Infirmité motrice cérébrale
L'infirmité motrice d'origine cérébrale (IMC ou IMOC) a été définie en 1955 par le professeur Guy Tardieu[1] comme étant une infirmité motrice due à des lésions survenues durant la période périnatale. Aujourd'hui, on utilise plus fréquemment le terme de « paralysie cérébrale ».
Pour les articles homonymes, voir IMC.
Spécialité | Neurologie et pédiatrie |
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CIM-10 | G80 |
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CIM-9 | 343 |
OMIM | 603513 605388 |
DiseasesDB | 2232 |
MedlinePlus | 000716 |
eMedicine | 1179555 et 310740 |
eMedicine | neuro/533 pmr/24 |
MeSH | D002547 |
Symptômes | Tic, équinisme, spasme, rigidité musculaire (d) et trouble de la parole |
Causes | Asphyxie néonatale (en), encéphalopathie et hypoxie |
Traitement | Ténotomie (en) |
Médicament | (RS)-baclofène et toxine botulique A (d) |
Patient UK | Cerebral-palsy |
Mise en garde médicale
Les sujets souffrant d'affections neurologiques dégénératives[2] ou de retards moteurs liés à une déficience intellectuelle ne peuvent donc pas être considérés comme IMOC.
Il s'agit d'un état pathologique (non évolutif) non héréditaire comportant diverses atteintes neurologiques. Une cause exacte n'est pas toujours retrouvée mais elle est liée à la prématurité, l'hypoxie périnatale, les traumatismes cérébraux et l'ictère néonatal. Le degré d'atteinte neurologique est sévère dans un tiers des cas et modéré dans un sixième des cas.
Classification
Étant donné la variabilité des atteintes neurologiques possibles, une classification s'impose en se basant sur le schéma de l'implication motrice et la distribution topographique.
Les troubles moteurs peuvent être classés en trois groupes :
- trouble moteur spastique : réflexes myotatiques hyperactifs et clonus ;
- trouble moteur dyskinétique : mouvements choréiques, athétosiques et balliques, dystonie et ataxie ;
- trouble moteur mixte : combinaison de spasticité et d'athétose impliquant tout le corps.
La distribution topographique distingue :
- monoplégie : un seul membre concerné, en général spastique. Rare, diagnostic difficile ;
- hémiplégie : spasticité des deux membres ipsilatéraux. Varus équin du membre inférieur et coude, poignet, doigts fléchis avec adduction du pouce, mais surtout perte de la proprioception et de la stéréognosie ;
- paraplégie : deux membres inférieurs spastiques, rare. Il faut exclure une atteinte de la moelle épinière ;
- diplégie : le plus fréquent, atteinte des deux membres inférieurs, spasticité marquée à leur racine, réflexes ostéotendineux exacerbés et signe de Babinski. Les hanches sont en adduction flexion et rotation interne. Genu valgum et valgus équin des pieds ;
- quadriplégie : atteinte des membres et du tronc avec difficulté d'élocution et dysphasie. 45 % de retard mental. Scoliose, rétractions et luxations de hanche[3].
Causes
Causes d'origine pré ou anté-natale
- Les malformations vasculaires pendant la gestation.
- Les spina bifida[2] avec hydrocéphalie.
- Manque d'oxygène : anoxie
- Incompatibilité du rhésus chez les parents
- Maladies métaboliques
- Retard de la croissance intra-utérin
- Embryopathies
- Infection foeto-maternelle (rubéole, toxoplasme, cytomégalovirus)
Causes durant l'accouchement ou causes néo-natales
- Traumatisme (application du forceps, hémorragie)
- Anoxie
- Asphyxie
- Analgésiques (dues à une administration de médicaments pouvant affecter la respiration de l'enfant)
- Prématurité (moins de 32 semaines d'aménorhée)
Causes après l'accouchement ou causes post-natales
- Tumeurs au cerveau
- Accident vasculaire cérébral (AVC)
- Traumatisme crânien (bébé qui tombe d'une hauteur…)
- Anoxie (empoisonnement ou étranglement)
- Infections (fièvre infantile, méningite…)
- Problèmes vasculaires
- Enfant secoué
Types d'infirmité motrice cérébrale
Forme hémiplégique
Les sujets atteints de cette forme d'IMC sont relativement autonomes physiquement mais souffrent souvent de troubles cognitifs importants. Ces troubles peuvent être dus à une épilepsie présente dans 40 % des cas ou à des troubles visuels importants (comme le strabisme…)[1].
