It Must Be Heaven

It Must Be Heaven ou C'est ça le paradis au Québec, est un film Palestinien réalisé par Elia Suleiman, sorti en 2019.

It Must Be Heaven
Réalisation Elia Suleiman
Scénario Elia Suleiman
Pays d’origine France
Canada
Allemagne
Turquie
Qatar
Palestine
Genre comédie
Durée 97 minutes
Sortie 2019


Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Synopsis

Le film se compose d'une succession de 30 à 50 scènes, d'abord à Nazareth, puis à Paris, New-York, Montréal, et enfin la dernière à Nazareth. Chacune présente ou surprend le personnage d'Elia Suleiman confronté avec un environnement légèrement plus ou moins décalé de la réalité.

La seule apparition silencieuse et perplexe de Suleiman force l'autre à parler, pour s'excuser, se raconter, questionner.

Par exemple, à Nazareth, il habite au premier étage d'une maison, entend des bruits dans son jardin, se déplace sur le balcon, observe ce qui s'y déroule : le fils du voisin s'excuse ou ne s'excuse pas, cueille des citrons, coupe le citronnier, arrose le grand citronnier, puis le petit qu'a planté Suleiman.

Un fil conducteur est la situation professionnelle et/ou artistique de Suleiman, cinéaste reconnu, cherchant des idées de scénario, proposant justement cette série de petites histoires à des producteurs, français (Vincent Maraval) ou nord-américains, et se voyant opposer des refus attendus : pas dans notre ligne, pas assez palestinien, [...] ça pourrait tout aussi bien se passer ici...

Suleiman fuit la Palestine à la recherche d’une nouvelle terre d’accueil, avant de réaliser que son pays d’origine le suit toujours comme une ombre. La promesse d’une vie nouvelle se transforme vite en comédie de l’absurde. Aussi loin qu’il voyage, de Paris à New York, quelque chose lui rappelle sa patrie. Un conte burlesque explorant l’identité, la nationalité et l’appartenance, dans lequel Elia Suleiman pose une question fondamentale : où peut-on se sentir  « chez soi » ?

Scènes

Sauf dans de rares scènes d'extérieur, les rues des villes sont totalement vides, et l'apparition d'êtres vivants en est d'autant plus intrigante, burlesque, à la Keaton ou à la Tati.

Suleiman, muet, s'exprime par le regard fixe sur l'interlocuteur, le plissement du front, éventuellement un déplacement du corps. La seule fois où il parle, c'est pour répondre à un chauffeur de taxi américain, soupçonneux, intrigué, peut-être inquiet, qui lui demande d'où il vient : de Nazareth. [...] Je suis Palestinien. Et le chauffeur, vite enthousiasmé, lui offre la course, et téléphone à sa femme : Devine... Je suis avec un Palestinien... Qarafat... Jésus-Christ...

Palestine

Le film commence par une cérémonie religieuse chrétienne chantée, en arabe, avec une procession vers les deux portes de la partie consacrée, que deux acolytes refusent d'ouvrir, comme le prévoit le cérémonial.

Dans son appartement, la grande horloge doit être (fréquemment) remise à l'heure.

Dans son appartement, il arrose régulièrement un petit oranger en pot.

Sur une route de campagne, Suleiman conduit une voiture, est rejoint par une voiture de patrouille israélienne : une femme aux yeux bandés à l'arrière, et à l'avant deux soldats israéliens s’échangeant leurs lunettes de soleil.

Dans un restaurant, Suleiman boit, seul à sa table, un verre d'arak (ou équivalent), alors qu'à la table à côté deux frères font de même, et reprochent au tenancier d'avoir présenté à leur sœur un plat qu'elle trouve un peu trop aigrelet. Les verres se lèvent, se boivent, et se reposent bruyamment, strictement en simultané.

À une terrasse de café, Suleiman observe deux policiers en scooter s'arrêter fumer une cigarette, pendant qu'un homme pisse dans un coin puis fracasse une bouteille sur un mur, sans que personne n'intervienne.

Dans sa propre rue, son voisin revient d'une chasse aux alouettes ou aux perdrix et lui raconte tel ou tel épisode de sa vie.

Dans l'avion qui lui fait quitter le Proche-Orient, Suleiman voit par le hublot l'aile de l'avion s'assouplir dangereusement, pendant que des bruits surprenants surviennent.

Europe / France / Paris

Suleiman, assis à une terrasse, saisit les mouvements d'une vingtaine de mannequins si français : corps, visages, regards, mines...

Suleiman, assis à une terrasse, est entouré d'une équipe de policiers municipaux (ou équivalents) mesurant la terrasse, avant vérification de conformité de l'autorisation et de l'installation.

Suleiman, de sa chambre d'hôtel, de jour, un jeune homme courir avec bruit dans la rue vide, balancer sous l'unique voiture en stationnement, un bouquet de roses rouges et disparaître (à droite). Il s'ensuit la chorégraphie de trois policiers en mono-roue électrique autour de la voiture, et puis s'en vont, dans un délicieux accompagnement sonore (à gauche).

Suleiman, dans la rue, observe, un autre trio de policiers en patins à roulettes slalomer en beauté vers une ruelle, d'où sort peu après une femme en fauteuil roulant.

