Hanan Achrawi
Hanan Daoud Khalil Achrawi, née Hanan Mikhaïl (en arabe : حنان عشراوي) le à Naplouse, est une Palestinienne, de famille anglicane, qui exerce dans l'enseignement supérieur. Dans son activité intellectuelle aussi bien que dans son activité politique, elle a été la disciple puis la collègue d'Edward Saïd (1935-2003) dont elle était devenue une grande amie. À l'occasion des élections législatives palestiniennes de janvier 2006, elle a été réélue au Conseil législatif palestinien sur une liste nationale, « la Troisième voie », qui a obtenu deux sièges sur un total de 132.
Biographie
Jeunesse et éducation
Hanan Mikhaïl est née à Naplouse, en Palestine alors soumise à l'autorité mandataire, soit la Grande Bretagne. Son père, le docteur Daoud Mikhaïl, originaire de Ramallah, a été par la suite un des fondateurs de l'Organisation de libération de la Palestine. Sa mère, Wadi'a Ass'ad, était une chrétienne fervente d'ascendance libanaise.
Dans sa jeunesse, Hanan Achrawi fréquenta la Friends Girls School de Jérusalem, une institution quaker où ses quatre sœurs étudiaient également. Elle reçut le diplôme de " bachelor " et sa maîtrise en littérature au département d'anglais de l'université américaine de Beyrouth. Elle obtint un doctorat en littérature médiévale et littérature comparée à l'université de Virginie.
Elle revint dans son pays en 1973 pour créer le département d'anglais de l'Université de Birzeit en Cisjordanie, juste au moment où l'université se transformait : alors collège universitaire de deux ans, elle devenait une institution de quatre ans avec un niveau plus élevé. Elle dirigea ce département de 1973 à 1978 puis de nouveau de 1981 à 1984 ; de 1986 à 1990, elle fut élue doyen de la Faculté des lettres. Jusqu'en 1995, elle resta membre de l'Université de Birzeit, publiant de nombreux poèmes, des récits courts, des études et des articles sur la culture palestinienne, la littérature et la politique, dont notamment une Anthologie de la Littérature palestinienne, une Brève Histoire de la Palestine moderne : introduction au criticisme pratique, la Littérature palestinienne contemporaine sous l'Occupation, La poésie et la fiction dans la Palestine contemporaine et Traduction littéraire : théorie et pratique.
Activité politique
L'activisme politique d'Achrawi dans les territoires palestiniens commença presque avec sa carrière d'enseignante à Birzeit. En 1974, alors que l'université subissait des fermetures intermittentes du fait des autorités d'occupation israéliennes, elle fonda le projet « Comité d'Assistance judiciaire et action pour les Droits de l'homme de l'Université de Birzeit ». Son travail politique fut fortement stimulé en 1988 après la première insurrection de l'Intifada, dont elle rejoignit le comité politique, travaillant aussi dans son comité diplomatique jusqu'en 1993. De 1991 à 1993, elle exerça les fonctions de porte-parole officiel de la Délégation palestinienne au processus de paix du Moyen-Orient et comme membre du conseil dirigeant de la délégation.
De 1993 à 1995, après la signature des accords de paix entre Yasser Arafat et Yitzhak Rabin, l'autonomie palestinienne fut établie et Achrawi fut placée à la tête du Comité préparatoire de la commission palestinienne indépendante pour les droits des citoyens à Jérusalem. Hanan Achrawi travailla aussi à partir de 1996 comme membre élu par le district de Jérusalem au Conseil législatif palestinien.
En 1995, Achrawi a publié un ouvrage de mémoires, This Side of Peace: A Personal Account (ISBN 0-684-80294-5).
En 1996, Achrawi fut nommée ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche par l'Autorité palestinienne, mais elle démissionna de ce poste en 1998 pour protester contre la corruption politique, et en particulier contre la manipulation par Arafat des entretiens de paix.
En 1998, Achrawi fonda MIFTAH, Initiative palestinienne pour la Promotion du Dialogue mondial et de la Démocratie, un mouvement qui travaille pour le respect des droits de l'homme, la démocratie et la paix. MIFTAH (« clef » en arabe) reflète le désir d'Achrawi de mettre fin à l'occupation israélienne pour des raisons humanitaires, plutôt qu'historiques ou idéologiques.
En 2003, Hanan Achrawi a reçu le Sydney Peace Prize. Cette attribution a été contestée par les Australiens pro-israéliens et conservateurs qui considéraient la récipiendaire comme ayant fait l'apologie du terrorisme.
Elle apparaît dans le film documentaire Human Flow réalisé par Ai Weiwei sorti en 2017.
Début 2020, elle est l'objet d'une polémique, après avoir relayé sur Twitter une fausse rumeur de crime rituel contre les Israéliens[1].
Prix et distinctions
Source
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Hanan Achrawi » (voir la liste des auteurs).
Notes et références
- « Antisémitisme : quand des Palestiniens reprennent l'accusation de crime rituel », sur marianne.net, (consulté le ).
- Hanan Achrawi avec son mari et ses filles
Liens externes
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- MIFTAH : une ONG dirigée par Hanan Achrawi
- Une entrevue avec Achrawi
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