Histoire des Juifs en Lettonie

Les premiers Juifs arrivés en Lettonie se sont installés dans la ville de Pilten (Piltene) vers 1571, mais la première synagogue n'est édifiée que vers 1701 à Hasenpoth (Aizpute)[1]. Les Juifs de Courlande, premier foyer juif de la région, sont principalement de culture allemande et parlent le yiddish. En dehors de Courlande, la situation des Juifs arrivés à partir du XVIIe siècle est plus difficile.

Au XIXe siècle

Les Juifs lettons ont pu dès la fin du XIXe siècle accéder à des métiers de prestige comme médecin ou architecte[2]. À la veille de la Première Guerre mondiale, 20 % des médecins de Riga étaient juifs. Comme en Europe occidentale, la pratique religieuse était en déclin chez les élites qui méprisaient le yiddish et parlaient l'allemand ou le russe[2].

Parmi les personnes d'origine juive célèbres de Riga, on compte :

Dans l'entre-deux-guerres

En , 40 000 juifs sont expulsés de Kurzeme/Courlande par le gouvernement russe, sur accusation de sympathies pro-allemandes.

En 1937, il y a 95 000 Juifs en Lettonie[3], soit 5 % de la population. Près de la moitié réside à Riga. On trouve aussi un important réseau d'écoles juives[4]. La Lettonie est épargnée par le climat antisémite des années 1930. Des intellectuels comme l'historien Simon Doubnov y trouvent refuge. Cependant, les partis sionistes et bundistes sont persécutés car soupçonnés de sympathies socialistes[2].

En 1920, Riga compte dix-sept synagogues et lieux de réunion, et, en 1937, soixante-douze synagogues et cent-trente six lieux de réunion.

En 1940, l'URSS envahit la Lettonie. Les Juifs pauvres, membres des mouvements révolutionnaires, sont favorisés. Mais tous les autres Juifs connaissent une forte répression, notamment les membres des élites. Début , environ 5 000 Juifs sont déportés en Sibérie.

Pendant la Shoah

Pendant la Seconde Guerre mondiale, la Lettonie est occupée dès le début de l'opération Barbarossa, à l’exception de Riga qui n’est occupée que le . La Lettonie fait désormais partie du Reichskommissariat Ostland qui regroupe les trois États Baltes et une partie de la Biélorussie.

Les Einsatzgruppen sévissent dès l'arrivée des troupes allemandes. Les Juifs sont regroupés dans des ghettos comme celui de Riga. Entre le et le , le ghetto est vidé de sa population abattue à Rumbula. Les Juifs sont rassemblés sous le prétexte d'un transfert vers un camp de travail. Ils sont obligés de se déshabiller avant d'être fusillés. Il n'y eut que trois survivants dont Frida Michelson[5].

En même temps, des Juifs allemands et autrichiens sont déportés dans le ghetto de Riga pour être ensuite assassinés par les Einsatzgruppen et la police auxiliaire lettone. 1 000 à 2 000 auxiliaires lettons ont participé à l'extermination des Juifs.

Ne survivent que les Juifs déportés en URSS avant en tant qu'ennemis de classe et les Juifs communistes évacués aux premiers jours de l'invasion allemande soit environ 15 000 personnes[2].

Depuis 1945

La communauté juive se reconstitue lentement pour atteindre 36 000 personnes dans les années 1970. Les juifs se concentrent surtout à Riga. Ce sont des juifs lettons revenus après guerre mais surtout des juifs russes. Dans les années 1980, beaucoup émigrent aux États-Unis[2].

Annexes

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. http://www.jewishvirtuallibrary.org/jsource/vjw/Latvia.html Jewish virtual Library; Latvia
  2. « Les Juifs de Lettonie », sur Cairn (consulté le ).
  3. Georges Bensoussan (dir.), Jean-Marc Dreyfus (dir.), Édouard Husson (dir.) et al., Dictionnaire de la Shoah, Paris, Larousse, coll. « À présent », , 638 p. (ISBN 978-2-035-83781-3), p. 389
  4. Plus des 100 d'après l'encyclopédie multimédia de la Shoah.
  5. Dictionnaire de la Shoah, p 354.
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