Hôtel de Grimbergen

L'Hôtel de Grimbergen est un édifice qui fait partie du vaste ensemble architectural de style néo-classique de la place Royale de Bruxelles en Belgique construit entre 1775 et 1782 par les architectes français Jean-Benoît-Vincent Barré et Barnabé Guimard à l'époque des Pays-Bas autrichiens.

Localisation

L'Hôtel de Grimbergen est situé à l'ouest du palais royal, face à l'Hôtel de Belle-Vue, à l'angle de la place Royale et de la rue Royale à Bruxelles. Il occupe plus précisément le no 10 de la place Royale et le no 2-4 de la rue Royale.

Situation de l'Hôtel de Grimbergen sur la place Royale.

Historique

Historique de la place Royale

Le Café de l'Amitié
durant la Révolution belge.
Le balcon.

Les autorités autrichiennes souhaitaient édifier à l'emplacement de l'ancien palais du Coudenberg, incendié en 1731, une place monumentale inspirée des modèles français tels la place Stanislas de Nancy (1755) et la place Royale de Reims (1759)[1].

Le projet fut approuvé en 1774 par l'impératrice Marie-Thérèse d'Autriche[1], qui autorisa la démolition du palais[2].

En 1776, le projet devint un plan urbanistique monumental comportant huit pavillons, qui fut confié aux architectes français Jean-Benoît-Vincent Barré, qui conçut le projet de base, et Barnabé Guimard, qui assura la réalisation des plans détaillés[2].

En raison des coûts élevés, le gouvernement fit appel à l'abbaye du Coudenberg et à l'abbaye de Grimbergen, à certaines associations comme la corporation des Brasseurs et la Loterie impériale et royale des Pays-Bas ainsi qu'à des particuliers comme le comte de Spangen, la comtesse de Templeuve et le marchand de vins Philippe de Proft[2],[3].

Historique de l'Hôtel de Grimbergen

L'Hôtel de Grimbergen fut édifié à partir de 1776 pour l'abbaye de Grimbergen sur un terrain acheté au gouvernement[4]. La construction était probablement terminée en 1781 puisqu'un édit du gouvernement datant de 1781 ordonnait d'enduire dans l'année les façades en briques encore apparentes pour tous les pavillons de la place Royale[5].

Il fut ensuite divisé et occupé par des particuliers ou des négoces comme un café (le Café de l'Amitié, vers 1830) et une librairie (vers 1840)[4].

Vers 1920, les différentes parties de l'édifice furent fortement remaniées : l'aile située le long de la place Royale connut des transformations intérieures selon des plans de l'architecte Édouard Pelseneer tandis que l'aile située le long de la rue Royale fut réaménagée pour l'installation de la « Lloyds & National Provincial Foreign Bank Ltd. » et augmentée d'une annexe au nord[4].

Le bâtiment, réaffecté au « Ministère de la Région bruxelloise » (ancien nom du gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale), fut à nouveau rénové en 1984, et les vestiges de l'ancienne chapelle ducale et de la rue Isabelle situés sous l'édifice furent revalorisés[4]. Il abrite actuellement le service d'information touristique BIP (Bruxelles Info Place / Brussel Info Plein / Brussels Info Place).

Architecture

Structure

L'édifice comporte trois façades, une première le long de la place Royale, une deuxième le long de la rue Ducale et une troisième orientée vers le nord et prolongée par une annexe sous toiture à la Mansart.

Cette troisième façade et son annexe donnent sur une cour fermée par un portail orné de lions et prolongé par un mur de clôture à balustrade.

Maçonneries

L'Hôtel de Grimbergen présente des façades enduites et peintes en blanc comme tous les pavillons de la place Royale ainsi que la plupart des immeubles néoclassiques dessinés par Guimard autour du Parc de Bruxelles (Hôtel Errera, Hôtel de Ligne, Hôtel Empain, le « Lambermont »...).

Ceci résulte de l'édit du gouvernement de 1781 qui ordonnait d'enduire les façades en briques de tous les pavillons de la place Royale[5].

Le bâtiment principal

Le bâtiment principal, de trois niveaux, présente sept travées le long de la place Royale, huit le long de la rue Royale et cinq au nord.

Le rez-de-chaussée est rythmé par une succession d'arcades cintrées à imposte et clé d'arc à perles et volutes, séparées par une maçonnerie à bossages plats et à lignes de refend. Autour de l'arc des arcades, les bossages adoptent un profil rayonnant, typique de l'architecture néoclassique. Dans chaque baie cintrée est inscrite une fenêtre à arc surbaissé possédant un appui de fenêtre supporté par deux corbeaux à motif de gouttes et rudentures.

