors Jean-Paul Huchon, tête de liste du PS dans les Yvelines qui brigue la présidence et y est élu. Néanmoins, lors de son premier mandat, sa majorité est relative face à la droite et au Front national[6].
En 2001, pour se conformer à la règle de non-cumul à la tête de plusieurs exécutifs, il renonce à son mandat de maire de Conflans-Sainte-Honorine et devient adjoint au maire Philippe Esnol[7].
En 2003, il est membre du comité d'orientation scientifique de l'association « À gauche, en Europe » fondée par Michel Rocard et Dominique Strauss-Kahn.
En 2004, il est réélu président de la région Île-de-France face à la liste RPR-UDF de Jean-François Copé et André Santini. À partir de 2007, sa révision du schéma directeur de la région Île-de-France rencontre l'opposition du gouvernement et du projet « Grand Paris » de Christian Blanc[8].
En 2008, dans Le Figaro[9], il affirme ses idées réformistes, appelant le PS à rompre avec la « doctrine marxiste ».
Pour les élections régionales françaises de 2010[4], un accord de rassemblement de la gauche (PS, EELV et FDG)[10] est conclu entre les deux tours de l'élection incluant la suppression des 8 zones du réseau de transport francilien[11],[12].
En 2011, ses comptes de campagne sont retoqués par le Conseil d'État qui le condamne à rembourser 1,6 million d'euros, sans pour autant annuler son élection[13].
Entre 1998 et 2012, il double le nombre d'organismes parapublics au conseil régional, ce qui est critiqué par l'opposition UMP et même au sein de sa majorité de gauche[14],[15].
Le , Jean-Paul Huchon est nommé membre du conseil d’administration de la Banque publique d'investissement[16].
En 2014, il est attaqué par Valérie Pécresse, présidente du groupe UMP, sur la fin du contrôle a priori des subventions de moins de 50 000 euros accordés par la région, notamment : « 15 000 euros pour mobiliser un collectif de chômeurs grâce à une création théâtrale […], 9 200 euros pour renforcer la scène mauritanienne des musiques actuelles, 20 000 euros pour animer et dynamiser la culture cinématographique en Mauritanie, 14 000 euros pour aménager une fosse d'orchestre au centre culturel Yabous de Jérusalem, 8 438 euros pour une association qui lutte contre l'éloignement des conjoints de Français en situation irrégulière, 8 000 euros pour renforcer la visibilité des artistes tunisiens dans leur pays et à l'international ; 22 820 euros dans le cadre du projet Voyage à travers l'Europe initié par l'association le Moove pour l'envoi de dix jeunes non francophones résidant en Seine-Saint-Denis à Bruxelles, "lieu idéal pour se confronter à la pratique du français" »[17].
En , son souhait de se présenter à un quatrième mandat à la présidence de la région se heurte à la volonté de sa première vice-présidente, la socialiste Marie-Pierre de La Gontrie, d'être également candidate[18] puis du président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, début mai 2015. Une primaire socialiste devant les départager, le , n'aura finalement pas lieu, Marie-Pierre de La Gontrie se désistant pour Claude Bartolone[19],[20].
Après la région
Jean-Paul Huchon est pressenti pour remplacer Pierre Cardo, en , à la tête de l'Autorité de régulation des activités ferroviaires et routières (Arafer)[21]. Mais étant déjà membre du conseil de surveillance de la SNCF, il ne présente pas les garanties d'indépendance suffisantes et le gouvernement renonce à présenter sa candidature[22].
En 2016, il devient professeur adjoint à HEC Paris où il enseigne les institutions et la gouvernance publique[23].
Il soutient Emmanuel Macron à l'élection présidentielle de 2017[24]. Au second tour des élections régionales de 2021 en Île-de-France, il apporte son soutien à la présidente sortante de droite, Valérie Pécresse, face aux listes EELV-PS-LFI-PCF, qualifiant Audrey Pulvar de « mauvaise », Julien Bayou d’« extrémiste » et dénonçant « les outrances des Insoumis »[25],[26].
Détail des mandats et fonctions
- 1994-2001 : maire de Conflans-Sainte-Honorine
- 2001-2008 : adjoint au maire de Conflans-Sainte-Honorine (Philippe Esnol) ; puis conseiller municipal de 2008 à 2014
- 1998-2015 : président du conseil régional d'Île-de-France
- 2013-2015 : administrateur de la Banque publique d'investissement (représentant des régions)
- Membre du conseil d'administration de l'ESPCI ParisTech[27]
Affaire politico-financière
En , après l'envoi d'une lettre anonyme sur l'existence d'emplois fictifs au conseil régional d'Île de France, il est jugé avec son épouse, Dominique Le Texier, pour prise illégale d'intérêts dans des marchés publics passés en 2002 et 2003 entre le conseil régional et les sociétés de communication Image Publique, Sertis et LM Festivals employant Dominique Le Texier[28],[29]. Le , il est condamné à 6 mois de prison avec sursis, 60 000 euros d'amende et un an d'inéligibilité par le tribunal correctionnel de Paris. Le , la peine est confirmée en appel, hormis l'inéligibilité[30].
