Henri Collet (homme politique)
Henri Collet, né le à Paris et mort le à Ris-Orangis, est un homme politique français. Il est maire de Ris-Orangis (Essonne) de 1947 à 1971.
Henri Collet | |
Fonctions | |
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33e maire de Ris-Orangis | |
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Réélection | 3 mai 1953 15 mars 1959 21 mars 1965 |
Prédécesseur | Jean-Pierre Gourdou |
Successeur | Daniel Perrin |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Paris |
Date de décès | |
Nationalité | Française |
Parti politique | Sans étiquette |
Conjoint | Alice Collet (née Mouchot) |
Profession | Entrepreneur |
Biographie
Enfance
Né en 1915 à Paris d'une mère bretonne et d'un père bourguignon, Henri Collet a passé son enfance en région parisienne. Son père, démobilisé à la fin de la Première Guerre mondiale, prend la gérance d'une petite épicerie à Cachan en 1919, puis à Vigneux. Tout au long de sa scolarité, qui le mènera de Villeneuve-Saint-Georges à Juvisy, où il obtient son Brevet Élémentaire puis son BEPS, Henri vit une enfance heureuse dans un paysage campagnard.
En 1929, ses parents achètent un lot de terrain dans le Parc de Fromont à Ris-Orangis[1] et y font construire un pavillon. Son père devient conseiller municipal et président de l'association des fêtes. Dès son arrivée à Ris à l'âge de 14 ans, Henri a fini ses études et effectue des "petits boulots", les années 1930 étant une époque difficile qui suivait le Krach boursier de 1929. Distributeur de catalogues, livreur, stagiaire aux PTT..
Il devance l'appel pour se débarrasser du service militaire mais se voit contraint d'y passer 18 mois, puis 24, la durée ayant été allongée après son arrivée au Régiment. Fait captif pendant la Seconde Guerre mondiale dans la citadelle de Laon, après les combats du dans la région de Sedan, Rethel et Montbard, non loin de la ligne Maginot, il est désormais sous les drapeaux depuis 8 ans. Il s'évade opportunément et rentre discrètement à Ris-Orangis, profitant de l'offensive nazie sur la Russie et le départ des prisonniers en Allemagne.
De retour, il s'inscrit à l'École des Travaux Publics mais échoue au concours d'Ingénieur, s'y étant insuffisamment préparé. Ne pouvant se représenter car atteint par la limite d'âge, il est admissible au concours d'Ingénieur des Travaux Maritimes lorsque son père meurt. Henri renonce et reste près de sa mère, les seules places disponibles étant alors aux colonies. Profondément marqué par la guerre, il fonde un centre d'entraide en compagnie de quelques rapatriés pour soutenir les familles touchées, envoyer des colis et leur permettre de se constituer un livret de Caisse d'Épargne.
C'est à cette époque qu'il rencontre Alice Jeanne Mouchot[2], sur le trajet quotidien qui le mène au travail, qui deviendra sa femme. Ils se marient le et auront 4 enfants: Françoise, Odile, Alain et Gérard. Alice, née à Villeurbanne, est arrivée en 1926 à Ris-Orangis où son père, amputé d'une jambe à la suite de la Guerre 1914-1918, travaillera comme cheminot.
Henri et Alice emménagent dans un pavillon Avenue Gambetta après la naissance de leur premier enfant, Françoise, et Henri décide de fonder sa propre entreprise de bâtiment pendant qu'Alice quitte son emploi au Ministère des finances.
L'un des bâtisseurs de Ris
En 1947, à la demande du Docteur Guillermain, médecin-chef du Sanatorium de Ris-Orangis, il s'inscrit sur la liste pour les élections municipales. Son père avait lui-même été conseiller municipal en 1935, mais c'est sans enthousiasme qu'Henri accepte. La liste remporte les élections mais le Docteur, qui a contracté la tuberculose, ne peut prendre ses fonctions à la mairie. C'est donc Henri qui sera maire de la ville.
