Jagdpanzer V
Le Jagdpanzer V Jagdpanther (en allemand, lit. Panthère de chasse) était un chasseur de chars basé sur le châssis du char Panther construit par l’Allemagne au cours de la Seconde Guerre mondiale.
Pour les articles homonymes, voir Jagdpanzer.
Sd.Kfz 173 Schwere Panzerjaeger 8.8 cm auf Panther I Jagdpanzer V « Jagdpanther» | |
Jagdpanzer V Jagdpanther exposé au Deutsches Panzermuseum de Munster (Allemagne) | |
Caractéristiques de service | |
---|---|
Type | Chasseur de char lourd Canon d'assaut |
Service | 1944 - 1945 |
Utilisateurs | Reich allemand |
Conflits | Seconde Guerre mondiale |
Production | |
Concepteur | Krupp AG |
Année de conception | Août 1942 - Novembre 1943 |
Constructeur | MIAG (Muhlenbau-Industrie AG) MNH (Maschinenfabrik Niedersachsischen-Hanover) MBA (Maschinenbau und Bahnbedarf) |
Production | Décembre 1943 - mai 1945 |
Unités produites | 415 exemplaires |
Variantes | « Jagdpanther» G1 « Jagdpanther» G2 |
Caractéristiques générales | |
Équipage | 5 (Chef de char, pilote, tireur, chargeur, radio-opérateur) |
Longueur | 9,87 m (avec canon) 6,87 m (châssis seul) |
Largeur | 4,42 m |
Hauteur | 2,72 m |
Garde au sol | 54 cm |
Masse au combat | 45,5 tonnes |
Blindage (épaisseur/inclinaison) | |
Type | Plaques en fonte d'acier laminées |
Frontal (caisse) | 60 mm / 55° |
Latéral (caisse) | 40 mm / 0° |
Arrière (caisse) | 40 mm / 25° |
Dessus (caisse) | 25–16 mm / 90° |
Plancher (caisse) | 20 mm |
Frontal (tourelle) | 80–100 mm / 55° |
Latéral (tourelle) | 50 mm / 30° |
Arrière (tourelle) | 40 mm / 35° |
Haut (tourelle) | 25 mm / 83° |
Armement | |
Armement principal | 1 canon 8.8-cm PaK 43/3 ou 43/4 L/71 (57 - 60 obus) |
Armement secondaire | 1 mitrailleuse MG 34 de 7,92 mm (3 000 cartouches) 1 mortier de toit NbK 39 Nahverteidigungswaffe de 90 mm (16 grenades) |
Mobilité | |
Moteur | Moteur v12 Maybach HL230 P30 à refroidissement liquide de 23,1 litres de cylindrée. |
Puissance | 690 ch (515 kW) |
Transmission | Zahnradfabrik AK 7-200 (7 vitesses avant / 1 arrière) |
Suspension | Barre de torsion double |
Pression au sol | 0,90 kg/cm2 |
Vitesse sur route | 46 km/h |
Vitesse tout terrain | 24 km/h |
Puissance massique | 15,1 ch/tonne |
Réservoir | 700 litres |
Consommation | 288–720 litres/100km |
Autonomie | 210 km |
Autonomie tout terrain | 140 km |
Développement
La commande d’un chasseur de chars lourd dont la conception devait être basée sur le canon PaK 43 de 88 mm et le châssis du char Panther fut passée à la fin de 1942 sous le nom d’inventaire SdKfz 173. La production commença début 1944 et c’est à ce moment qu'Adolf Hitler lui donna le nom « Jagdpanther ».
Protection
Les pans inclinés du char augmentent naturellement sa protection. Ainsi, les 80 mm à 35° de la plaque frontale de la superstructure équivalent à 140 mm de blindage vertical, et les 60 mm avant du châssis équivalent à 105 mm de blindage vertical. Le blindage latéral de la superstructure n'étant que de 50 mm à 35°, et de 40 mm à l'arrière, l'engin doit absolument éviter de présenter ses flancs ou son dos à l'ennemi, surtout qu'avec une hauteur de 2,72 mètres et une longueur de châssis de 6,87 mètres, il est une cible facile à atteindre.
