Imraguens

Les Imraguens constituent une entité ethnique particulière à la Mauritanie. Bafours à l'origine, mêlés aux Berbères au XIVe siècle et aux esclaves au XVIIe siècle, les Imraguens sont sous la tutelle de maîtres guerriers ou religieux. Ils vivent dans de petits villages dispersés sur la côte Nord de Mauritanie, entre Nouadhibou et Nouakchott, aux environs du cap Timiris. Ils sont musulmans malikites.

Imraguens

Populations significatives par région
Mauritanie 600
Autres
Régions d’origine Bafours
Langues Berbère
Religions Islam

Activité principale

L'activité des Imraguens consiste essentiellement dans la pêche saisonnière à pied du mulet jaune, dont une partie est consommée sur place et une autre vendue, mais dont l'essentiel va servir à fabriquer de la poutargue[1].

Jusqu'à la fin du XXe siècle, les pêcheurs Imraguens utilisaient un mode de pêche très particulier, utilisant les dauphins à bosse de l'Atlantique ou sotalies du Cameroun (Sousa teuszii). Ce cétacé de la famille des delphinidés vit dans les eaux côtières et les estuaires des grands fleuves et rivières de l'Afrique de l'Ouest, depuis le sud marocain jusqu'au Cameroun, voire jusqu'au nord de l'Angola. Repérant un dauphin depuis la plage, les pêcheurs le sifflaient pour l'attirer vers le rivage. Il entraîne alors avec lui les bancs de mulets, que les pêcheurs pouvaient ainsi capturer plus facilement[2],[3],[4][réf. non conforme]. Cet étonnant mode de pêche a été également observé avec un autre dauphin, le tursiops[3][réf. non conforme].

Depuis les années 1930, ils utilisent aussi des bateaux canariens à voile latine appelés lanches.

Mais ce mode de subsistance est menacé en raison de la raréfaction du poisson lié à la surpêche industrielle et l'interdiction de la pêche au requin (source de revenu appréciable par la vente des ailerons {Référence nécessaire}).

Leurs villages, dont Iwik (nom donné à l'usine mauritanienne de transformation de poissons de Jean-Christophe Mitterrand[5]), se trouvent sur les plages, parfois en zone submersible.

Notes et références

  1. Muriel Devey, La Mauritanie, Khartala, , 316 p. (ISBN 2-84586-583-X), p. 3̠8.
  2. Jean-Pierre Tuquoi, « Mauritanie : au pays des Imraguen », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  3. .
  4. .
  5. « La mystérieuse pêche de fonds de Mitterrand fils », dans Libération, , site e-Mauritanie.net.

Voir aussi

Bibliographie

  • Raphaëlle Anthonioz, Les Imragen, pêcheurs nomades de Mauritanie (El Manghar), Paris, École pratique des hautes études, 1963, 111 p. (Mémoire).
  • Sébastien Boulay, Pêcheurs imraguen du Sahara atlantique. Mutations techniques et changements sociaux des années 1970 à nos jours, Paris, Karthala, 2013, 235 p. (ISBN 978-2-8111-0854-0).
  • Danilo Grébénart, « Imragen », Encyclopédie berbère, vol. 24, Edisud, 2001.
  • Marie-Laure de Noray, Le livre des Imraguen : pêcheurs du banc d'Arguin en Mauritanie, Buchet-Chastel, 2006, 154 p. (ISBN 978-2-283-02233-7).
  • François-Xavier Pelletier, Passé, présent et avenir des Imragen "Barikallah", École pratique des hautes études, Paris, 1974, vol. (Mémoire).
  • François-Xavier Pelletier, Les Hommes qui cueillent la vie : les Imragen, Flammarion, Paris, 1986, 230 p. (ISBN 2-08-065052-1).
  • Jean-Pierre Tuquoi, « Mauritanie : au pays des Imraguen », Le Monde, .

Filmographie

  • La grande pêche des Imraguens, film documentaire de Nicolas Jouvin, ADAV / Taxi Vidéo Brousse, Archipel, France 3, Thalassa, 1995

Articles connexes

Liens externes

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