Hélène Fleury-Roy

Hélène Fleury-Roy, née Hélène Gabrielle Fleury le à Carlepont[1] et décédée le à Saint-Gaudens, est une compositrice, pianiste et pédagogue française.

Elle est la première femme lauréate du concours de composition musicale du prix de Rome[2], obtenant en 1904 un second grand prix[3].

Biographie

Hélène Fleury est née en 1876 dans l'Oise mais c'est depuis La Ferté-sous-Jouarre qu'elle remporte ses premiers succès musicaux comme compositrice, à partir du milieu des années 1890, grâce à plusieurs envois primés à la Revue musicale Sainte-Cécile (de Reims)[4] : une mélodie en 1897[5], une pièce pour piano à quatre mains en 1898[6], et surtout un Allegro symphonique pour orgue en 1899[7], devançant ainsi Théodore Sourilas, Albert Roussel et Raoul de Lescazes.

Elle étudie au Conservatoire de Paris dans les classes de Dallier, Gédalge et Widor.

En 1903, les femmes sont autorisées pour la première fois par le ministre de l'Instruction publique à concourir pour le prix de Rome[8] et, dès cette année, Hélène Fleury devient la première femme à se présenter au concours de composition musicale[9]. Dans une interview donnée au journal La Fronde[10], elle raconte "n'avoir aucun espoir de remporter le Grand prix" mais trouver "brave...et amusant [...] de concourir pour un objet qui n'a jusqu'ici été réservé qu'aux hommes". Et de poursuivre : "je pense que cette initiative doit forcément produire de bons résultats mais je n'ai pas la prétention d'en profiter moi-même. D'autres viendront qui récolteront ce que j'aurais semé... Et cela suffit à me contenter". Si elle échoue à l'épreuve de fugue, elle donne ses impressions de retour de première mise en loge quelques jours plus tard dans le même journal[11] : "cela s'est très bien passé ! J'ai bien travaillé, et quoique éliminée au premier concours, je suis enchantée de mon séjour à Compiègne et j'ai bien l'intention de renouveler l'épreuve, l'année prochaine".

De fait, Hélène Fleury est de nouveau candidate en 1904, réussit l'épreuve préliminaire[12] et compose lors de la mise en loge réglementaire d'un mois une cantate qui obtient le deuxième second grand prix[13], devenant ainsi la première femme lauréate du prestigieux concours.

A la suite de ses succès académiques, Hélène Fleury est professeur de piano et d'harmonie à Paris, épouse le scientifique Louis Roy en 1906, puis emménage dans le midi de la France où elle enseigne à partir de 1928 l'harmonie, le piano et la composition au sein du conservatoire de Toulouse[14]. Parmi ses élèves se distinguent le chef d'orchestre Louis Auriacombe, le compositeur Charles Chaynes ou le violoniste Pierre Doukan. Elle décède en 1957 à Saint-Gaudens, où elle s'était retirée.

Œuvres

Parmi ses compositions, figurent[15] :

  • Ne pleurez pas !, mélodie pour voix et piano (1897)
  • Pensée, pièce pour piano (1897)
  • Menuet pour piano à quatre mains (1898)
  • La Nuit, pièce pour piano (1898)
  • Scherzo pour piano (1898)
  • Étude pour la main gauche seule (1899)
  • Allegro symphonique pour orgue (1899)
  • Djinns et farfadets pour piano
  • Sonate pour piano et violon
  • Medora, cantate pour le Prix de Rome (1904)
  • Soir de Bretagne, mélodie pour voix et piano (1904)
  • Rêverie pour violoncelle et piano (1904)
  • Fantaisie pour alto et piano, op. 18, morceau de concours du Conservatoire de Paris en 1906
  • Quatuor pour piano et cordes (1909)
  • Trois pièces faciles pour violon et piano (1911)
  • Pastorale pour orgue (1914)
  • Soir de Bataille, poème symphonique, donné en première audition à Toulouse en 1934[16]

Notes et références

  1. Archives départementales de l'Oise, année 1876, acte no 569, consulté en ligne le 29 septembre 2019
  2. Article Hélène Fleury-Roy sur musimem.com
  3. Annonce des résultats in Le Ménestrel, 3823, 70e année, no 27, 3 juillet 1904, p. 215
  4. Notice BnF de la revue
  5. Résultats du 10e concours de composition in Revue musicale Sainte-Cécile, 4e année, no 15, 21 mai 1897
  6. Résultats du 15e concours de composition in Revue musicale Sainte-Cécile 5e année, no 19, 5 août 1898
  7. Résultats du 17e concours de composition in Revue musicale Sainte-Cécile 6e année, no 16, 2 juin 1899
  8. Mention dans Le monde artiste, 43e année, no 14, 5 avril 1903, p. 222
  9. Mention dans Le Ménestrel, 3758, 69e année, no 14, 5 avril 1903, p. 111
  10. No 1972, 7e année, lundi 4 mai 1903, à lire en ligne
  11. La Fronde no 1984, 7e année, samedi 16 mai 1903, à lire en ligne
  12. Mention dans Le Ménestrel, 3817, 70e année, no 21, 22 mai 1904, p. 167
  13. Mention dans La Fronde, no 2102, 8e année, 1er juillet 1904
  14. Informations de Nicole Jacquemin, bibliothécaire du CRR de Toulouse, données sur le site musimem
  15. Recherche dans le catalogue de la BnF et dépouillement presse
  16. Recension du concert dans Le Ménestrel, 5107, 96e année, no 11, 16 mars 1934, p. 110

Liens externes

  • Portail de la musique classique
  • Portail des femmes et du féminisme
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.