Jean-Louis Pierrot
Jean-Louis Pierrot, prince d'Haïti connu sous le nom de prince Pierrot, né en 1761 à Acul-du-Nord et mort le à Camp-Coq près de Cap-Haïtien), fut un général, un aristocrate et un noble haïtien avant d'être président de la République d'Haïti[1]. Titré prince sous le règne du roi Henri, il est, en tant que beau-frère du roi, cinquième dans l'ordre de succession au trône. Exilé après la révolution de 1820, il revient au pays après la chute du président Jean-Pierre Boyer, et rejoint le clan des conservateurs. Après la mort du duc de l'Avancé, il accède à la présidence à vie en 1845. Il est renversé en 1846 et s'éloigne de la capitale.
Jean-Louis Pierrot | |
![]() Le prince Pierrot. | |
Fonctions | |
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Président de la République d'Haïti | |
– (10 mois et 13 jours) |
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Élection | (président à vie) |
Prédécesseur | Philippe Guerrier |
Successeur | Jean-Baptiste Riché |
Biographie | |
Titre complet | Prince d'Haïti |
Nom de naissance | Jean-Louis Michel Pierrot |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Acul-du-Nord, (Saint-Domingue) |
Date de décès | (à 95-96 ans) |
Lieu de décès | Cap-Haïtien (Haïti) |
Conjoint | Cécile Fatiman |
Enfants | Marie Louise Amélia Célestine Pierrot |
Profession | Militaire |
Présidents d'Haïti | |
Sa fille et unique héritière, la princesse Marie-Louise Pierrot, épousa le petit-fils du roi Henri, Nord Alexis qui fut plus tard président à vie.
Sous la monarchie

Jean-Louis Pierrot est né en 1761 dans le village d'Acul-du-Nord. Analphabète, il réussit une carrière militaire fabuleuse[2]. Sous le régime du roi Henri Christophe, il fut promu lieutenant-général et, proche du roi, reçut le titre de prince d'Haïti[3]. Le roi lui octroya également la cinquième place dans l'ordre de succession à la couronne. En 1812, il épousa la princesse Louise-Geneviève Coidavid dite Cécile Fatiman, sœur cadette de Marie-Louise Coidavid épouse du roi Henri Christophe. Après la révolution de 1820 et la chute de la monarchie[4], il s'exile en Jamaïque avec toute sa famille. Il revient à Haïti en 1835 mais se fait discret et s'installe dans le Nord.
Président d'Haïti
Après la chute du président Jean-Pierre Boyer, il rejoint le gouvernement militaire. Il sert ainsi successivement le président Charles Rivière Hérard puis le duc de l'Avancé. Le , après la mort du duc, le Conseil d'État l'appela pour diriger la République d'Haïti. Se méfiant des courtisans et des complots au sein du palais présidentiel de la capitale Port-au-Prince, il fit transférer son gouvernement dans la seconde ville du pays, Cap-Haïtien, et Port-au-Prince perdit son statut de capitale. Il proclama son intention de conserver la partie orientale de l'île de Saint-Domingue[5] qui se soulevait contre l'occupant haïtien afin de proclamer l'indépendance de la République dominicaine[1]. La population de Port-au-Prince et l'élite intellectuelle et militaire n'acceptèrent pas le sort réservé à leur ville[6]. Les garnisons de Port-au-Prince le destituèrent le . Il se retira alors de l'armée et s'installa dans le nord du pays.
Pierrot meurt le à Camp-Coq près de Cap-Haïtien dans le département du Nord.
Sa fille unique, la princesse Marie Louise Amélia Célestine Pierrot, épousa le prince Pierre Nord Alexis (petit-fils du roi Henri Christophe) alors gouverneur provincial sous le régime de l'empereur Faustin Ier, plus tard ministre de la Guerre et de la Marine de 1867 à 1869 et enfin président à vie d'Haïti de 1902 à 1908.
Notes et références
- Jacques Nicolas Léger, Haiti : Her History and Her Detractors, The Neale Publishing Company, , 197–98 p. (lire en ligne)
Cet article reprend du texte de cette source, qui est dans le domaine public.
- « Louis Michel Pierrot - TLP » (consulté le )
- (en) Charles Forsdick et Christian Høgsbjerg, Toussaint Louverture : a black Jacobin in the age of revolutions, Londres, Pluto Press, , 133–143 p. (ISBN 978-0-7453-3514-8)
- Edgar La Selve, Le pays des Nègres : voyage à Haïti, ancienne partie française de Saint-Domingue, Paris, Hachette, 1881, pp. 29-31 — sur Gallica.
- Robert L. Scheina, Latin America's Wars : Volume 1, Potomac Books,
- « Le président Jean-Louis Pierrot et la réforme judiciaire », sur Le Nouvelliste (consulté le )