Hugh Hefner
Hugh Marston Hefner, dit Hef, né le à Chicago et mort le au Manoir Playboy de Holmby Hills à Los Angeles[1], est le fondateur et propriétaire américain du magazine de charme Playboy.
Pour les articles homonymes, voir Hefner.
Nom de naissance | Hugh Marston Hefner |
---|---|
Alias |
Hef |
Naissance |
Chicago, Illinois, États-Unis |
Décès |
Manoir Playboy, Holmby Hills, Los Angeles |
Nationalité | Américain |
Pays de résidence | États-Unis, dans le Manoir Playboy, Holmby Hills, Los Angeles, Californie |
Diplôme | |
Profession | |
Activité principale | |
Formation | |
Conjoint | |
Descendants |
Biographie
Né en 1926 dans une Amérique puritaine en pleine période de prohibition, Hugh Hefner grandit dans une famille de protestants méthodistes conservateurs. Il est le premier enfant de Grace Caroline (née Swanson, 1895–1997), enseignante, et Glenn Lucius Hefner (1896–1976), comptable[2].
À la fin de sa scolarité, Hugh Hefner intègre l’US Army pendant quelques mois lors de la Seconde Guerre mondiale. Après son service militaire, il s’inscrit en psychologie à l'université de l'Illinois à Chicago.
Hefner crée Playboy en [3],[4]. Le magazine s’adresse aux hommes attirés par un style de vie libertin, festif et sensuel, sans négliger la dimension politique, sociale, sportive et culturelle, puisque de nombreux articles et entretiens de fond sont publiés au cours des années 1950-1980. Hefner avait des pratiques de travail particulières. Il accomplissait son travail par terre dans son bureau et ne s'assoyait que très rarement devant sa table de travail[5]. Il encourageait également ses employés à donner libre cours à leurs pulsions sexuelles[5] et il leur distribuait de la déxédrine (dextroamphétamine), qui était commercialisée en pharmacie, aux États-Unis, dans les années 1930[6].
Le , il est arrêté pour vente de littérature obscène. Tout au long de sa carrière, il défend les valeurs liées à la liberté de pensée, à la tolérance, défendant notamment les droits civiques aux États-Unis au cours des années 1960 et 1970, les droits de l'Homme, le droit à l'avortement, le droit au divorce, les droits des pères… Il a dû lutter aux États-Unis contre les puissants lobbies défendant les valeurs chrétiennes, la ségrégation (dans les années 1960), le racisme, la xénophobie, l'abstinence sexuelle avant le mariage, l'interdiction de l'avortement, etc.
Vie privée
Le , Hefner épouse Mildred Williams. De cette union naissent deux enfants : Christie et David. Après dix ans de mariage, le couple divorce en 1959.
Il a ensuite de nombreuses aventures avec ses playmates jusqu’à en épouser une le : Kimberley Conrad. Ils ont deux enfants ensemble : Marston et Cooper. En 1999, ils se séparent.
Le , Hefner se fiance avec la playmate Crystal Harris. Cette dernière le quitte cependant quelques jours avant la cérémonie de mariage, prévue le . La diffusion du magazine de étant largement lancée, il est trop tard pour en changer la couverture avec la photo de Crystal, qui annonce : « America's princess - Introducing Mrs. Crystal Hefner » (« La princesse de l'Amérique — Nous vous présentons Madame Crystal Hefner »).
Son ancienne fiancée et playmate Holly Madison raconte dans un livre autobiographique, Down The Rabbit Hole, l'envers du décor et les humiliations subies par les pensionnaires du Manoir[7].
Le , il épouse enfin Crystal Harris, 26 ans, de soixante ans sa cadette[8],[9].
Il meurt après avoir subi un arrêt cardiaque et une insuffisance respiratoire dû à ses infections à E. coli puis d'une septicemie le à Holmby Hills (Los Angeles) à l’âge de 91 ans. Ses obsèques ont lieu le au Westwood Village Memorial Park Cemetery à Los Angeles dans l'intimité familiale. Il repose désormais auprès de son idole Marilyn Monroe[10]. Très prévoyant, Hefner avait acheté sa concession en 1992 pour 75 000 dollars, à droite de celle de l'actrice[11].
Playboy
Après plus de cinquante ans d'activité, Hugh Hefner apparaît comme le créateur d'une forme de magazine et d'informations, forme reprise, transformée dans de nombreux pays occidentaux au cours des années 1970 et 1980.
Playboy se déclinant en éditions internationales, Hefner était devenu très riche. Sa fortune était estimée à 758 000 000 dollars en 2008. Il possédait un manoir, le Manoir Playboy, où se donnaient d'immenses réceptions et même un Douglas DC-9 personnel, peint en noir et spécialement aménagé, nommé Big Bunny. Le Big Bunny avait été remodelé et décoré par les architectes Ron et Suzanne Dirsmith comme un manoir miniature, avec des chaises pivotantes, une douche pour deux personnes, un énorme canapé-bar, une piste de danse et même un lit elliptique avec chaîne stéréo[12]. Le Douglas DC-9 lui sert également à faire quelques escapades amoureuses et à faire, en 1970, un tour du monde touristique. Par la suite, le Big Bunny sera mis au service de quelques causes humanitaires[13]. L'avion sera en fin de compte vendu à une compagnie sud-américaine qui le réaménagera de façon classique.
