IJ (Amsterdam)

L’IJ est un lac néerlandais d'eau douce, de Hollande-Septentrionale, située à Amsterdam. Séparé en deux par des écluses, il est le reliquat d'une baie beaucoup plus vaste.

IJ

Vue satellite : de gauche à droite, le canal de la Mer du Nord, l'IJ et l'IJmeer
Administration
Pays Pays-Bas
Subdivision Amsterdam
Géographie
Coordonnées 52° 22′ 51″ N, 4° 56′ 38″ E
Type Lac artificiel, ancien golfe marin
Altitude −0,4 (hiver) / −0,2 (été) m
Hydrographie
Alimentation Amstel
Émissaire(s) Canal de la Mer du Nord
Géolocalisation sur la carte : Pays-Bas
Géolocalisation sur la carte : Hollande-Septentrionale
Amsterdam en 1544 ; l'IJ est en premier plan.
Amsterdam et ses environs en 1850. La ville s'étend le long du canal Singel. Le Haarlemmermeer et l'IJ ne sont pas encore asséchés.

Origines du nom

Le nom IJ est apparenté à l'hydronyme Aa et signifie « eau ». « IJ » est un digramme en néerlandais, d'où l'emploi d'une majuscule pour le « J ». Sur les cartes anciennes le nom était Ye ou simplement Y, comme sur celle de 1850 présentée plus bas.

Géographie

Aujourd'hui, ce lac est en deux parties :

Ces deux lacs sont séparés par l'ensemble des écluses d'Orange.

Histoire

Il existe plusieurs théories sur les origines de l'IJ. Peut-être que celui-ci a commencé comme un ruisseau, à la suite d'une percée dans les dunes de Castricum.

Plus vraisemblablement, l'IJ est un vestige d'un bras nord du delta du Rhin.

Enfin, l'IJ pourrait également provenir du lac d'Almere.

Quoi qu'il en soit, à la période romaine l'IJ communiquait d'un côté avec le lac Almere et le Vecht et de l'autre avec la mer du Nord. La connexion avec cette dernière a disparu par la suite, tandis que l'IJ au Moyen Âge s'est élargi. Ceci est dû à l'émergence du Zuiderzee, lui-même le résultat d'un certain nombre de tempêtes (comme le déluge de la Toussaint de 1170). Au Moyen Âge, des digues le long de l'IJ ont été construites. Au sud se trouvent le fleuve Amstel et à l'est de la digue Saint-Antoine (plus tard remplacée par d'autres). À l'ouest, la rivière Amstel a été barrée par les digues Haarlemmerdijk et Spaarndammerdijk. Au nord l'IJdijk a été construite. Le long des digues septentrionales, plusieurs villages sont apparus ; d'est en ouest, se trouvent Durgerdam, Schellingwoude, Nieuwendam et Buiksloot, qui font aujourd'hui partie de la commune d'Amsterdam.

Au milieu du XIXe siècle, la décision fut prise d'assécher la plus grande partie de cette baie, qui s'étendait jusqu'à Velsen et Beverwijk, et de construire un barrage, avec écluses séparant l'IJ en deux. Le Buiten-IJ, (partie est) restant une prolongation du Zuiderzee. Simultanément, on construisit le canal de la Mer du Nord, sans aucune séparation avec le Binnen-IJ (partie ouest) ; il a été inauguré en 1876.

L'IJ actuel n'est donc que le reliquat d'une baie beaucoup plus vaste, c'était un grand bras de mer du Zuiderzee.

Après 1932 et la construction de l'Afsluitdijk et jusqu'en 1976 avec la construction de Houtribdijk, l'IJ a fait partie de l'IJsselmeer.

Près de Spaarndam, se trouve un autre IJ, un petit lac qui faisait partie de la même étendue d'eau et qui a aussi conservé le même nom.

Îles artificielles

Dans le cœur d'Amsterdam, en face de l'ancienne embouchure de l'Amstel, trois îles artificielles ont été créées ; le sable utilisé provenait des dunes d'IJmuiden et du chantier du canal de la Mer du Nord. La Gare centrale d'Amsterdam, inaugurée en 1889, a été construite sur ces îles. Ainsi le centre historique d'Amsterdam a été séparé de l'IJ, et sa fonction portuaire a été déplacée vers l'ouest et vers l'est.

À la fin du XIXe siècle, une nouvelle zone portuaire a été formée dans la partie orientale du Binnen-IJ, sur plusieurs presqu'îles artificielles. Fin XXe siècle, cette zone a été transformée en quartier d'habitation, dont de nombreuses habitations donnent directement sur les eaux de l'IJ.

Plus à l'est encore, dans le Buiten-IJ et l'IJmeer, deux îles artificielles furent créées. Le fort de Pampus, qui fait partie de la Ligne de défense d'Amsterdam, a été bâti dans les années 1870. Le nouveau quartier d'IJburg est en cours de construction : le sable nécessaire à la construction de cette île provient de la région de Lelystad.

À l'ouest, plusieurs presqu'îles prirent forme au fur et à mesure que le port d'Amsterdam s'agrandissait.

Lors de l'assèchement de l'IJ, on avait réalisé sur le territoire de la commune de Haarlemmerliede en Spaarnwoude un nouveau polder englobant trois anciennes îles : Ruigoord, De Hoorn et Jan Rebellenwaard. Lorsque les autorités de la ville d'Amsterdam voulurent détruire le village de Ruigoord et ses environs pour la construction et l'agrandissement de la zone portuaire Afrikahaven, une vague de protestations et de manifestations a réussi à sauvegarder partiellement cette zone.

Aménagement routier

Bac sur l'IJ

Plusieurs bacs relient les rives nord et sud de l'IJ. Depuis 1897, un service est assuré entre la Gare centrale d'Amsterdam et Amsterdam-Noord. Au cours du XXe siècle, le nombre de services de bac ne cesse d'augmenter. Depuis 1943, ils sont tous assurés par la même compagnie de transport communal, qui assure également les lignes de tramway.

Depuis la construction de plusieurs ponts et tunnels, l'importance des bacs pour le transport routier a fortement diminué : aujourd'hui, ils sont essentiellement utilisés par les piétons et les cyclistes.

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