Forme spastique
Cette forme est la plus fréquente et est le plus souvent la cause d'une naissance prématurée. Par spasticité on entend hypertonie musculaire ce qui perturbe la motricité fine du sujet qui peut également présenter des troubles de la sensibilité proprioceptive et de la stéréognosie.
Forme athétosique
Cette forme qui représente 10 à 20 % des infirmités motrices cérébrales se caractérise par des mouvements involontaires exacerbés par l'émotion. Les personnes purement athétosiques ne souffrent généralement pas de troubles cognitifs associées.
Prise en charge
La prise en charge du sujet IMC est souvent pluridisciplinaire :
- la kinésithérapie permet de prévenir les raideurs ; d'autre part, depuis le début des années 1970 des praticiens d'Amérique du Sud, notamment Ramón Cuevas, KGO/PT — c'est-à-dire kinésithérapeute diplômé — développent une méthode spécifique : Medek[4], de l'espagnol : Método Dinámico de Estimulación Kinésica[5]. Le résultat de la thérapie dépend du degré de handicap, de l'expérience du thérapeute, de la fréquence de l'intervention (environ 45 minutes d'exercices spécifiques à faire systématiquement chaque jour), et de l'âge à partir duquel la méthode Medek[4] est employée ;
- l'ergothérapie permet de travailler sur la motricité fine mais aussi d'aménager l'environnement de la personne au mieux. Ce type de thérapie a pour but de maintenir ou de développer l'autonomie de l'enfant infirme moteur cérébral dans les occupations quotidiennes et cela à travers des activités ludiques et artisanales et des mises en situation (habillage, soins personnels, alimentation, communication…). Parfois même, l’ergothérapie permet de faire le choix des aides techniques nécessaires et indispensables pour un bon positionnement de la personne à domicile, à l'école ou au travail ;
- l'orthophonie permet entre autres de travailler l'élocution (troubles très présents notamment dans la forme athétosique) ;
- la psychomotricité permet de travailler autour de la prise de conscience du corps, du schéma corporel, de la proprioception, de l'image du corps, de l'espace et du temps. Elle propose des stimulations adaptées au patient afin de mettre à profit ses capacités et possibilités d'évolution ;
- l'éducation conductive, méthode de rééducation motrice élaborée dans les années 1940 par le pédiatre et pédagogue hongrois, András Pető, est particulièrement adaptée aux enfants IMC. Elle est pratiquée dans plus de 170 structures à travers le monde. La première école française d'éducation conductive ("Enfance Handicap Moteur[6]") fut ouverte en 2009 dans la Nièvre. Cette structure accueille pour des sessions de 2 à 6 semaines des enfants IMC sans déficience cognitive venant de toute la France. Les enfants IMC y apprennent comment contourner leur handicap moteur ;
- les activités physiques adaptées peuvent aider l'enfant IMC à entretenir un rapport avec son corps autrement que par les soins médicaux et paramédicaux. Les expériences corporelles vécues en dehors du temps de rééducation, c'est-à-dire en pratiquant une activité physique vont favoriser les progrès de l’enfant IMC, satisfaire son besoin d’autonomie, de compréhension des mouvements de son corps, de découverte et de perception de l’espace environnant.
Notes et références
- « L’Institut en Motricité Cérébrale », sur L’Institut en Motricité Cérébrale (consulté le )
- « Diaporama », sur campusport.univ-lille2.fr (consulté le )
- "Orthopaedics". Fitzgerald 2002
- Cuevas 2012.
- (es) « Revista Chilena de Terapia Occupacional [ no 4, noviembre 2004 ] Escuela de Terapia ocupacional / Facultad de Medicina - Universidad de Chile : Intervención temprana en prematuros, una experiencia de trabajo - Intervención Kinésica », sur web.uchile.cl (consulté le )
- « À Petit Pas - Enfance Handicap Moteur » (consulté le )
Voir aussi
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- (en) Ramón Cuevas, Cuevas Medek Exercise 2012 Gray, Lulu.com, , 308 p. (OCLC 861554377, lire en ligne)
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