Invasion de Goa
L'Invasion de Goa (surnommée Opération Vijay par l'Inde) est le nom donné à l'offensive lancée en 1961 par les forces armées indiennes sur les restes de l'empire colonial portugais en Inde et qui a conduit à la conquête du territoire de Goa, de Damao, de Diu et de l'île Anjidiv.
Pour les articles homonymes, voir Vijay.
Date | 18- |
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Lieu | Goa (Inde portugaise) |
Issue | Victoire de l'Inde |
Portugal | Inde |
Manuel António Vassalo e Silva | Kunhiraman Palat Candeth Elric Pinto |
3 300 hommes | 45 000 hommes |
31 tués 57 blessés 3 306 prisonniers | 34 tués 51 blessés |
Déroulement
Les forces armées portugaises largement inférieures en effectifs et en matériel ont dû se rendre après de courts combats.
Depuis longtemps, les militaires portugais étaient démotivés, et résignés, la victoire du "géant Indien" ne faisant pas de doute pour le plus grand nombre. Au niveau de l'état-major, les généraux portugais savaient une débâcle inévitable, et le souci se portait surtout à ce que les pertes ne virent pas à un massacre des troupes, et à un bain de sang.
Deux batailles navales se sont déroulées pendant l’opération. Durant le combat de Mormugão, l'aviso de la marine portugaise Afonso de Albuquerque est coulé par 3 frégates de la marine indienne et la vedette portugaise Vega, armée d'une seule pièce de 20 mm est coulée par l'aviation indienne après une résistance acharnée devant Daman et Diu. En revanche, le contingent portugais, composé de jeunes soldats qui n'étaient pas motivés et qui étaient conscients que l'armée indienne était sans doute forte de plusieurs centaines de milliers d'hommes, savait que la solution du conflit était en défaveur du pouvoir colonial portugais. Les militaires indiens étaient au nombre de 45 000. Plutôt que de se sacrifier inutilement, les soldats portugais se rendirent : il y eut 3 306 prisonniers, dont des brigadiers des douanes, et des Cipayes au service de l'armée portugaise. L'Air Vice Marshall Elric Pinto, d'ascendance portugaise, parlant couramment le portugais et l'anglais, commandant en chef le Western Air Command indien, conduira en partie les négociations de la capitulation de l'armée portugaise.
Le bilan final sera catastrophique pour le régime de Salazar, l'attitude du Portugal étant considérée comme irresponsable, non seulement par l'Inde, mais aussi par les États-Unis. Le coût financier du conflit se montera à plusieurs dizaines de millions de dollars pour le régime de Salazar. Le matériel militaire portugais sera saisi en totalité, dont 3 corvettes, plusieurs dizaines de chars, et 10 avions de transports de troupes.
Les prisonniers portugais furent libérés au printemps 1962 : une grande partie demandera l'asile politique à l'Australie, aux États-Unis, et même à l'Inde, où plusieurs dizaines se fixeront à Goa. Le régime de Salazar, parfaitement informé du déroulement des opérations militaires et des circonstances de la débâcle, considérera comme "traîtres" les déserteurs et une grande partie des prisonniers, pour « abandons de postes ». Des peines de condamnations par contumace seront prononcées au Portugal. Des condamnations à mort furent prononcées, mais par contumace, et aucune ne sera appliquée, car les condamnés étaient absents.
Les militaires portugais déserteurs ou prisonniers seront amnistiés en 1975 avec le retour de la démocratie au Portugal. En 1981, tous les militaires portugais présents dans les colonies d'Inde en 1961 vont recevoir le statut d'anciens combattants, sans distinction entre ceux qui se battirent pour la cause coloniale, les déserteurs et les prisonniers, car le gouvernement socialiste de Mario Soares estimait que toute guerre avec l'Inde ne pouvait que déboucher sur une catastrophe et un échec total, d'autant plus qu'il s'agisstait d'un conflit sous la dictature portugaise qui obligeait de jeunes hommes à combattre pour une cause perdue d'avance.
Le Portugal démocratique de 1975 de la Révolution des Œillets reconnaîtra les demandes indiennes, dont l'annexion des anciennes colonies.
En 1975, en remerciement, l'Inde maintiendra un statut administratif à part aux anciens territoires de l'Inde portugaise, pendant au moins 30 ans, et Goa deviendra un État Indien en 1987.
Damao et Diu ne seront pas intégrés au Gujerat en 1987, mais recevront le statut de territoire.
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « 1961 Indian annexation of Goa » (voir la liste des auteurs).
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