Jean-Jacques Beineix
Jean-Jacques Beineix est un réalisateur, écrivain, dialoguiste, scénariste et producteur de cinéma français, né le à Paris.
Biographie
Jeunesse et formations
Jean-Jacques Beineix est le fils de Robert Beineix, directeur d'une compagnie d'assurances, et de Madeleine Maréchal. Élève au lycée Carnot, puis au lycée Condorcet de Paris, il s'inscrit en médecine après son baccalauréat[1].
Il abandonne la faculté de médecine après , tente le concours d'entrée à l'IDHEC mais, classé 21e, il échoue[2].
En 1969, il débute comme deuxième, puis premier assistant-réalisateur de Jean Becker sur la célèbre série télévisée Les Saintes Chéries de Claude Berri (1970) et de Claude Zidi (1971).
Carrière
En 1977, Jean-Jacques Beineix réalise son premier court métrage Le Chien de M. Michel récompensé par le premier prix au festival de Trouville.
En 1980, son premier film long métrage Diva est un succès. Dès le début, il applique les recettes qui le feront connaître, le look et l'esthétisme, parfois le réalisme poétique. Ce qui suscite également la haine d'une partie de la critique, dont Serge Daney, décriant une esthétique publicitaire[3].
En 1983, La Lune dans le caniveau suit, plus ambitieux, tourné dans les mythiques studios de Cinecittà. Le cinéaste déclare, en conférence de presse, faire un film à la manière des Les Enfants du paradis. Présenté au festival de Cannes 1983, le film reçoit très mal par les festivaliers et est un échec commercial[4].
En 1984, il crée sa propre société de production Cargo Films, afin de préserver son indépendance artistique. 37°2 le matin est le premier long-métrage produit par Cargo Films. Depuis la création de cette société, Jean-Jacques Beineix est le producteur délégué de l’ensemble des films produits par Cargo Films. Cargo Films produit des longs-métrages et des documentaires dont les sujets s’étendent de la Science, à l’Art, aux Droits des femmes. Des associations fructueuses sont nées avec divers organismes tels que le CNES (Cosmic Connexion) et le CNRS (l'Énigme du deuxième tableau) pour la production de films[5].
En 1986, le film 37°2 le matin est son plus gros succès, qui devint culte.
En 1989, il présente Roselyne et les Lions qui est un échec.
En 1992, IP5 est considéré par lui-même comme son meilleur film. C'est un voyage initiatique entre deux adolescents de banlieue et un ermite promeneur mystérieux, incarné par Yves Montand. La mort brutale de ce dernier, vers la fin du tournage, pénalisa le film, qui est un semi-échec.
En 2001, après neuf ans d'absence, il revient avec Mortel Transfert, un échec critique et commercial complet. Il déclare, d'ailleurs, que ce film l'endette fortement[6]. C'est, à ce jour, son dernier film de cinéma, il est suivi de documentaires pour la télévision.
Peu à son aise dans le cinéma français, il reçoit également de nombreuses propositions à Hollywood. Il a notamment refusé Le Nom de la rose, Evita ainsi que Alien 3. Il a tout de même donné son accord pour réaliser une adaptation de Chapeau melon et bottes de cuir, mais, après avoir critiqué le scénario, il s'est écarté du projet[7].
À l'automne 2006, il publie le premier tome de ses mémoires Les Chantiers de la gloire, dont le titre est clairement et, selon ses propres propos (interviews et rencontres publiques), une allusion au film Les Sentiers de la gloire.
En 2008, il réalise un film de présentation pour le CNRS. Ce film s'inscrit en référence à la nouvelle identité visuelle de cet organisme scientifique. Il est également le parrain du festival CinémaScience, un festival de longs-métrages de fiction organisé par le CNRS à Bordeaux.
En 2013, il tente d'adapter Au revoir là-haut, de Pierre Lemaitre, Prix Goncourt 2013, cette histoire de rescapés de la guerre 1914-1918 lui rappelle en effet les histoires que lui contait son grand-père. Le projet échoue. C'est finalement Albert Dupontel qui adapte le roman : le film du même titre[7] sort en 2017.
Il souhaite adapter Le Démon de Hubert Selby, Jr. dont il possède les droits[8]. Est également envisagée l'adaptation de Longtemps je me suis couché de bonne heure de Jean-Pierre Gattégno[9].
