Habitation de Québec

L'Habitation de Québec (moyen français : Abitation de Quebecq) est un ensemble de bâtiments inter-reliés que Samuel de Champlain a fait construire lorsqu'il fonda Québec en 1608. Elle servait à la fois de fort, de poste de traite et de logis pour la nouvelle colonie de la Nouvelle-France[1].

Habitation de Québec

Reproduction à l'échelle de la première habitation lors du tricentenaire de Québec, en 1908.
Localisation
Situation Place Royale
Québec
Canada
Coordonnées 46° 48′ 46″ nord, 71° 12′ 09″ ouest
Géolocalisation sur la carte : Québec
Géolocalisation sur la carte : Ville de Québec
Architecture
Type Poste de traite
Histoire
Architecte Samuel de Champlain
Date d'érection 1608

Description

Première construction

Lors de son troisième voyage en Nouvelle-France, Samuel de Champlain et ses hommes débarquent le près de Stadaconé, au pied du cap Diamant. Ils sont mandatés par Pierre Du Gua de Monts, détenteur du monopole du commerce en Nouvelle-France, pour établir un poste de traite. Aussitôt, ils commencent à abattre les arbres du site (principalement des noyers) et érigent en premier lieu un « magasin » pour entreposer leurs vivres. Ils creusent ensuite des fossés, installent les fondations puis construisent le reste du logis. Le premier hiver à l'intérieur de ces installations sera désastreux : 20 hommes meurent sur 28, principalement du scorbut. En 1609, l'habitation est complétée.

Description par Champlain

« Abitation de Quebecq, 1608, par Champlain : A Le magazin. B Colombier. C Corps de logis où sont nos armes, & pour loger les ouvriers. D Autre corps de logis pour les ouvriers. E Cadran. F Autre corps de logis où est la forge, & artisans logés. G Galleries tout au tour des logemens. H Logis de sieur de Champlain. I La porte de l'habitation, où il y a pont-levis. L Promenoir autour de l'habitation concernant 10. pieds de large jusques sur le bort du fossé. M Fossés tout autour de l'habitation. N Plattes formes, en façon de tenaille pour mettre le canon. O Jardin du sieur de Champlain. Q Place devant l'habitation sur le bort de la riviere. R La grande riviere de sainct Lorens. »

« Je fis continuer nostre logement, qui estait de trois corps de logis à deux estages. Chacun contenoit trois thoises de long & deux & demie de large. Le magazin six & trois de large, avec une belle cave de six pieds de haut. Tout autour de nos logemens je fis faire une galerie par dehors au second estage, qui estait fort commode, avec des fossés de 15. pieds de large & six de profond : & au dehors des fossés, je fis plusieurs pointes d'esperons qui enfermoient une partie du logement, là où nous mismes nos pièces de canon : & devant le bastiment y a une place de quatre thoises de large, & six ou sept de long, qui donne sur le bort de la riviere. Autour du logement y a des jardins qui sont tres-bons, & une place de costé de Septemptrion qui a quelque cent ou six vingts pas de long, 50. ou 60. de large. »

 Samuel de Champlain, [2]

Reconstruction

En 1620, on entreprend la construction du château Saint-Louis en haut du cap qui surplombe le poste. Parallèlement, ce dernier subit des travaux d'améliorations dont l'ajout de deux tourelles et d'une cour carrée. Champlain prend la décision de reconstruire l'habitation, cette fois-ci en pierres.

En 1629, le site est incendié lors de l'occupation anglaise par les frères Kirke. Champlain refait construire l'Habitation en 1633. Deux ailes érigées entre 1650 et 1660 abritent le magasin.

En 1682, un incendie brûle une partie de la basse-ville. Le magasin est détruit et les bâtiments de l'Habitation restants sont détruits à jamais en 1687, par ordre de l'évêché, pour ériger une église dans la basse-ville. Le dernier élément de l'Habitation, la maison de Charles Marquis, huissier royal et marchand de vin, est détruit à son tour en 1735.

Maquette de la Seconde Habitation de Québec.
Le tracé au sol rappelle l'une des tourelles.

Découverte

Des fouilles archéologiques sur la Place-Royale, menées de 1975 à 1978, mettent au jour les vestiges de l'Habitation. Ils constituent un rare témoignage du début du XVIIe siècle et de la fondation de Québec d'où partiront les activités de développement du territoire de la Nouvelle-France[3].

Plaque commémorative

Sur une plaque commémorative installée sur l'actuel mur extérieur de l'église Notre-Dame-des-Victoires, sur la place royale, à Québec, il est écrit :

« C'est sur cet emplacement stratégique, fréquenté par les Amérindiens depuis environ 3 000 ans, que Samuel de Champlain fonde le comptoir de Québec, le 3 juillet 1608. Il y fait construire une habitation en bois qui est reconstruite en pierre à partir de 1624. De 1633 à 1682, ce bâtiment sert de magasin avant d'être détruit par un incendie. L'église Notre-Dame-des-victoires est élevée sur une partie des vestiges de l'Habitation vers 1688.

Ce lieu symbolique rappelle le premier établissement français permanent en Amérique. Il témoigne de l'œuvre de Champlain, de la fondation de la ville de Québec et de la Naissance de la Nouvelle-France.

Ce site a été classé le par la ministre de la Culture, des Communications et de la Condition féminine. »

Notes et références

  1. L'Encyclopédie canadienne : Champlain et la fondation de Québec.
  2. Œuvres de Champlain, présenté par Georges-Émile Giguère, Éditions du Jour, Montréal, 1973, vol. 1, p. 155-156.
  3. Alain Côté, « Lieu de fondation de Québec : l'Habitation de Champlain », Un patrimoine incontournable, Commission des biens culturels, no 1, , p. 14-15.

Liens externes

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