Jean-Baptiste Muard

Jean-Baptiste Muard, né le à Vireaux (Yonne) et mort le à Saint-Léger-Vauban (Yonne), est un ecclésiastique bénédictin français, fondateur de la congrégation de Saint Edme et de l'abbaye Sainte-Marie de la Pierre-qui-Vire.

Jean-Baptiste Muard

Le Révérend Père Muard
Biographie
Nom de naissance Marie-Jean-Baptiste Muard
Naissance
Vireaux (Yonne)
Ordre religieux bénédictin
Ordination sacerdotale
Décès (à 45 ans)
Saint-Léger-Vauban (Yonne)
Autres fonctions
Fonction religieuse
curé de Joux-la-Ville (1834-1839)

Biographie

La vocation

Marie-Jean-Baptiste Muard nait le [N 1] à Vireaux. Il est le fils d'un scieur de long Claude Muard et de Catherine Paillot ; il a deux frères[1]. Dès son plus jeune âge, il surprend son entourage par sa grande piété mais ses parents tentent de freiner son ardeur religieuse. Néanmoins il entre au petit séminaire d’Auxerre en , puis au grand séminaire de Sens en . Ordonné prêtre le , il est nommé à Joux-la-Ville dont il est le curé pendant cinq ans mais il est insatisfait de la vie paroissiale, lui qui rêve d'être missionnaire en Chine.

À Paris, il rencontre le supérieur des Missions étrangères qui ne donne pas suite à sa demande. Contre son gré, il est nommé curé de la paroisse Saint-Martin à Avallon. On y accourt pour entendre ses sermons. Le vendredi , il vit une expérience mystique extraordinaire qui confirme sa vocation. Dès 1840, il commence ses recherches en vue d’organiser un groupe de prêtres consacrés aux missions dans le diocèse de Sens.

Les missions diocésaines

En 1841, c'est le début des missions diocésaines, avec l'achat de ce qui subsiste de l'ancienne abbaye de Pontigny où s’installent en les quatre premiers missionnaires diocésains, dès lors appelés « prêtres auxiliaires », d’où sortira la congrégation de Saint Edme.

Libéré de sa charge de curé de Saint Martin, il s'applique à surmonter les difficultés et vaincre les réticences. En 1844, il demande que les prêtres auxiliaires soient déchargés de leurs paroisses, afin qu’ils soient totalement disponibles pour les missions et pour vivre en véritables religieux.

Cependant le père Muard sent bien que sa vraie vocation est ailleurs et sa quête spirituelle se poursuit : il fréquente les jésuites ainsi que les trappistes de Sept-Fons dans l'Allier.

En 1847, en pleine révolution, il se rend à Rome et rencontre le pape Grégoire XVI, puis séjourne 4 mois à l'abbaye de Subiaco, le monastère fondé par Saint Benoît. Il fait alors la connaissance du monde bénédictin. Il regagne la France sans argent, fatigué et malade.

En , après un passage à l'abbaye d'Aiguebelle, près de Montélimar, puis une rencontre avec le père Jean-Marie Vianney, curé d'Ars, il revient à Pontigny pour en finir avec sa situation intenable de supérieur des prêtres auxiliaires.

La Pierre-qui-Vire

Le curé de Saint-Germain-des-Champs l'accueille chez lui et l’accompagne dans la recherche de son « désert » : un lieu éloigné de toute habitation, où il veut installer le monastère dont il rêve. Il le trouve dans le Morvan, sur un plateau dominant le Trinquelin, affluent de la Cure, un terrain que les Chastellux lui abandonnent volontiers : la Pierre-qui-Vire. Il y fonde l'abbaye Sainte-Marie de la Pierre-qui-Vire.

Ayant obtenu la permission de l'archevêque, il fait ses deux premières recrues et entame en 1850 les premiers travaux avec la construction d'une cabane et d'un petit bâtiment en dur. Lorsque l’épidémie de choléra s'abat sur la région, il donne aussitôt l’argent reçu pour sa fondation et rejoint les villages les plus menacés. À son retour, il apprend qu’il est atteint par la maladie et condamné. Il met ses affaires en ordre mais  contre toute attente  guérit.

Il fait un noviciat à Aiguebelle avec ses trois premiers compagnons.

Ayant trouvé sa voie, il se plie « avec joie » à la règle, qui est la réforme la plus sévère de la règle de saint Benoît. C'est là qu'il compose et remanie maintes fois les Constitutions de sa future fondation, qu’il modifie sans cesse jusqu’à sa mort.

Il revient dans l’Yonne en . Il s'installe à Saint-Léger-Vauban, bientôt rejoint par ses deux compagnons. Il fait ainsi chaque jour km pour rejoindre la Pierre-qui-Vire et quatre autres pour en revenir. Le père Muard célèbre une première messe dans une chapelle provisoire, accompagné des curés de Saint-Léger-Vauban et de Saint-Agnan le et, le , la petite communauté s’engage par des vœux.

Le premier bâtiment s’achève et les moines s’y installent. Au début ils ne sont que cinq mais déjà leur renommée s’étend. En 1852, Muard organise une mission où viennent près de 300 habitants des hameaux voisins. En 1853 apparaissent les premiers novices. On le sollicite de tous les côtés : à Pontigny, Avallon, Sens, Auxerre. Il est épuisé, mais il fait des visites et des conférences, célèbre des messes malgré la fatigue et la maladie.

Les derniers jours

Église de l'abbaye de La Pierre-qui-Vire, édifiée en 1871.

Le , il a un violent accès de fièvre et rentre à la Pierre-qui-Vire. Il visite le chantier, distribue le travail, parle avec les Frères malgré la fatigue. Cette fois, il est gravement malade, probablement d’une fièvre typhoïde.

Il meurt le . Les condoléances affluent de toute la France. Une messe, célébrée à Pontigny pour lui, attire 130 prêtres et une foule considérable.

L'enthousiasme communiqué à ses compagnons ne s'éteint pas. La jeune communauté connaît une expansion rapide, et donne à naissance à de nombreux monastères tant en France qu'à l'étranger (États-Unis, Angleterre, Viêt Nam, Madagascar, Congo).

Le père Muard repose dans une crypte située sous l'église de la Pierre-qui-Vire.

Notes et références

Notes

  1. L'abbé Brullée, dans sa biographie consacrée au R.P. Muard donne comme date de naissance, le 24 avril.

Références

Annexes

Bibliographie

  • Louis Brullée, Vie du R. P. Muard, Sens, Imprimerie Duchemin, , 576 p. (ISBN 978-2012974081, lire en ligne)
  • Adolphe Charles Peltier et Augustin Calmet, Première encyclopédie théologique, 1859.
  • Paul Camille Dugenne, Dictionnaire biographique, généalogique et historique de l'Yonne, Société généalogique de l'Yonne, .
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