Hugues de Cluny

Saint Hugues de Cluny, né le à Semur-en-Brionnais et mort le à Cluny, parfois appelé Hugues le Grand ou Hugues de Semur est le sixième abbé de Cluny, de 1049 à 1109. Canonisé par l'Église, il est fêté le 29 avril.

Pour les articles homonymes, voir saint Hugues, Cluny et Semur.

Saint Hugues

Le roi des Romains Henri IV agenouillé devant Mathilde de Toscane en présence du Pape Grégoire VII qui l'a excommunié, miniature d'Hugues de Cluny (XIIe siècle).
Naissance
Semur-en-Brionnais, aujourd'hui en Saône-et-Loire, France
Décès  
Cluny, Saône-et-Loire, France
Nom de naissance Hugues de Semur
Autres noms « Hugues de Cluny »
« Hugues le Grand »
Ordre religieux Ordre de Saint-Benoît
Fête 29 avril

Biographie

Issu d'une grande famille noble de châtelains[1], liée aux Mérovingiens, aux Carolingiens et aux Capétiens, Hugues a pour père Dalmace Ier de Semur, dit Dalmas, « le Grand », seigneur de Semur-en-Brionnais (assassiné en 1048)[2], dont le nom (Dalmatius) est de souche gallo-romaine et issu de Brioude. Les barons de Donzy en Nivernais, les Damas (de Dalmace et Dalmatius), sires de Cousan en Forez, comtes de Chalon, de Mâcon, etc., sont ses parents. Sa mère est Aremburge de Bourgogne ou Aremberge dame de Vergy (° v. 988 ou 999 -† apr. 1016 ou 1025 ?), fille de Henri de Bourgogne et de Mahaut de Chalon.

Abbé de Cluny (1049-1109)

Entré au monastère à l'âge de quinze ans, il est nommé à vingt ans prieur, puis abbé de Nantua. Formé par son parent, Odilon, abbé de Cluny, il lui succède en 1049 et dirige l'abbaye pendant soixante ans jusqu'à sa mort en 1109, à l'âge de 85 ans[1].

En 1054, avec son frère Geoffroy, il fonde le premier prieuré de bénédictines dit prieuré de la Sainte-Trinité de Marcigny-lès-Nonnains, aujourd'hui sur la commune de Marcigny[3] dépendant de Cluny.

Sous son abbatiat, l'ordre de Cluny va s'étendre à toute l'Europe, de l'Angleterre à la Pologne et de l'Allemagne à l'Italie et l'Espagne.

Cluny III

Il met en chantier la 3e abbatiale de Cluny, qui deviendra au début du XIIIe siècle la plus grande construction en Europe et la plus grande église de la chrétienté, et le demeurera jusqu'au XVIe siècle[4]. Hugues est le principal artisan du mouvement monastique clunisien pendant le dernier quart du XIe siècle.

Les relations d'Hugues avec Ferdinand Ier et Alphonse VI de Castille, ainsi que son influence sur le pape Urbain II, qui avant son élection était grand prieur à Cluny même sous l'abbatiat d'Hugues, font de ce dernier l'une des plus puissantes et influentes figures de la fin du XIe siècle. De plus, comme parrain d'Henri IV, empereur germanique, il joue également un rôle dans son conflit avec le pape Grégoire VII au cours de la querelle des Investitures[5]. Il refuse l’offre de Guillaume le Conquérant de réformer les monastères saxons.

Culte

Sa fête est fixée au 29 avril d’après le Martyrologe romain[6].

Notes et références

  1. Marcel Pacaut, Les ordres religieux au Moyen Âge, Nathan, 1970, p. 58.
  2. Dalmas Ier de Semur, mort en 1148, sur site Foundation for Medieval Genealogy.
  3. Jean Richard, Le cartulaire de Marcigny-sur-Loire, 1045-1144 sur le site Persée.
  4. « Dans l'espace de vingt années, il éleva une basilique telle que, si un empereur l'eût en si peu de temps construite, on l'aurait réputée digne d'admiration. [...] Car cette œuvre, conçue pour accueillir mille frères, ranime par son espace les soldats du Christ comme s'ils étaient sortis de prison, et par l'ampleur de son chœur réjouit d'une liberté nouvelle la suite des célébrations régulières. » a écrit le moine clunisien Gilon, biographe d'Hugues de Cluny. Source : « Églises romanes entre Saône et Loire », article de Raymond Oursel paru dans la revue Images de Saône-et-Loire no 52 (Noël 1982), pages 5 à 10.
  5. Agnès Gerhards, L'abbaye de Cluny, éditions Complexe, 1992 (ISBN 2870274564), p. 21.
  6. « Saint Hugues de Cluny », sur nominis.cef.fr (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

  • Nominis saint Hugues de Cluny.
  • Dictionnaire Larousse.
  • Jean de Paris, Memoriale historirum, 1109.
  • Necrologium lustoricum Cluniæ, Éloge de saint Hugues.
  • François Cucherat, « Semur-en-Brionnais, ses barons, ses établissements, civils, judiciaires, … », dans Mémoires de la Société éduenne, t. XV & XVI. (1887-1888).
  • Collectif, Le gouvernement d'Hugues de Semur à Cluny , Actes du colloque scientifique international publiés par la ville de Cluny et le Musée Ochier, Mâcon : Buguet-Comptour, 1990, In-8°, 552 p., Bibliothèque de l'école des chartes, année 1994, voulume 152, no 2, p. 597-598 (article en ligne).
  • Armin Kohnle, Abt Hugo von Cluny (1049-1109). Sigmaringen : Jan Thorbecke, 1993.
  • Raymond Oursel, La vie des saints abbés de Bernon à Pierre le Vénérable 910-1156.
  • Nicolas Reveyron, et collectif, Hugues de Semur (1024-1109) : Lumières clunisiennes, éd. Doyen, 2010, 188 p. (ISBN 2905990015).

Articles connexes

Liens externes

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