Armement
Le Jagdpanther était armé d'une version modifiée du canon antichar tracté 8,8 cm Pak 43, à l'exemple du Sdkfz 164 Hornisse ou du Tiger II ; d’une mitrailleuse MG34 à droite sur le bouclier frontal pour la défense rapprochée, et d'un mortier de toit de 90 mm Nahverteidigungswaffe. Son canon de 8,8 cm (soit un tube de 6,248 mètres) tirait trois types d'obus antichars :
- le Panzergranate 39/43 de 10,2 kg permettant de percer 165 mm de blindages à 1 000 mètres sous une incidence de 30°, ou encore 132 mm à 2 000 mètres ;
- le rare obus à pointe en tungstène de 7,3 kg Panzergranate 40/43 capable de percer 153 mm de blindage à 2 000 mètres ;
- l'obus à charge creuse Gr. 39/3 HL, peu utilisé car peu précis sauf à courte portée.
Ce canon tirait aussi l'obus explosif de 9,4 kg Sprenggranate 43. Le Jagdpanther se trouvait donc en mesure de détruire tout type de char allié en 1944-1945 jusqu'à au moins 1 000 mètres, mais il n'était pas à l'abri de tirs des chars JS-2 soviétiques ou M26 Pershing américains à la même distance. Pour accroître les chances de survie du véhicule, les Panzerjagertruppen s'efforcèrent de ne l'utiliser qu'en défensive, camouflé dans une grange ou derrière un mur, et protégé de l'infanterie adverse par quelques grenadiers. Une autre astuce consistait à utiliser le pointage négatif de 8° en site, en plaçant le Jagdpanther sur le revers d'une crête, une faible partie du haut de caisse restant visible de l'ennemi.
La première version du Jagdpanther possédait un groin de protection soudé autour du canon, qui sera remplacé par un groin boulonné. Elle possédait aussi deux épiscopes pour le conducteur, remplacés par un unique épiscope pour simplifier la production. Certains engins seront dotés d'un canon en deux sections pour faciliter le changement du tube après l'usure de l'âme.
Production
415 Jagdpanther furent construits en 1944 et 1945. Une dernière série d'une douzaine d'exemplaires fut produite après la fin de la guerre, sous la supervision du corps des ingénieurs de l'armée britannique, puis expédiés en Angleterre pour étude. L'un d'eux est exposé au musée de Bovington.
Utilisation
Les Jagdpanthers furent principalement affectés aux bataillons de chars lourds et servirent essentiellement sur le Front de l'Est. Néanmoins, les premiers exemplaires furent engagés lors de la Bataille de Normandie (12 exemplaires en dotation dans le 654e Schwere Panzerjäger-Abteilung), et un nombre significatif d'autres exemplaires furent utilisés lors de la bataille des Ardennes.
Survivants
Un des Jagdpanther survivants est toujours en état de marche. Il s’agit d’une épave découverte sur un champ de tir restaurée par un groupe historique britannique, l’association SdKfz, pendant quatre ans.
Il existe en outre neuf autres survivants qui sont exposés dans différents musées comme le musée des blindés de Koubinka en Russie, l’Imperial War Museum à Londres, le Deutsches Panzermuseum à Munster, en Basse-Saxe, le Musée des blindés à Saumur en France, l'United States Ordnance Museum à Fort Lee (Virginie), le Panzermuseum de Thoune (de) en Suisse.
Liens externes
Références
- Encyclopédie des armes. Éditions Atlas 1980/1982.
- Magazine "TNT" no 34 de .
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Jagdpanther » (voir la liste des auteurs).
Bibliographie
- Laurent Tirone, Samakhodnaya Artileriskaya Ustanovoka 100 vs. Panzerjäger mit 8,8 cm L/71 auf Panther, in Trucks & Tanks Magazine no 34, Éditions Caraktère, 2012
- Portail de la Seconde Guerre mondiale
- Portail des chars de combat
- Portail de l’Allemagne