Jagdpanzer 38(t)

Le Jagdpanzer 38(t), officiellement 7,5 cm PaK 39 L/48 auf Panzerjäger 38(t) (Sd.Kfz. 138/2) connu sous la mauvaise désignation de Hetzer[1],[2] (que l'on peut traduire par « traqueur » ou « piqueur » en allemand), est un chasseur de chars allemand de la Seconde Guerre mondiale, construit sur la base du châssis du Panzer 38(t) tchèque.

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Sd.Kfz.138/2
7,5 cm PaK 39 L/48 auf Panzerjäger 38(t)
Jagdpanzer 38(t)
« Hetzer»

Jagdpanzer 38(t) Hetzer exposé au Worthington Tank Museum de la base militaire CFB Borden (Ontario, Canada).
Caractéristiques de service
Type Chasseur de chars léger
Service 1943-1945 - années 1970 en Suisse sous le nom de G-13
Utilisateurs  Reich allemand
Hongrie
Suisse (G-13)
Tchécoslovaquie (ST-I)
Conflits Seconde Guerre mondiale
Production
Concepteur BMM (Böhmisch-Mährische Maschinenfabrik)
Année de conception Mars à décembre 1943
Constructeur BMM
Škoda
Production 4 mars 1944 – 11 mai 1945?
Unités produites 2 827 exemplaires (approx.)
Variantes Befehlswagen 38
Flammpanzer 38
ST-I
G-13
Voir détail dans article
Caractéristiques générales
Équipage 4 (Chef de char, pilote, tireur, chargeur)
Longueur 6,38 m (avec canon)
4,87 m (châssis seul)
Largeur 2,63 m
Hauteur 2,17 m (avec mitrailleuse)
Garde au sol 42 cm
Masse au combat 15,75 tonnes
Blindage (épaisseur/inclinaison)
Type Plaques en fonte d'acier laminées et moulées
Frontal (caisse) 60 mm / 40°
Latéral (caisse) 20 mm / 15°
Arrière (caisse) 20 mm / 15°
Dessus (caisse) 10 mm / 90°
Plancher (caisse) mm / 90°
Frontal (tourelle) 60 mm / 60°
Latéral (tourelle) 20 mm / 40°
Arrière (tourelle) mm / 70°
Haut (tourelle) mm / 90°
Armement
Armement principal 1 canon de 7,5-cm PaK 39/2 L/48 (41 obus)
Armement secondaire 1 mitrailleuse MG 34 de 7,92 mm (1 200 cartouches)
Mobilité
Moteur Moteur Praga AE 6 cylindres en ligne à refroidissement liquide de 7,8 litres de cylindrée
Puissance 158 ch (118 kW) à 2 800 tr/min
Transmission Praga-Wilson Typ CV (5 vitesses avant / 1 arrière)
Suspension Ressort à lames
Pression au sol 0,76 kg/cm2
Vitesse sur route 40 km/h
Vitesse tout terrain 15 km/h
Pente franchissable 25°
Puissance massique 10,2 ch/tonne
Réservoir 320 litres
Autonomie 177 km
Autonomie tout terrain 130 km

Histoire du nom

Le nom de Hetzer n’est au début pas utilisé pour désigner ce véhicule, mais est le nom de baptême choisi pour un projet devant à terme le remplacer courant 1946, le E-10. La fabrique Škoda mélangea les deux noms pendant une courte période de temps dans sa documentation et la première unité équipée avec ce modèle utilisa le mauvais nom pendant quelques semaines ; le temps que la correction soit faite, le Jagdpanzer 38(t) fut définitivement surnommé Hetzer. Pour l’histoire, on a retrouvé une note de Heinz Guderian adressée à Adolf Hitler dans laquelle il prétend que le nom a été spontanément donné par les troupes. Cette affirmation a été reprise plus tard par les historiens, rendant ainsi le nom populaire.

Cependant, le nom de Hetzer n’a jamais été un nom officiel, comme les noms d’animaux utilisés sur d’autres chars mais est devenu populaire après-guerre.

Développement et utilisation au combat

Le Jagdpanzer 38(t) est conçu pour obtenir un meilleur rapport qualité-prix que les ambitieux programmes des Jagdpanther et Jagdtiger de la même période. Basé sur un châssis existant et fiable, il évite ainsi les problèmes mécaniques inhérents aux blindés plus lourds.