Distinctions
Travaux et publications
- 1972 : Le Marché commun contre l’Europe (sous le pseudonyme de Daniel Lenègre, avec Bernard Jaumont et Michel Rocard), Paris, Le Seuil
- 1993 : Jours tranquilles à Matignon, Paris, Grasset
- 2002 : La Montagne des Singes, Paris, Grasset
- 2005 : Ceux qui aiment ne peuvent pas perdre, Paris, Plon
- 2008 : De battre ma gauche s'est arrêtée, conversations avec Denis Jeanbar, Paris, Le Seuil
- 2017 : C'était Rocard, (préface d'Emmanuel Macron, avec Xavier Panon), Paris, L'Archipel
Notes et références
- C'était Rocard, Paris, l'Archipel, 2017, pages 104 et 231
- Alumni Sciences Po, « l'Association des Sciences-Po - Fiche profil », sur www.sciences-po.asso.fr (consulté le )
- « Jean-Paul Huchon inaugure le Bakchat », Bakchich, (consulté le )
- « Huchon, le cave se rebiffe », Le Journal du dimanche, (consulté le )
- Biographie de Jean-Paul Huchon, fluctuat.net
- Interview de Jean-Paul Huchon, latribune.fr, 19 février 2010
- La mairie, Ville de Conflans-Sainte-Honorine
- « Huchon : “Une grande structure pour le Grand Paris n'est pas nécessaire” », 20 minutes, (consulté le )
- « Huchon : “Le PS doit sortir de la doctrine marxiste” », Le Figaro, 20 mars 2008.
- « RÉGIONALES ILE-DE-FRANCE - Accord signé entre le PS, Europe Écologie et le Front de gauche », Le Point, (lire en ligne)
- « PS et EELV s'entendent sur un pass transports unique en Ile-de-France », L'Express, (lire en ligne)
- « Le passe unique de transports, une mesure de justice et de progrès social pour les Franciliens », "Le passe unique de transports, une mesure de justice et de progrès social pour les Franciliens" Libération, (lire en ligne)
- Libération.
- Le Monde.
- Le Point
- Décret du 18 février 2013
- Emmanuel Galiero, « Île-de-France : Pécresse et Huchon s'affrontent sur les subventions aux associations », lefigaro.fr, 18 juin 2014.
- « Jean-Paul Huchon candidat à sa réélection en région Ile-de-France », lemonde.fr, 15 janvier 2015.
- « Régionales : "Trois mandats, ça suffit" pour Huchon, estime Marie-Pierre de La Gontrie (PS) », leparisien.fr, 6 avril 2015.
- Sylvain Chazot, « Jean-Paul Huchon estime que la direction du PS l'a "assassiné au coin d'un bois en moins de 48 heures" », lelab.europe1.fr, 11 mai 2015.
- Matignon aurait trouvé un joli poste pour Jean-Paul Huchon, leparisien.fr, 6 mai 2016
- Agence France Presse, « Jean-Paul Huchon voit lui échapper la très rémunératrice direction de l’Arafer », lemonde.fr, (consulté le )
- HEC, « HUCHON Jean-Paul », HEC Paris, (lire en ligne, consulté le )
- Carl Meeus, « Ce Macron qui les empêche de dormir », Le Figaro Magazine, semaine du 20 janvier 2017, pages 42-46.
- Jérôme Cordelier, « Jean-Paul Huchon : « Je vote sans hésitation Valérie Pécresse » », sur lepoint.fr, (consulté le )
- « Régionales en Île-de-France : Manuel Valls et Jean-Paul Huchon appellent à voter Valérie Pécresse », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
- Membre du conseil d'administration de l'ESPCI Paristech
- « Huchon et son épouse devant le tribunal correctionnel » « Copie archivée » (version du 4 décembre 2013 sur l'Internet Archive), Le Figaro, 8 janvier 2007.
- « Dix mois requis contre Jean-Paul Huchon » « Copie archivée » (version du 11 octobre 2008 sur l'Internet Archive), nouvelobs.com, 17 janvier 2007.
- « AFP : Prise illégale d'intérêt : Jean-Paul Huchon coupable mais éligible », 21 novembre 2008.
Voir aussi
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