Séparé du rez-de-chaussée par un entablement, le premier étage est percé de hautes fenêtres rectangulaires à meneau et traverse de bois. Ces fenêtres, à l'encadrement mouluré, sont ornées à leur base d'une allège à balustrade et à leur sommet d'un petit entablement à frise de denticules soutenu par des consoles rectangulaires. Deux des fenêtres sont précédées d'un balcon à balustrade de pierre soutenu par des consoles ornées de volutes et de feuilles d'acanthe.

Le deuxième étage est percé de fenêtres plus petites dont l'ornementation se réduit à un encadrement mouluré et sommé d'une corniche en forte saillie soutenue par des modillons rectangulaires, elle-même surmontée d'une balustrade en attique.

La façade de la rue Royale est percée de deux grandes portes en bois surmontées chacune d'une fenêtre d'imposte quadripartite et d'un cartouche marqué « Hôtel de Grimbergen ». La fenêtre située au-dessus de chaque porte est précédée d'un balcon à balustrade de pierre soutenu par des consoles ornées de volutes et de feuilles d'acanthe.

La façade de la place Royale ne compte qu'une seule porte, surmontée d'un cartouche marqué « Palais de Charles-Quint ».

Porte d'entrée du no 4.
Arcade cintrée
et fenêtre surbaissée.
Clé d'arc
à perles et volutes.
Console
à volutes et feuilles d'acanthe.

L'annexe

La façade nord est prolongée par une annexe de deux niveaux, ajoutée en 1920, surmontée d'une toiture à la Mansart.

Cette annexe présente des façades très différentes de celles du bâtiment principal.

La petite façade d'une seule travée orientée vers la rue Royale est percée d'une porte inscrite dans une arcade cintrée à imposte entourée par une maçonnerie à bossages plats et à lignes de refend.

Cette porte est surmontée d'une petite fenêtre rectangulaire surmontée d'un grand cartouche plat agrémenté à sa base de gouttes (petits pendentifs typiques de l'architecture néoclassique).

La façade orientée vers le Palais des Beaux-Arts comporte trois travées de deux niveaux de fenêtres rectangulaires, les supérieures étant également surmontées de cartouches à gouttes.

Le portail

Pilier du portail.

Au nord, le bâtiment est bordé d'une cour pavée fermée par un portail.

Ce portail est constitué d'une grille en fer forgé noire surmontée de pointes de lances et de pommes de pin dorées, supportée par deux piliers en pierre de taille dont le tronc est orné d'un cartouche circulaire surmonté d'un ruban. Chaque pilier est surmonté par un lion de pierre couché.

Cartouche du portail.
Le portail.
Lion du portail.

Le mur de clôture

Le groupe sculpté du pilier central.

Le portail est prolongé par un mur à balustrades en pierre blanche qui va de l'Hôtel de Grimbergen à l'Hôtel Errera voisin.

Ce mur est rythmé par seize piliers surmontés de vases de pierre répartis de part et d'autre d'un pilier beaucoup plus fort portant un groupe sculpté.

Les vases de pierre sont alternativement ornés soit de têtes de lion et de draperies soit de guirlandes de laurier.

Le pilier central est orné d'un cartouche flanqué de corbeaux rectangulaires à feuilles d'acanthe portant un entablement sommé d'un groupe sculpté figurant une armure, un casque ceint d'une couronne de lauriers, un bouclier, une enseigne marquée « Patria », des lances, des haches, une masse d'armes...

Vases de pierre du mur reliant l'Hôtel de Grimbergen et l'Hôtel Errera

Accessibilité

Ce site est desservi par les stations de métro : Gare centrale et Parc.

Références

  1. Le Patrimoine monumental de la Belgique, Bruxelles, Volume 1C, Pentagone N-Z, Pierre Mardaga éditeur, 1994, p.222
  2. Le Patrimoine monumental de la Belgique, Bruxelles, Volume 1C, Pentagone N-Z, op. cit., p.223
  3. Brigitte D'Hainaut-Zveny, Un exemple de mise en scène urbaine. La place Royale de Bruxelles (1774-1784), allégorie d'un nouveau rapport politique au siècle des Lumières, in Performing Arts in the Austrian 18th Century: New Directions in Historical and Methodological Research, University of Gent, 1999, p.53
  4. Le Patrimoine monumental de la Belgique, Bruxelles, Volume 1C, Pentagone N-Z, op. cit., p.237
  5. Le Patrimoine monumental de la Belgique, Bruxelles, Volume 1C, Pentagone N-Z, op. cit. p.224

Bibliographie

  • Arlette Smolar-Meynart et André Vanrie, Le quartier royal (Bruxelles), CFC Éditions, , 318 p. (ISBN 978-2-930018-17-1).
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