Hugh Hefner est devenu en cinquante ans leader de la presse de charme mondiale et une légende de la presse mondiale. Son magazine, comme sa vie, fait partie des mythes populaires du monde occidental de la seconde moitié du XXe siècle. D'ailleurs, Hefner a acheté, en 2009, sa tombe située à côté de la tombe de Marilyn Monroe au cimetière Westwood Memorial Park de Los Angeles. Dans la mort, Hefner rejoint ainsi le plus grand mythe sexuel du XXe siècle[14].
Publications
Mentions dans la culture populaire
- Hugh Hefner a joué son propre rôle dans le film Le Flic de Beverly Hills 2, mais également dans des séries télévisées comme Sex and the City (saison 3, épisode 14) ou encore le Prince de Bel-Air (saison 4, épisode 9), V.I.P. (série télévisée) (saison 2, épisode 10), Voila ! (saison 5, épisode 22), Shark (saison 2, épisode 15), Larry et son nombril (Saison 5, épisode 6), mais aussi Entourage ( saison 2, épisode 3).
- Dans le film Iron Man, Tony Stark salue Stan Lee en l'ayant confondu avec Hefner.
- Il apparaît également dans le vidéo clip Beverly Hills du groupe de rock alternatif Weezer et Playmate Of The Year du groupe Zebrahead.
- Il est incarné par Cliff Robertson dans le film Star 80 (1983), histoire de la playmate Dorothy Stratten.
- Il apparaît, jouant son propre personnage, dans le film Super blonde (2008) et dans Miss March (2008) de Zach Cregger et Trevor Moore.
- Il fait une apparition dans le film La Folle Histoire du monde de Mel Brooks.
- Dans la chanson de Philippe Katerine KesKesséKçetruc ?, le chanteur il compare Sigmund Freud à Hugh Hefner.
- Dans le rap français, Hugh Hefner est souvent présenté comme un modèle de réussite avec les femmes. En 2015, le rappeur Damso chante : « Hugh Hefner, je veux ta vieillesse, avec beaucoup plus de gows ».
Références
- (en) Laura Mansnerus, « Hugh Hefner, Who Built Playboy Empire and Embodied It, Dies at 91 », New York Times, (lire en ligne, consulté le ).
- (en) Robert R. Davenport, Roots of the Rich and Famous, Taylor Pub., , p. 49.
- (en-US) « The Story of How Hugh Hefner Started Playboy », E! Online, (lire en ligne, consulté le )
- (en) Stephanie Convery, « Hugh Hefner, founder of Playboy magazine, dies at 91 », sur the Guardian, (consulté le )
- Beatriz Preciado (trad. de l'espagnol), Pornotopie : "Playboy" et l'invention de la sexualité multimédia, Paris, Climats, , 242 p. (ISBN 978-2-08-125544-9), p. 145.
- Beatriz Preciado, op. cit., p. 158-160.
- Voir sur purepeople.com.
- Voir sur leparisien.fr.
- « Mariage: Hugh Hefner a épousé une playmate de 26 ans le soir de Saint-Sylvestre » sur huffingtonpost.fr.
- Photographie des cryptes n°1 de Monroe et n°3 d'Hefner. La crypte n°2 mise aux enchères en 2009 sur Ebay avec un prix de réserve de 500 000 dollars, n'a pas trouvé preneur. cf. « Marilyn Monroe n'est pas la meilleure voisine de cimetière », sur 20minutes.fr, .
- « Le manoir Playboy », sur vanityfair.fr,
- Beatriz Preciado, op. cit., p. 180.
- Beatriz Preciado, op. cit., p. 181.
- Beatriz Preciado, op. cit., p. 201.
- « Hugh Hefner’s Playboy. Éditions TASCHEN (Limited Edition) », sur www.taschen.com (consulté le )
- « Hugh Hefner et Playboy : sa vie, son œuvre », sur GQ (consulté le ).
Voir aussi
Bibliographie
- Beatriz Preciado (trad. de l'espagnol), Pornotopie : "Playboy" et l'invention de la sexualité multimédia, Paris, Climats, , 242 p. (ISBN 978-2-08-125544-9)
Articles connexes
Liens externes
- Notices d'autorité :
- Fichier d’autorité international virtuel
- International Standard Name Identifier
- Bibliothèque nationale de France (données)
- Système universitaire de documentation
- Bibliothèque du Congrès
- Gemeinsame Normdatei
- Service bibliothécaire national
- Bibliothèque nationale d’Espagne
- Bibliothèque royale des Pays-Bas
- Bibliothèque nationale de Pologne
- Bibliothèque universitaire de Pologne
- Bibliothèque nationale de Catalogne
- Bibliothèque nationale de Suède
- Bibliothèque nationale tchèque
- Bibliothèque nationale du Portugal
- WorldCat Id
- WorldCat
- (en) The Hugh M. Hefner Foundation
- (en) HUGH M. HEFNER Editor-in-Chief, Chief Creative Officer, Playboy magazine
- Portail de la presse écrite
- Portail de la pornographie
- Portail des États-Unis