Hanfu

Le hanfu (chinois simplifié : 汉服 ; chinois traditionnel : 漢服 ; pinyin : hànfú ; litt. « vêtement (des) Hans »), aussi appelé hanhok (du minnan) ou honfuk (du cantonais), est le vêtement traditionnel porté par les Hans avant la dynastie Qing. Il est aussi appelé hanzhuang (汉装 / 漢裝, hànzhuāng) ou huafu (华服 / 華服, huáfú).

Hanfu
Nom chinois
Chinois traditionnel 漢服
Chinois simplifié 汉服
Traduction littérale vêtement (des) Hans
Duc Yi de Wey en robes de Hanfu, dynastie Chin de l'Est
Une bouddhiste donatrice en robes de Hanfu, début de la dynastie Sung du Nord, 983 ap. J.-C.

Il diffère de la robe qipao (旗袍, qípáo) et de la veste tangzhuang (唐裝, tángzhuāng), habits d’origine mandchoue introduits sous la dynastie Qing, souvent considérés comme les vêtements chinois typiques.

Histoire

Une dame noble de la période des Cinq Dynasties.
Hanfu et vêtements mandchous (dynastie Qing)
Reconstitution d’un hanfu féminin de la dynastie Han.
Sous les Tang, la jupe monte jusqu’à la poitrine.
Type de hanfu dit « taoïste ».

Selon la tradition historique chinoise, le légendaire Empereur Jaune ou ses ministres auraient inventé le hanfu[1], et sa femme, Leizu, l’élevage du ver à soie[2]. En effet, l'histoire du hanfu, surtout dans les élites, est inséparable de celle de la soie.

Le hanfu antique porté par les hommes des classes supérieures, remontant peut-être à la dynastie Shang, est constitué d'un yi (, , « vêtement »), tunique resserrée aux poignets allant jusqu'aux genoux et tenue par une large ceinture, ainsi que d'un chang (, cháng, « jupe »), étroite jupe allant jusqu'aux chevilles portée avec un bixi (chinois : 蔽膝 ; pinyin : bìxī ; litt. « grenouillère »), pan de tissu atteignant les genoux. On employait sans doute le bleu-noir (qing , qīng, « bleu ») et des couleurs primaires vives en raison des techniques de teinture de l'époque.

Durant la dynastie Zhou, qui met l’accent sur les rites, le hanfu prend des formes précises en rapport avec la fonction les occasions officielles. Sous la dynastie Han, le port du hanfu se généralise. C'est d'ailleurs à cette dynastie que le groupe ethnique Han – et son costume, le hanfu – doivent leur nom, mais c'est à partir de la dynastie Song que le terme hanfu apparaitra plus souvent dans les textes, désignant le costume propre aux Han en tant qu’ethnie. Ainsi, l’empereur Jin Taizong d’origine Jurchen (peuple Toungouse à l'origine des Mandchous) interdira son port et imposera la natte mandchoue en 1126, mais l’ordre ne sera pas toujours appliqué[3].

Durant les dynasties qui suivent les Han, différentes variantes du hanfu apparaissent, comme la jupe montant jusqu’au-dessus de la poitrine, typique de la mode féminine de la dynastie Tang. Les contacts avec la Chine de pays d'Asie de l'Est et du Sud-Est étendent l’influence du Hanfu, sur la base duquel se développent le kimono japonais, le hanbok coréen, l'áo tứ thân vietnamien.

Sous la dynastie Qing fondée par les Mandchous, le port du hanfu est formellement interdit. La natte est imposée aux hommes Han tandis que les femmes doivent porter le qipao.

Après la révolution de 1912, le hanfu est rétabli un temps comme habit de cérémonie par Yuan Shikai en 1914. L’intellectuel patriote Xia Zhenwu et plus tard l’artiste Zhang Daqian l’adoptent. Cependant, les chefs de file du Tongmenghui sont déterminés à s’inspirer de l’Occident, et c’est le costume à l’occidentale qui va symboliser la Chine moderne.

Cependant, le hanfu n’a pas complètement disparu au XXIe siècle. Il subsiste comme habit religieux taoïste ou bouddhiste. Au début du XXIe siècle est né en Chine populaire chez les moins de 50 ans un mouvement de résurgence du hanfu lié à une recherche d’identité culturelle et parfois une pointe de nationalisme ou de chauvinisme Han. Rares sont ceux qui en ont fait leur costume de tous les jours, la majorité des adhérents le portent à l’occasion des fêtes traditionnelles, des commémorations historiques, ou d’une cérémonie de la majorité (成人禮, chéngrénlǐ), autre tradition ancienne qu’ils souhaitent ressusciter [4].

Caractéristiques principales

Les caractéristiques principales du Hanfu sont le col croisé (交領, jiāolǐng) et le rabat du tissu côté droit (右衽, yòurèn). Il comporte souvent une ceinture à la taille. Ces caractéristiques le rendent différent des costumes traditionnels des autres ethnies.

Généralement, le Hanfu se divise en deux grandes catégories : la version grand public, que l'on porte tous les jours pendant le travail et la vie quotidienne, et celle que l'on porte pour des occasions plus spéciales. Il y a plusieurs sortes de Hanfu de cérémonie : le Shenyi (深衣) comportant le Zhiju (直裾) et le Quju (曲裾), le Ruqun (襦裙), le Duanda (短打), le Paoshan (袍衫), le Aoqun (襖裙), etc.

Exemple de hanfu
Exemple de hanfu féminin

Parmi ces catégories, le Mianfu (冕服) est la tenue la plus solennelle portée par l’empereur et ses principaux ministres. Le Shenyi est une tenue de tous les jours pour les fonctionnaires locaux et les intellectuels, et peut aussi être porté par les travailleurs ordinaires. Le Ruqun est réservé aux femmes. Les travailleurs agricoles et industriels, ainsi que les soldats, portent presque exclusivement le Duanda durant le travail.

Les Hans traditionnels roulent leurs longs cheveux en chignon. La façon la plus simple de les fixer est avec un Zan (). Les hommes portent aussi des Guan () et des Jin (), de types très variés. Les femmes peuvent avoir des coiffures de plusieurs formes au lieu du seul chignon pour les hommes, décorées par exemple de diverses sortes d'épingles en métal et de pierres précieuses. Les Hans affectionnent également les ornements en jade.

Par contre, à cause du changement de la dynastie Ming à la dynastie Qing et à la prise du pouvoir par le peuple Mandchou(滿) qui vit au nord de la Chine, HanFu(漢服) est remplacé par le costume traditionnel du peuple Man, comme le Qipao (旗袍). Ainsi, le monde d'aujourd'hui connaît peu sur le vrai costume traditionnel du peuple Han, qui représente la majorité de la population chinoise.

Galerie

Notes et références

  1. Livre des générations (Shiben 世本), Ministres de Huangdi
  2. Mémoires historiques, chapitre des Cinq empereurs (Shiji Wudi benji 史記•五帝本紀)
  3. Inaba Kunzan, Histoire complète des Qing (Qingchao quanshi), 1915, p.6 ; Huang Hongshou, « Recherches sur la natte » (Fabian kao), Origines de la révolution et des mouvements révolutionnaires (Geming yuanliu yu geming yundong), Taipei, Zhenzhong Shuju, 1964, 1: 34
  4. Asian Times Online: Han follow suit in cultural renaissance
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