À la sortie de la Seconde Guerre mondiale, Ris compte 4 000 habitants. À cause de l'occupation, aucun entretien n'était apporté aux bâtiments et aux voiries. Les constructions étaient défectueuses et le groupe scolaire Boulesteix du plateau de Ris avait été incendié par les allemands après la libération. L'éclairage public n'en était qu'à ses balbutiements. La tâche s'annonçait énorme. Il fallait construire.
Outre les demandes pressantes en logements, un projet inquiétait les Rissois, celui du plan d'aménagement de la région parisienne qui prévoyait la déviation de la Route nationale 7 par le plateau de Ris. Cette déviation sous-entendait la démolition d'une soixantaine de pavillons, mais aussi l'entretien de 120 km de route.
Faisant appel au Foyer du Travailleur (dont le père d'Alice était président), la mairie entame une grande opération de rénovation urbaine : politique foncière, mise à disposition de terrains, constructions d'écoles (au rythme d'une par an pendant son 1er mandat), stades, gymnases, piscines, bibliothèques et bien sûr habitations.
En l'espace de 24 ans, pendant lesquels Henri Collet est réélu trois fois maire, la population de Ris passe de 4 000 à plus de 25 000 habitants. "Il reste dans l'histoire de Ris-Orangis comme un grand bâtisseur, celui qui a façonné le visage de la ville telle qu'elle est aujourd'hui, tout en lui conservant son visage, sa cohérence et son caractère" ; dira Thierry Mandon[1], ancien député, actuel maire de Ris et président délégué du Conseil général de l'Essonne.
Maire, commerçant et historien
C'est un an avant de devenir maire de Ris qu'Henri fonde son entreprise de Bâtiment, qu'il dirigera tout en assumant ses fonctions de maire. Au début des années 1960, après avoir acheté un terrain sur lequel il pensait construire un pavillon à l'usage de sa famille et de sa profession, Henri Collet fonde une société civile immobilière et construit un bâtiment de 14 appartements. Il transfère son commerce au rez-de-chaussée, où il commence à vendre matériaux de construction et quincaillerie. Ris-Bati, devenue quincaillerie et bazar, comptera jusqu'à une centaine d'employés dans un magasin de 2 500 m2. Il tient la boutique jusqu'à l'âge de 70 ans et prend sa retraite.
Il ne reste cependant pas inactif. Administrateur d'Essonne Habitat (anciennement Foyer du Travailleur), investi dans de nombreuses associations rissoises, Henri se consacre particulièrement à l'une d'entre elles, le Groupe de recherche et d'histoire locale (GRHL) et couche sur papier l'histoire de la ville et ses souvenirs[3]. Il signe l'un des ouvrages références sur Ris-Orangis: Notes et Anecdotes pour servir à l'histoire de Ris-Orangis, qui est aussi celle de la France profonde.
"Homme réservé et travailleur infatigable, c'était une personne abordable. Passionné par sa ville, il a tout fait pour elle"; témoigneront Jean-Pierre Vinchon et Max Duffar, du GRHL.
Henri Collet meurt à l'âge de 91 ans le . Il est inhumé au cimetière de Ris-Orangis, dans le caveau familial où repose sa femme, Alice, décédée quelques années plus tôt.
Mandats
- 1947 - 1953 : Maire de Ris-Orangis
- 1953 - 1959 : Maire de Ris-Orangis
- 1959 - 1965 : Maire de Ris-Orangis
- 1965 - 1971 : Maire de Ris-Orangis
Bibliographie
Henri Collet est l'auteur d'un ouvrage sur l'histoire de la ville de Ris-Orangis, retraçant son évolution depuis le Moyen Âge jusqu'à la 2e moitié du XXe siècle.
Articles connexes
Notes et références
- La Gazette de Ris-Orangis, no 29 de juin 2007, Hommage à Henri Collet
- Le Républicain, édition du 9 mai 1996, un "oui" bis pour Alice et Henri Collet
- Le Républicain, édition du 31 mai 2007, Adieu à l'un des bâtisseurs de Ris
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