Ibrahim Mohamed Solih
Ibrahim Mohamed Solih, dit Ibu, né le , est un homme d'État maldivien. Il est président de la République des Maldives depuis 2018.
Ibrahim Mohamed Solih އިބްރާހީމް މުޙައްމަދު ޞާލިޙު | |
Ibrahim Mohamed Solih en 2018. | |
Fonctions | |
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Président de la République des Maldives | |
En fonction depuis le (2 ans, 9 mois et 28 jours) |
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Élection | 23 septembre 2018 |
Vice-président | Faisal Naseem |
Gouvernement | Solih |
Prédécesseur | Abdulla Yameen |
Député au Conseil du peuple | |
– (23 ans, 11 mois et 15 jours) |
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Élection | 2 décembre 1994 |
Réélection | 19 novembre 1999 22 janvier 2005 9 mai 2009 22 mars 2014 |
Circonscription | Faadhippolhu (1994-2009) Hinnavaru (2009-2018) |
Successeur | Vacant |
Biographie | |
Surnom | Ibu |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | île de Hinnavaru (en), atoll Faadhippolhu |
Nationalité | maldivienne |
Parti politique | Indépendant (1994-2003) Parti démocrate (depuis 2003) |
Résidence | Muliaage |
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Présidents de la République des Maldives | |
Biographie
Origine et jeunesse
Il est originaire de l'île de Hinnavaru (en), dans l'atoll Faadhippolhu[1]. Il y naît le [2] ou vers 1964[1].
Député au Conseil du peuple
Il est élu une première fois député de son atoll natal au Conseil du peuple (parlement) en 1994, comme candidat d'opposition au régime autoritaire de Maumoon Abdul Gayoom.
Il est membre fondateur du Parti démocrate en 2003.
En 2004, il est membre de l'assemblée chargée de réviser la constitution en vue d'une démocratisation du régime. La même année, il est l'un des quelques députés qui se joignent à des manifestants réclamant la libération des prisonniers politiques et la démission du président Gayoom. En 2009, après l'introduction de la démocratie, il est élu député de son île natale, comme candidat du Parti démocrate nouvellement arrivé au pouvoir. Il devient chef du groupe parlementaire du parti en 2011. Le nouveau président démocrate Mohamed Nasheed est un ami d'enfance, et le cousin de son épouse[1].
Opposant à Abdulla Yameen
Le , considérant les condamnations de plusieurs prisonniers, dont Mohamed Nasheed et Ahmed Adeeb Abdul Ghafoor, au motifs d'être « politiquement motivées », la Cour suprême décide de casser les jugements[3]. Le 5 février, Abdulla Yameen assiège les bureaux de la Cour suprême, suspend le parlement, au sein duquel il vient de perdre la majorité après une autre décision de la Cour suprême ordonnant la réintégration des députés récemment passés dans l'opposition, limoge le chef de la police, fait arrêter son demi-frère, l'ancien président Maumoon Abdul Gayoom, qui avait rejoint l'opposition en 2017[4], et deux juges de la Cour suprême, dont son président Abdulla Saeed, et Ali Hameed[5], et décrète l'état d'urgence[6]. Nasheed appelle alors l'Inde et les États-Unis, à intervenir[7]. Finalement, les trois juges de la Cour suprême restés en liberté décident d'annuler la décision[8]. L'ONU dénonce alors une « attaque contre la démocratie »[9].
Le , il est arrêté après avoir participé à une manifestation de l'opposition, puis relâché le 2 juin de la même année[10].
Élection présidentielle de 2018
Après la mise en place à partir de 2013 d'un nouveau régime autoritaire par Abdulla Yameen et l'invalidation de la candidature de l’ancien président déchu Nasheed par la commission électorale, Ibrahim Solih est désigné candidat du Parti démocrate pour l'élection présidentielle de 2018[1]. Il est à la tête d'une coalition hétéroclite d'opposition[11]. Celle-ci se compose du PDM, de la faction pro-Gayoom du PPM, du Parti républicain et du Parti de la justice[12]. Les médias ne couvrent pas la campagne électorale d'Ibrahim Solih, de crainte de représailles[13].
Le soir du scrutin, le , à la surprise générale, il est donné vainqueur[14],[15],[16]. La commission électorale confirme rapidement ces résultats, le créditant de 133 808 voix contre 95 526 pour le président sortant, qui reconnaît sa défaite[17].
