Heinz Lammerding

Heinz Lammerding, né le à Dortmund et mort le à Bad Tölz, est un officier général allemand de la Waffen-SS et un criminel de guerre de la Seconde Guerre mondiale. Il a atteint le grade de Gruppenführer und Generalleutnant der Waffen-SS[grec 1].

Heinz Lammerding

Lammerding dans les années 1960.

Nom de naissance Heinrich Bernhard Lammerding
Naissance
Dortmund
Décès
Bad Tölz
Origine Allemand
Allégeance  Troisième Reich
Arme Waffen-SS
Grade SS-Gruppenführer und Generalleutnant der Waffen-SS[grec 1]
Années de service 19331945
Conflits Seconde Guerre mondiale

Il est connu  notamment en France  pour avoir été le commandant de la division SS Das Reich, responsable des massacres de Tulle, d'Oradour-sur-Glane et d'Argenton-sur-Creuse en 1944.

Biographie

Lammerding effectue des études universitaires en génie civil, de 1923 à 1928. Il est ensuite employé comme cadre technique, puis comme chef d'un des bureaux du département « urbanisme » de la ville de Dortmund, ce jusqu'en 1933. Il obtient son diplôme d'ingénieur en génie civil en 1932.

Il adhère au NSDAP en 1931 et devient membre de la SA. Lammerding devient membre permanent de la SA en 1933 et est incorporé au régiment SA de Paderborn. En 1934, il est nommé directeur du service du génie de la SA, puis inspecteur du génie au Grand-Quartier général de la SA. À l'été 1934, la SA subit l'élimination physique de ses dirigeants, purge ordonnée par le chancelier Hitler, ce qui diminue grandement l'influence de cette organisation.

Lammerding est admis à la SS en 1935, puis à la SS-Verfügungstruppe[grec 2], où il est versé comme SS-Obersturmführer[grec 3] au sein du bataillon de génie d'assaut (SS-Pionier-Sturmbann). Il est promu SS-Hauptsturmführer[grec 4] en 1937 et se perfectionne à l'école d'officiers de Brunswick. En 1939, il est nommé SS-Sturmbannführer[grec 5] et est chargé de former, puis de commander le bataillon du génie de la 3e Panzerdivision SS Totenkopf.

En 1940, il conduit le bataillon du génie de la division Totenkopf lors de la campagne de France et obtient la croix de fer de 2e classe (Eisernes Kreuz 2.Klasse) le , puis la croix de fer de 1re classe (Eisernes Kreuz 1.Klasse) le pour bravoure au feu.

De 1940 à 1942, il sert en tant qu'officier supérieur au sein de l'état-major de la division Totenkopf.

En 1941, il prend part à la campagne de Russie et aux combats de la poche de Demyansk, ce qui lui vaut la médaille du front de l'Est. Promu SS-Obersturmbannführer[grec 6], il occupe le poste de chef d'état-major de la division.

À l'automne 1942, il est chargé de réorganiser et de commander le SS-Infanterie-Regiment 9 Thule faisant partie de la Totenkopf.

Début 1943, promu SS-Standartenführer[grec 7], il est de nouveau chef d'état-major, d'abord du II.SS-Panzer-Korps, puis auprès du SS-Obergruppenführer[grec 8] Erich von dem Bach-Zelewski, alors chargé de la lutte contre les partisans sur le front de l'Est à la tête du Bandenkampfverbände. À cette fonction, il a l'occasion de signer des ordres de représailles : fusillades et incendies de village.

En -, Lammerding assure un intérim de trois semaines à la tête de la 3e Panzerdivision SS Totenkopf.

Fin 1943, il exerce le commandement de divers Kampfgruppen (groupements de combat de l'importance d'un gros régiment) sur le front de l'Est. Nommé SS-Oberführer[grec 9], il prend le commandement du Kampfgruppe Das Reich  reliquat d'une division initiale d'environ 5 000 hommes  et obtient la croix allemande en or (Deutsches Kreuz in Gold).