Dans le métro, quelques scènes au passage du portillon, sur les quais (avec des vigiles en face, avec le passager tatoué).

De sa chambre d'hôtel, de nuit, Suleiman observe un étage de grand magasin de prêt à porter en face, où sur un écran un défilé de mode : un mannequin avance face à la caméra, puis s'écarte.

À un croisement, un couple de Japonais ou de Coréens sort d'un taxi et, avec leurs valisettes, s'approche de Suleiman : Are you Brigitte ? puis We are looking for Brigitte.

Un véhicule de maraude du Service d'aide médicale urgente vient proposer comme dans un avion un plateau repas à un sans-abri sur son bout de trottoir.

Devant le Palais de l'Élysée, défilent plusieurs chars, comme pour une répétition du défilé du . Cela est confirmé par le passage ultérieur de la Patrouille de France.

Amérique du Nord / New-York / Montréal

Plusieurs fois, Suleiman, seul dans des rues vides, est surpris et gêné par le passage dans le ciel d'hélicoptères de surveillance.

Dans le salon d'accueil d'une maison de production, Gael García Bernal, présente en passant à une productrice, son ami Suleiman, un réalisateur palestinien, mais ses films sont drôles.

Dans une supérette, tous les clients, hommes, femmes, enfants, personnes âgées, circulent avec des armes automatiques (fusil-mitrailleur, et autres armes militaires...). D'un taxi sort un couple avec enfant. L'homme retire du coffre un bazooka (ou équivalent).

Dans Central Park (ou équivalent), une jeune femme, dotée de deux ailes angéliques factices, est poursuivie, à pied, par cinq ou six policiers, sans que cela dérange trop les (in)activités des personnes sur les pelouses.

Dans un bar, un soir, un jeune homme se met à danser seul un air oriental, nostalgique.

À l'aéroport, après le portique de détection, deux voyageurs sont orientés à gauche, et le troisième, Suleiman, à droite. L'agent de sécurité lui passe un détecteur de métaux portatif sur les parties du corps. Suleiman se prête au jeu, mais tourne un peu trop vite le corps, manque de renverser l'agent deux fois, lui emprunte son détecteur, et se livre à un époustouflant numéro de jonglage.

Retour en Palestine

Le petit oranger a bien poussé, grâce à l'arrosage du fils du voisin.

Suleiman, de nuit, observe une jeunesse palestinienne, mixte, danser dans une atmosphère boîte de nuit internationale, sans nostalgie, dans l'instant partagé.

Fiche technique

Distribution

  • Elia Suleiman : lui-même
  • Ali Suliman : le fou
  • Grégoire Colin : l'homme dans le métro
  • Gael García Bernal : lui-même
  • Nancy Grant : la productrice
  • Vincent Maraval : le producteur
  • Stephen McHattie : le tireur de cartes
  • Kwasi Songui : le chauffeur de taxi
  • Mathieu Samaille : le pilote d'Air France
  • François Girard : policier
  • Basil McKenna : policier
  • Robert Higden : policier
  • Sebastien Beaulac : policier
  • Aldo Lopez : policier
  • Stephen Mwinga : policier
  • Holden Wong : policier
  • Jérôme Roze : policier gyroroue
  • Gabrielle Mankiewicz : le réceptionniste
  • Alain Dahan : l'officier de l'immigration
  • Yumi Narita : femme japonaise
  • Kengo Saito : homme japonais
  • Natascha Wiese
  • Claire Dumas: femme ambulance

Production

Musique

Les chansons suivantes composent la bande originale du film.

Liste des titres
No TitreInterprète(s) Durée
1. El Massih kaamYasmine Hamdan
2. Naoueït AdariAsmahan
3. Dollas (main mix)Drew Gilbert
4. ShaghalonyAbdel Halim Hafez
5. Bahlam maakNagat
6. OfferingRavi Shankar et Philip Glass
7. Wesh PeloDJ Hamida feat. L.E.C.K. et Laly Rai
8. Arabiyon AnaYuri Mrakadi
9. WirelessRafael Santti
10. Sambre et Meuse
11. Bésame muchoConsuelo Velázquez
12. Khamrat El HobSabah Fakhri
13. DarknessLeonard Cohen
14. I Put a Spell on YouNina Simone

Accueil

Critique

It Must Be Heaven
Score cumulé
SiteNote
Allociné
Compilation des critiques
PériodiqueNote
Libération[1]
Première[2]
  • En France, le site Allociné recense une moyenne des critiques presse de 45[3].
  • Pour Véronique Cauhapé du Monde : « le cinéaste signe un conte burlesque qui suit l'itinéraire d'un Palestinien confronté à la marche bancale du monde [...] et se contente de constater que la violence observée en Palestine s'est étendue au-delà des endroits reculés du monde. »[4].
  • Pour Marcos Uzal de Libération : « Enfin des nouvelles d'Elia Suleiman [...] et elles sont plus qu'excellentes : It Must Be Heaven est formidable. »[5].
  • Pour Sophie Benamon de Première : « ce qu'il réussit parfaitement, c'est sa mise en scène. D'une précision folle, ses cadres sont d’authentiques bijoux de composition. [...] On est ravi en tout cas de voir que le cinéaste a retrouvé la grâce qui faisait la réussite d'Intervention Divine. »[6].

Distinctions

Notes et références

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

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