En 2015, il fait sa première mise en scène théâtrale, inspirée de la vie de Kiki de Montparnasse[10].
Fin 2016, il est président du jury du 29e festival international du film de Tokyo.
Filmographie
Longs métrages
Courts métrages
- 1977 : Le Chien de M. Michel
- 1986 : Clip socialiste (clip du Parti Socialiste pour les élections législatives 1986)
Documentaires
- 1992 : Les Enfants de Roumanie
- 1993 : Otaku : fils de l'empire du virtuel
- 1994 : Place Clichy sans complexe
- 1994 : Making-of des Ailes du Courage de Jean-Jacques Annaud
- 1997 : Assigné à résidence
- 2002 : Loft Paradoxe
- 2012 : Les Gaulois au-delà du mythe, France, 96 min[11]
En tant qu'assistant réalisateur
- 1971 : La Course du lièvre à travers les champs de René Clément
- 1972 : The Day the Clown Cried de Jerry Lewis (Inachevé)
- 1973 : Défense de savoir, de Nadine Trintignant
- 1973 : Par le sang des autres de Marc Simenon
- 1975 : La Course à l'échalote, de Claude Zidi
- 1976 : L'Aile ou la Cuisse, de Claude Zidi
- 1977 : L'Animal, de Claude Zidi
- 1978 : French postcards de William Huyck
En tant que producteur
- 2007 : L'énigme du deuxième tableau de Muriel Edelstein (documentaire)
- 2006 : Requiem for Billy the Kid d'Anne Feinsilber (film-documentaire)
- 2006 : Allez Yallah! de Jean-Pierre Thorn (documentaire)
- 2006 : Cosmic Connexion d'Anne Jaffrenou et Marie Cuisset (documentaire)
Théâtre
- Mise en scène
- 2015-2016 : Kiki de Montparnasse, Lucernaire[12], Paris - biographie musicale de Kiki de Montparnasse (1901-1953).
Ouvrages
Autobiographie
- Jean-Jacques Beineix, Les Chantiers de la gloire : mémoires, Paris, Fayard, , 835 p. (ISBN 2-213-61248-X).
Dans son autobiographie, Jean-Jacques Beineix écrit ses mémoires, depuis son enfance jusqu'à une partie de sa carrière cinématographique. Le livre témoigne de la production et du tournage de ses trois premiers longs métrages : Diva, La Lune dans le caniveau, 37°2 le matin.
Roman
- Toboggan - Éditions Michel Lafon, 2020.
Bandes dessinées
- L'Affaire du siècle, dessinée par Bruno de Dieuleveult (adaptation du roman La Vierge de glace de Marc Behm.)
- Château de vampire à vendre, Glénat, coll. Grafica, 2004 ;
- Vampire à louer, Au Diable Vauvert / Cargo Films, 2006.
Notes et références
- Jacques Lafitte et Stephen Taylor, Who's Who in France, J. Lafitte, , p. 218.
- Denis Parent et Jean-Jacques Beineix, Jean-Jacques Beineix, version originale, Barrault-Studio, , p. 178.
- Serge Daney en fera souvent la remarque, ses articles seront publiés dans des recueils La Maison Cinéma et le Monde.
- « La lune dans le caniveau ou les médias dans l'embarras », sur Études de communication, .
- Cargo Films Site Web.
- « Un dernier verre avec Jean-Jacques Beineix », sur Le Figaro,
- Laurent Dijan, « Jean-Jacques Beineix - Le grand entretien », Studio Ciné Live n°77, , p. 10-14.
- « Un cinéaste au fond des yeux #130 : Jean-Jacques Beineix "J'entretiens un commerce extrêmement nauséabond avec mes propres films" », sur Télérama, .
- « Rencontre avec Jean-Jacques Beineix (version intégrale) », sur À voir à lire, .
- « Beineix en pince pour Kiki », sur France Inter, .
- « ARTE, the European culture TV channel, free and on demand », sur ARTE (consulté le ).
- Le coup de gueule de Jean-Jacques Beineix : La liberté de créer est bafouée aujourd'hui en France, sur culturebox.francetvinfo.fr, consulté le 2 septembre 2015.
Liens externes
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