Hôtel de Coislin

L'hôtel de Coislin est un hôtel particulier du XVIIIe siècle, situé dans le 8e arrondissement de Paris à l'angle de la rue Royale et de la place de la Concorde.

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Histoire

Hôtel de Coislin avec le trumeau extérieur couronné d'un trophée composé de bouclier, de casque empanaché, d'un faisceau de licteurs, d'épée.

L'hôtel est construit en 1770 par l'architecte Ange-Jacques Gabriel[1] sur une commande de Marie-Anne de Mailly-Rubempré, marquise de Coislin, puis duchesse de Mailly maîtresse royale, née le et morte le à Paris. Fille du général Louis de Mailly (1696-1767), chevalier des ordres du roi, et d'Anne Françoise Elisabeth Arbaleste de Melun, petite-fille de Louis, comte de Mailly et sœur de la princesse de Montbarrey, elle épouse en premières noces, le , le marquis Charles Georges René du Cambout de Coislin.

Le , cet hôtel particulier fut le lieu de signature des premiers traités d'amitié, de commerce et d'alliance entre la France, représentée par Conrad Alexandre Gérard, et les États-Unis, représentés par Benjamin Franklin, Silas Deane et Arthur Lee. De par ces traités, la France reconnaît l'indépendance des États-Unis et conclut un soutien militaire et une paix éternelle entre les deux États[2].

En hommage à Benjamin Franklin pour ce travail diplomatique, une plaque est visible sur le bâtiment à l'angle de la place de la Concorde et de la rue Royale et indique :

« En cet hôtel, le 6 février 1778, Conrad A. Gérard, au nom de Louis XVI, Roi de France, Benjamin Franklin, Silas Deane, Arthur Lee au nom des États-Unis, ont signé les Traités de paix, de Commerce et d'Alliance par lesquels la France avant toute autre nation reconnaissait l'indépendance des États-Unis. »

Chateaubriand y vécut en tant que locataire de 1805 à 1807[3],[4].

Le Cercle de la rue Royale par James Tissot, 1868.

Le Cercle de la rue Royale, cercle masculin réservé à la haute bourgeoisie parisienne, s'installe en 1866 dans les murs de l’hôtel de Coislin. En 1868, 12 de ses membres posent sur le balcon de l’hôtel[5] pour l'artiste James Tissot. Le cercle de la rue Royale, portrait de groupe classé aux monuments historiques[6], est acquis par le Musée d'Orsay en 2011[7].

L'hôtel de Coislin est transformé en 1920 en bureaux par la Société maritime des pétroles et reste destiné à ce type d'activité en raison de son classement. Il deviendra ensuite les bureaux de la Morgan Guaranty Trusts, se succéderont ensuite divers sièges sociaux de sociétés.

Le , les façades sont classées au titre des monuments historiques, tandis que le grand salon n'est classé que le [8].

En 2002, il est acquis par le fonds Qatar Investment Authority, puis par la fondation hollandaise Mayapan durant trois ans. L'hôtel subit de grands travaux de restructuration, fin 2003, dirigés par l'architecte Jean-Michel Wilmotte.

Architecture

Pendant du palace du Crillon, cet hôtel forme un pavillon d'angle à l'extrémité d'un portique de douze colonnes d'ordre corinthien. Il présente, sur trois travées, un portique dont les quatre colonnes supportent un entablement couronné d'un fronton. Les trumeaux extérieurs possèdent des niches destinées à des statues qui n'ont pas été placées, des médaillons et des trophées en guise de couronnement. La façade est rehaussée d'ornements : balustrade qui souligne l'étage noble, guirlandes sous les appuis de fenêtre du second étage[9].

Le fronton représente l'allégorie du Progrès du Commerce, « femme couronnée de perles, de corail et de fruits. Elle s'appuie sur un ballot et tient dans la main droite le caducée. On reconnaît de part et d'autre, des jarres, des ballots, une ancre et un gouvernail[10] ».

Voir aussi

Une réplique, construite par Horace Trumbauer, des deux corps de bâtiment de la place de la Concorde est située à Philadelphie ; l'un des bâtiments accueille la Free Library of Philadelphia.

Notes et références

  1. L'hôtel de Coislin cherche un locataire, article du 13 mai 2004, Les Échos
  2. « Lieux de mémoire américains à Paris », sur usembassy.gov (consulté le ).
  3. Chronologie détaillée de la vie de Chateaubriand.
  4. Lire sur Wikisource Mémoires d’outre-tombe, autobiographie de Chateaubriand, page 469.
  5. « Musée d'Orsay: James Tissot Le Cercle de la rue Royale », sur www.musee-orsay.fr (consulté le )
  6. « « Tableau : Le Cercle de la rue Royale », base Palissy, ministère français de la Culture », sur http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/palissy_fr?ACTION=CHERCHER&FIELD_1=REF&VALUE_1=PM77002221, (consulté le )
  7. « Musée d'Orsay : Notice d'œuvre », sur www.musee-orsay.fr (consulté le )
  8. « Hôtel de Coislin », notice no PA00088824, base Mérimée, ministère français de la Culture
  9. Encyclopaedia universalis, vol. 7, Encyclopaedia universalis France, , p. 427.
  10. Solange Granet, Images de Paris. La Place de la Concorde, Gallimard, , p. 43.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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