Entièrement fermé, il est protégé par une plaque blindée frontale supérieure de 60 mm d'épaisseur inclinée à 60° ; par une plaque frontale inférieure de 60 mm inclinée à 40° ; les côtés ont 20 mm d'épaisseur inclinés à 40° ; le blindage du toit et du plancher sont de 10 mm ; le blindage arrière est de mm pour la superstructure (à 20°) et de 20 mm pour la caisse. Armé d'un canon 7,5 cm PaK 39 L/48 dérivé du 7,5 cm StuK 40 capable de percer 97 mm de blindage incliné à 60° à 1 000 mètres, et d'une MG-34 sur le toit télécommandée de l'intérieur du véhicule, ce blindé est destiné à la chasse à l'affût, profitant de son petit gabarit pour se cacher, et se retirant après avoir effectué son tir, il ne peut en aucun cas engager de longs combats à découvert, au risque d'être débordé et rapidement détruit, son blindage latéral et arrière ne le protégeant véritablement que contre les projectiles de très faible calibre.

Ce Jagdpanzer était majoritairement en dotation au sein des Panzerjäger-Abteilungen des divisions d'infanterie, leur conférant ainsi une certaine capacité antichar mobile à la fin de la guerre.

2 047 exemplaires seront produits par BMM et 780 par Škoda de jusqu'à la fin de la guerre. La Tchécoslovaquie en récupéra plus de 300, en continua la production - 180 exemplaires par les usines Škoda - et en exporta 158 vers la Suisse (il y restera jusque dans les années 1970), où ils prirent le nom de « Jagdpanzer G-13 » après de profondes modifications effectuées sur l'ensemble du véhicule.

A la fin du conflit, une variante proprement nationale (notée (d) ou (D) pour « deutsch » ou « Deutschland » à la place de « tschechisch ») était en cours d'élaboration, pour être construite par Alkett et non plus dans le Protectorat de Bohême-Moravie : le Jagdpanzer 38(d) reprend les grandes lignes et une silhouette similaire à son prédécesseur, avec une caisse allongée, des chenilles plus larges et un moteur Tatra 103 de 210 chevaux[3],[4]. Le blindage avant diffère, avec 50 mm ou 80 mm d'épaisseur selon les sources. Plus notable, il est prévu d'équiper l'engin avec le puissant 7,5-cm Pak 42 L/70 du Panther[5]. Le châssis doit servir de base pour un char antiaérien, le Flakpanzer 38(d) Kugelblitz II doté de la tourelle du Flakpanzer IV Kugelblitz ; un chenillé de transport d'infanterie (schützenpanzerwagen) dit MTW Kätzchen ; une plate-forme porte-canon de 8,8-cm Waffenträger ; ainsi que divers types d'engins de reconnaissance (aufklärer 38(d)). Deux prototypes sont en cours d'assemblage en [1]. Le Jagdpanzer 38(D) ne fait pas partie des Entwiclungstypen.

Variantes :

  • Panzerbefehlswagen 38(t) : char de commandement emportant une radio supplémentaire FuG-8 et une deuxième antenne.
  • Bergepanzer 38(t) : char de dépannage fabriqué à 181 exemplaires.
  • Flammpanzer 38(t) : char lance-flammes dont le canon est remplacé par un Flammenwerfer 41 de 14 mm de diamètre. Vingt exemplaires fabriqués fin 1944 [6].
  • Jagdpanzer 38(t) Starr : début de production précipitée d'un Hetzer dont le canon se voit privé d'amortisseur[7]. Une fois les résultats analysés, la production est rapidement arrêtée, après 14 exemplaires.
  • Jagdpanzer 38(D), et déclinaisons.
  • ST-1 : char tchèque d'après-guerre.
  • Panzerjäger G 13 / Chasseur de chars G 13 : char suisse d'après-guerre.

Voir aussi

Références

  1. Yann Mahé et Laurent Tirone, Wehrmacht 46 : l'arsenal du Reich, Aix en Provence, Caraktère, , 160 p. (ISBN 978-2-916403-12-0)
  2. Laurent Tirone, « Les mythes de la Wehrmacht : entre fantasmes et réalité », Trucks & Tanks Magazine, no 49, , p. 28 (ISSN 1957-4193)
  3. (en) « Achtung PanzerProfiles of Panzerkampfwagens, Sturmgeschütz, Jagdpanzers, Marders, and other World War II Armor » (consulté le )
  4. (en-US) « Jagdpanzer 38(t) Hetzer », sur Tank Encyclopedia, (consulté le )
  5. Laurent Tirone, « Jagdpanzer 38 mit 7,5cm Pak 42 L/70 », Trucks & Tanks, no 30 HS « Projets et prototypes de l'Armée allemande », , p. 58 (ISSN 2100-9414)
  6. Magazine TNT (Trucks & Tanks), hors-série numéro 12 de novembre-décembre 2012, "Les blindés d'appui allemands", pages 112 et 113.
  7. (en) « The Jagdpanzer 38 Starr » (consulté le )
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