Jacqueline Aubenas

Jacqueline Aubenas est une historienne et analyste du cinéma. Elle enseigne l'écriture et l'analyse cinématographique. Elle est aussi, depuis les années 1970, très engagée dans le mouvement féministe. Cofondatrice du Groupe de recherche et d'information féministes, des Cahiers du Grif et du magazine Voyelles, elle est partie prenante des principales luttes de la deuxième vague du féminisme.

Biographie

Jacqueline Bastié[1] est née à Toulouse le [2]. Elle fait des études de sciences politiques à Paris et épouse Benoît Aubenas. Ils ont trois enfants, Sylvie (1959-), Olivier et Florence (1961-)[3].

Dans les années 1960, elle suit son mari lorsqu'il est nommé à Bruxelles[3]. Elle y reste après son divorce et est ensuite la compagne de Jean-Pierre Van Thiegem, critique d'art[3]. Elle vit et travaille à Bruxelles depuis lors[4].

Elle est une personnalité reconnue dans le monde scientifique et universitaire mais c'est en 2005, lorsque sa fille Florence est enlevée et détenue en otage en Irak pendant cinq mois que le grand public la découvre vraiment[3].

Féminisme

Jacqueline Aubenas s'engage activement dans la deuxième vague du mouvement féministe.

Elle est cofondatrice, en 1972, du GRIF, Groupe de recherche et d'information féministes[3], participe à l'équipe de rédaction des Cahiers du GRIF avec, notamment, Françoise Collin, Jeanne Vercheval, Hedwige Peemans-Poullet, Marie-Thérèse Cuvelliez, Marie Denis et Suzanne Van Rokeghem. Lorsque l'équipe se sépare, elle cofonde le mensuel Voyelles avec Marie Denis, Jeanne Vercheval et Suzanne Van Rockeghem[5].

Le cinéma

L'autre passion de Jacqueline Aubenas est le cinéma. Elle est d'abord critique de cinéma, et, au fil des ans, devient professeure à l'INSAS (Institut National supérieur des arts du spectacle et des techniques de diffusion) et à l'Université libre de Bruxelles (ULB), en licence en écriture et analyse cinématographique[3].

Elle siège à la Commission de sélection du film qui soutient essentiellement la création cinématographique francophone[3],[6], est membre du Conseil d'administration et de l'Assemblée générale du Fonds Henri Storck, créé en 1988, pour gérer et exploiter le patrimoine cinématographique d’Henri Storck et d’autres cinéastes [7] et est l'auteur du catalogue raisonné de l’œuvre d'Henri Storck. Elle a fait le même exercice pour Chantal Akerman[3].

Elle publie plusieurs ouvrages sur le cinéma, participe à la production de films, jouant parfois aussi son propre rôle et anime de nombreux colloques et séminaires autour du cinéma[4].

Elle siège au Centre de l'audiovisuel à Bruxelles (CBA) et à Wallimage[3],[8].

Distinctions

  • Professeure honoraire à l’INSAS[4]
  • Professeur honoraire à l’Université libre de Bruxelles[9].
  • Éloge de la Scam en 2018[4]

Publications

  • (avec Jeanne Vercheval-Vervoort et Suzanne van Rokeghem) Des femmes dans l'histoire en Belgique, depuis 1830, Bruxelles, éditions Luc Pire, 2006.
  • (avec Aude Samama, ill.) La Cuisine du Cahier bleu, Les Impressions nouvelles, 2012.
  • (avec Emmanuel d'Autreppe, Jean Breschand, Jean-Luc Outers, Marc-Emmanuel Mélon et Serge Meurant) Regards sur le réel : 20 documentaires du 20e siècle, Exhibitions International, 2013.
  • Dic doc : le dictionnaire du documentaire, Complicités, 1999
  • Hommage à Chantal Akerman, Bruxelles, Communauté française de Belgique, 1995.
  • Hommage à Henri Storck, Bruxelles, Communauté française de Belgique, 1995.
  • Toto le héros, Bruxelles, Association des professeurs pour la promotion de l'éducation cinématographique, 1994.
  • (dir.) Filmer la danse, Bruxelles, Renaissance du livre, 2007.
  • (dir.) Le Cinéma des frères Dardenne, Bruxelles, Renaissance du livre, 2008.

Filmographie

  • 2010 : Histoire de mes cheveux de Boris Lehman, documentaire, coproductrice[10]
  • 2006 : Cinématon de Gérard Courant, série documentaire[11]. L'épisode 2129 est consacré à Jacqueline Aubenas[12].
  • 1997 : Contre le temps et l'effacement de Boris Lehman. Jacqueline Aubenas y interprète son propre rôle[13].
  • 1995 : Boris Lehman… portrait du cinéaste par tout autre que lui-même de Denys Desjardins. Jacqueline Aubenas y interprète son propre rôle[14]
  • 2014 : Quand je serai dictateur de Yaël André, coproduit par Jacqueline Aubenas[15]

Références

  1. PMB Group, « Aubenas Jacqueline catalogue en ligne », sur bibliotheques.wallonie.be (consulté le )
  2. Notice de la BnF
  3. « L'ACTRICE : Jacqueline Aubenas », sur Le Soir Plus (consulté le )
  4. « Scam - Focus sur Jacqueline Aubenas, Eloge de la Scam 2018 », sur www.scam.be (consulté le )
  5. Valérie Lootvoet, Yves Martens, « Je ne suis pas née féministe, je le suis devenue. Portrait de militante », Ensemble N° 103, , p. 96-104 (lire en ligne)
  6. « Commission du Cinéma », sur Audiovisuel et Médias (consulté le )
  7. (en) Lason Media Design (www.lason.be), « Fondation Henri Storck | » (consulté le )
  8. A7 Software, « "Filmer la danse" », sur www.wbi.be (consulté le )
  9. « ULB - [Intra]lettre », sur www2.ulb.ac.be (consulté le )
  10. « Histoire de mes cheveux (2010) - IMDb » (consulté le )
  11. « Cinématon (TV Series 1972– ) - IMDb » (consulté le )
  12. « Jacqueline Aubenas, cinématon de Gérard Courant. », sur www.gerardcourant.com (consulté le )
  13. Denys Desjardins, François Albéra, Jacqueline Aubenas et Michel-Jean Bélanger, Contre le temps et l'effacement, Boris Lehman..., Les Films du Centaure (lire en ligne)
  14. Denys Desjardins, Jacqueline Aubenas, Michel-Jean Bélanger et André Colinet, Boris Lehman... portrait du cinéaste par tout autre que lui-même (lire en ligne)
  15. « Quand je serai dictateur », sur Cineuropa - le meilleur du cinéma européen (consulté le )

Liens externes

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