Au printemps 1944, il reçoit la croix de chevalier (Ritterkreuz) pour toute la campagne de Russie et, par faveur spéciale du Reichsführer-SS Heinrich Himmler, est promu SS-Brigadeführer und Generalmajor der Waffen-SS[grec 10] et chargé de reconstituer la 2e division SS Das Reich dans le Sud de la France. Il commande alors cette division lorsque le SS-Aufklärungs-Abteilung 2 (groupe de reconnaissance no 2) pend 99 habitants à Tulle le en réponse à la Bataille de Tulle, par les Forces françaises de l'intérieur et les Francs-tireurs et partisans mené par Jacques Chapou, dit Kléber puis Louis Godefroy, dit Rivière[1]. Et lorsqu'une compagnie du 1er bataillon du SS-Panzergrenadier-Regiment 4 Der Führer massacre 643 civils à Oradour-sur-Glane le [2].

Au début de l'été 1944, Lammerding dirige la division Das Reich lors de la bataille de Normandie. Mais il est blessé en et évacué lors de la bataille de Sainteny, dans le secteur Sainteny-Périers, au lieu-dit La Burnoyère. En automne 1944, il retrouve son commandement et participe à la bataille des Ardennes.

Début 1945, Himmler le nomme chef d'état-major du groupe d'armées dont il a pris la tête sur la Vistule.

En , pour moins d'un mois, il commande la dernière division de la Waffen-SS, la 38e division SS de grenadiers Nibelungen, composée en partie d'élèves-officiers et de formateurs de l'école des cadets de la SS de Bad Tölz.

En 1953, au tribunal de Bordeaux, Lammerding est jugé pour crimes de guerre pour les massacres de Tulle et Oradour-sur-Glane commis les et  ; il est condamné à mort par contumace mais l'Allemagne de l'Ouest ne l'extrade pas[3]. À la demande des Français, les Britanniques donnent l'ordre de l'arrêter : il quitte alors Düsseldorf où il vivait ouvertement, pour se réfugier dans le Schleswig-Holstein[4], tandis que l'occupation militaire de l'Allemagne touche à sa fin.

Il crée ensuite à Düsseldorf une entreprise de bâtiments et travaux publics, qu'il dirige jusqu'à sa retraite ; il meurt d'un cancer généralisé en 1971. Ses funérailles attirent plusieurs centaines d'anciens officiers nazis, dont Otto Weidinger[5].

Résumé de sa carrière dans la SS

Décorations

Notes et références

Notes

  1. Équivalent de général de division, en France.
  2. Devenue la Waffen-SS en 1940.
  3. Équivalent de lieutenant, en France.
  4. Équivalent de capitaine, en France.
  5. Équivalent de commandant, en France.
  6. Équivalent de lieutenant-colonel, en France.
  7. Équivalent de colonel, en France.
  8. Équivalent de général de corps d'armée, en France.
  9. Grade intermédiaire entre les grades de colonel et de général de brigade, qui n'a donc pas d’équivalent en France.
  10. Équivalent de général de brigade, en France.

Références

  1. https://www.asafrance.fr/images/PDF/actualite/14_06_13_TULLE_et_ORADOUR_HERODOTE.pdf
  2. « Ramona Dominguez Gil, victime jusqu’ici ignorée du massacre d’Oradour-sur-Glane », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
  3. « L’assassin d’Oradour-sur-Glane est mort à l'âge de 86 ans », article du 14 août 2007, blog du MRAP-Moselle, relatif à la mort de Heinz Barth, qui était officier subalterne dans sa division.
  4. Douglas W.Hawes, Oradour, le verdict final.
  5. Mentionné par Douglas W. Hawes.

Annexes

Bibliographie

  • Guy Penaud, La « Das Reich », 2e SS Panzerdivision, 2005, Éditions de La Lauze, Périgueux (France)
  • Guy Penaud, Oradour-sur-Glane - Un jour de en enfer, 2014, Geste Éditions
  • Douglas W. Hawes, Oradour, le verdict final, Seuil, 2009 (ISBN 978-2-02-098365-5), traduction de Oradour. The final Verdict, Bloomington, Indiana, 2007.

Liens externes

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