Jean-Joseph Expilly

Jean-Joseph Expilly, né le à Saint-Rémy-de-Provence, mort en 1793 en Italie, est un ecclésiastique français, auteurs de plusieurs ouvrages historiques et géographiques.

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Biographie

Les origines

Notre auteur prétend que sa famille se rattache à celle du célèbre Claude Expilly (+ en 1636), Président du Parlement du Dauphiné, et qu'elle est originaire de Champagne : « Le hameau d’Expilly [à Chaumuzy, Marne] a pris son nom de la famille d’Expilly, qui le fit bâtir dans ses terres, & la même qui vint s’établir en Dauphiné, pendant les guerres de religion, vers le milieu du seizième siècle (etc.) » [Dict. des Gaules..., article Chaumuzy, to II, p. 304-305]. En réalité, ses ancêtres, aubergistes à Saint-Rémy depuis la fin du XVIe siècle, ont d'abord porté les noms de Spelly, Spelit, Espellit, Espelit, Espilli, Espily, Expely (pour les hommes), et pourraient avoir une origine italienne[1].

L'abbé Expilly est le fils aîné de Jean (né en 1697), qualifié en 1754 de « bourgeois, et fermier des fours et moulins banaux de cette ville », qui épouse à Noves le 10 janvier 1719 Anne Ricard(e). Il naît le 17 décembre suivant, baptisé le lendemain. Il naquit probablement dans l'auberge familiale, dite le Logis de la Graille, puis à l'enseigne du Corbeau, à la porte Notre-Dame, la première maison en sortant des remparts à droite, "tenant de bise au grand chemin" (de Cavaillon ?).

En 1741, son père, citoyen de la ville de Saint Rémy, « considérant le zèle de dévotion que Mr Jean-Joseph Expilly, son fils, clerc, a d'être d'église et parvenir aux ordres sacrés (...) lui donne à titre de patrimoine clérical (...) une pension annuelle et patrimonielle de 150 livres.»[2]. On retrouve 5 inscriptions en droit canon à l'Université d'Avignon, la première du 10 nov. 1741 et la dernière du 10 nov. 1742[3]. Il accède à la prêtrise à tout juste 23 ans, le 22 décembre 1742[4]. C'est alors que sa vie de voyageur commença.

Une carrière mouvementée

Il fut successivement secrétaire d'ambassade du roi de Sicile, examinateur et auditeur général de l'évêché de Sagona en Corse, chanoine trésorier du chapitre de Sainte-Marthe de Tarascon.

Au cours de ses voyages en Europe, il recueille de nombreuses observations sur les pays qu'il visite, et en tire des ouvrages qui étaient encore estimés au XIXe siècle[5] pour leurs détails sur le climat, les mœurs, la population et la vie politique des différents pays.

Il a été membre de plusieurs sociétés savantes : l'académie royale espagnole, les académies des sciences et belles-lettres de Lorraine, de Prusse, de Suède, du Danemark et la Société Économique de Berne.

Le Dictionnaire des Gaules et de la France

Son principal ouvrage reste le Dictionnaire... des Gaules et de la France, paru en six volumes in-folio (1762-1770), malheureusement inachevé. C'est un vaste recensement de toutes les paroisses du Royaume, accompagné d'articles de fond (souvent compilés), de relations historiques, de biographies, et de statistiques diverses, concernant notamment la population estimée à partir des registres baptistaires. L'abbé affirme en effet, contrairement à l'opinion de nombreux géographes de l'époque, que la population française était en nette augmentation depuis la fin du règne de Louis XIV.

Un ouvrage aussi vaste et touchant à de si nombreux sujets devait fatalement soulever quelques mécontentements. Il éprouva aussi les foudres de la censure : l'article Finances fut remplacé au pied levé par une nomenclature des paroisses du diocèse de Metz. Il s'interrompit finalement après la lettre S (sans les Saints), et aurait dû comporter au moins deux volumes supplémentaires pour être complet.

Publications

Bibliographie

Notes et références

  1. Selon les recherches de Jean Delrieux (cf. la bibliographie).
  2. Acte du 7 décembre 1741 [AD. Vaucluse, 1G 349, f°41 v°], d'après Jean Delrieux.
  3. AD du Vaucluse [D45], d'après J. Delrieux.
  4. A.D. du Vaucluse [1G 315, f°196 r°], d'après J. Delrieux.
  5. Selon le dictionnaire Bouillet

Liens externes

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