Mais le , Yameen fait volte-face et dépose un recours contre les résultats à la Cour suprême[18]. Il estime avoir perdu à cause de l'usage d'une encre qui aurait fait disparaître son nom des bulletins de vote[19]. Le , après le refus de la Cour suprême d'entendre ses témoins, Yameen annonce qu'il reconnaît sa défaite et qu'il quittera le pouvoir comme prévu[20]. Le , le recours est rejeté par la Cour suprême[21].
Politique étrangère
Selon Gulbin Sultana, « Solih a déclaré qu'il était en faveur du développement, et qu'il ne remettrait pas en cause les projets d’infrastructures déjà signés [avec la Chine], sans quoi il y aurait d’énormes compensations à payer comme pour le Sri Lanka. Il veut surtout plus de transparence. [Il va] réorienter sa politique étrangère de façon à entretenir de bonnes relations avec l'Inde, les États-Unis et l’Union européenne »[24].
Les Maldives avaient quitté le Commonwealth des Nations en 2016, sous la présidence d'Abdulla Yameen, en réponse aux exigences de cette organisation en matière de respect des droits de l'homme. Ibrahim Solih annonce son intention de demander la réintégration des Maldives dans le Commonwealth[25].
D'après Olivier Guillard, Solih « devra replacer le pays dans ses relations avec les grandes puissances qui l’entourent, notamment l’Inde et le Sri Lanka »[22].
Notes et références
- (en) "The race of his life: An introduction to the Maldives’ latest presidential hopeful", The Maldives Independent, 2 juillet 2018
- https://raajje.mv/en/profiles/peoples/13
- « Maldives: l'opposant en exil Nasheed se présentera à la présidentielle », sur LExpress.fr (consulté le )
- (en) Suhasini Haidar, « Maldivian arch-rivals Mohammad Nasheed and Maumoon Abdul Gayoom join forces. », sur The Hindu (consulté le ).
- « Maldives : l'arrestation du président de la Cour suprême enfonce le pays dans la crise politique - France 24 », sur France 24 (consulté le )
- « Maldives: état d'urgence déclaré pour 15 jours », sur Le Figaro (consulté le )
- Le Point, magazine, « Les Maldives s'enfoncent dans le chaos politique », sur Le Point (consulté le )
- « Maldives: une crise très politique - Asie-Pacifique - RFI », sur RFI, RadioFranceInternationale, (consulté le ).
- « L'ONU parle pour les Maldives d'«attaque contre la démocratie» », sur Le Figaro (consulté le )
- « MDP parliamentary leader escapes prosecution » (consulté le )
- « Pourquoi est-il déconseillé de se rendre dans la capitale des Maldives ? », sur Libération.fr, Libération, (consulté le ).
- « The Maldives: The rise and fall of a Muslim democracy », sur Kashmir Images Newspaper (consulté le )
- « Présidentielle aux Maldives: sous la plage, la répression », sur Libération.fr (consulté le ).
- https://information.tv5monde.com/info/maldives-victoire-surprise-de-l-opposition-261773
- « Maldives/présidentielle: le candidat de l'opposition revendique la victoire », Agence France-Presse, 23 septembre 2018
- (en) "Live blog: Victory for Ibu", The Maldives Independent, 23 septembre 2018
- « Maldives : le leader de l’opposition remporte l’élection présidentielle », sur Le Monde.fr (consulté le )
- « Aux Maldives, le président battu ne veut pas lâcher le pouvoir », sur Libération.fr (consulté le )
- « Présidentielle aux Maldives: Yameen attribue sa défaite à une "encre disparaissante" », sur Courrier international (consulté le )
- Le Point, magazine, « Maldives: le président sortant admet sa défaite malgré son recours devant la Cour suprême », sur Le Point (consulté le )
- « La Cour suprême des Maldives confirme la défaite électorale du président », sur TV5MONDE (consulté le )
- La-Croix.com, « Aux Maldives, la victoire d’un opposant marque « un premier pas vers la démocratie » », sur La Croix (consulté le )
- « Maldives: le nouveau président prête serment », sur Le Figaro (consulté le )
- « Le candidat pro-démocratie remporte les élections aux Maldives », sur Le Monde.fr (consulté le )
- (en) "Maldives gets new president: Ibrahim Mohamed Solih gives India a good opportunity to mend bilateral relations", First Post, 25 septembre 2018
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