Affaire Ida Beaussart

L’affaire Ida Beaussart s’est produite le , à Salomé dans le nord de la France, lorsqu'une adolescente de 17 ans abat son père, Jean Claude Beaussart, pendant son sommeil en lui tirant un coup de feu dans la nuque. L’enquête révèle que Jean Claude Beaussart était néo-nazi négationniste, faisait régner la terreur chez ses cinq filles et qu'Ida était son souffre-douleur. Ce fait divers se solde en par un acquittement de la Cour d'assises pour mineurs de Douai.

Les faits

Quelques jours avant le meurtre, la fille aînée de Jean Claude Beaussart, Christine, a osé briser l'autorité paternelle en quittant le domicile familial. Soupçonnant Ida de savoir où elle est, il menace cette dernière de torture. Il prétend avoir retrouvé Christine et annonce qu'il va la tuer[1]. Le , Ida tue son père à huit heures du matin pendant qu'il dort, d'un coup de feu à bout portant en pleine tête, avec un Luger 22 Long Rifle[2].

Le procès

Le procès d'Ida Beaussart, défendue par l'avocate Blandine Lejeune, s'ouvre le , à huis clos, devant la Cour d'assises pour mineurs de Douai. Le verdict tombe le soir-même : malgré les réquisitions de l'avocat général, qui demandait deux à trois ans de prison avec sursis pour la jeune femme, dans le but de ne pas délivrer un « permis de tuer », Ida est acquittée. Son père Jean-Claude Beaussart, chômeur, était un néonazi violent, exclu du Front national dès 1984, membre d'un groupuscule et avait été condamné à huit mois ferme pour incitation à la haine raciale, après le meurtre en 1984 d'un Tunisien[3]. Il frappait, insultait et humiliait Ida presque tous les jours. La violence de son père, qui durait depuis dix ans, avait rendu Ida incontinente. Il obligeait tous les matins ses cinq filles à effectuer le salut nazi devant un portrait d'Adolf Hitler qu'il leur avait fait passer pour leur oncle quand elles étaient petites[4].

Événements postérieurs

En 2008, le film Pleure en silence de J.G Biggs retrace les huit jours qui précèdent le parricide. Le rappeur du Val-de-Marne, Kery James écrit la chanson du film, qui figure également sur son album À l'ombre du show business. Rebondissement inattendu afin d'éviter la sortie du film, la mère d'Ida, Jacqueline Beaussart qui a refait sa vie avec un ami de son défunt mari, lui aussi fasciste et qui la bat[5], s'accuse du meurtre de son mari. Cependant l'affaire reste close car les faits sont prescrits. Cette version a été démentie par Ida Beaussart[6].

Bibliographie

  • Ida, histoire d'une parricide, par Françoise Hamel, éditions J'ai lu (ISBN 978-2-277-23881-2)
  • La révolte d'Éva, 2015, par Élise Fontenaille, éditions du Rouergue (ISBN 978-2-8126-0964-0) (roman inspiré de l'affaire)

Documentaires télévisés

Émission radiophonique

Notes et références

  1. Christophe Hondelatte, « Ida Beaussart », émission Hondelatte raconte sur Europe 1, 11 janvier 2017, 17 min 50 s.
  2. Françoise Hamel, Ida : histoire d'une parricide, Flammarion, , p. 11
  3. « Dix-neuf ans après le meurtre de Salomé, la famille Beaussart règle ses comptes à la télévisions », sur lavoixdunord.fr,
  4. Françoise Hamel, Ida : histoire d'une parricide, Flammarion, , p. 40
  5. Christophe Hondelatte, « Ida Beaussart », émission Hondelatte raconte sur Europe 1, 11 janvier 2017, 26 min 35 s.
  6. M.-C. Nicodème, 19 ans après le meurtre de Salomé, la famille Beaussart règle ses comptes à la télévision..., La Voix du Nord, 8 octobre 2008

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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