Gyrolaser
Un gyromètre laser ou gyrolaser est un capteur de vitesse angulaire (gyromètre) mettant en œuvre un rayon laser. Celui-ci parcourt un circuit optique dans les deux sens, l’interférence des deux rayons va dépendre de la vitesse de rotation de l’ensemble.
Préambule
Le gyromètre laser est un capteur capable de mesurer une vitesse angulaire dans un plan. En associant trois gyromètres, il est possible de mesurer la vitesse angulaire d'un mobile dans l'espace. Cette mesure est utilisée dans les centrales à inertie qui équipent certains navires, avions, satellites, sous-marins.
Le gyromètre laser remplace les gyroscopes mécaniques utilisés précédemment et permet l'amélioration de la précision.
Description
Le premier gyrolaser fut présenté aux États-Unis par Macek et Davis en 1963. La technologie a depuis été développée et industrialisée par un nombre restreint de sociétés autour du monde. Cette technologie est actuellement la technologie inertielle de haute performance la plus diffusée. Plus d'un million[1] de gyrolasers sont utilisés dans le guidage inertiel et plusieurs centaines de milliers, en navigation inertielle, domaine dans lequel ils ont prouvé une très grande fiabilité, avec une incertitude inférieure à 0,01 °/heure et un temps moyen entre pannes supérieur à 300 000 heures.
Contrairement au gyromètre mécanique, le gyrolaser n’est pas sensible à l’accélération ; de plus, ils ont une meilleure stabilité du facteur d’échelle. Enfin il est considéré comme plus fiable en raison de l’absence de pièce mécanique en mouvement[2]. Certaines erreurs peuvent être caractérisées, comme l’erreur autour de zéro. La précision augmente lorsque la taille de l’instrument augmente[3].
Le gyrolaser est également très robuste et très peu sensible aux perturbations engendrées par son environnement (température, vibrations et chocs) car il repose sur une conception monolithique de sa partie optique qui est usinée au sein d'un bloc de vitrocéramique.
Principe physique
On considère un trajet optique circulaire (rayon R) dans le vide animé d’un mouvement de rotation à la vitesse ϖ. Après un temps Δt, le point P est placé à la position P'. Deux rayons laser parcourent le trajet en sens inverse. Il est possible de montrer que la différence de chemin optique αR est proche de où c est la vitesse de la lumière. Cette expression s’écrit aussi (avec S la surface limitée par le cercle décrit) et se généralise pour toutes les surfaces[4].
L’interférence va permettre d’accéder à la différence de chemin optique et donc à la vitesse de rotation.
La précision est directement proportionnelle à la surface S et s'accroit donc avec la taille de l'instrument.
Il existe deux types de gyromètres optiques : le gyromètre laser (ou gyrolaser) et le gyromètre à fibre optique.
Particularités du gyrolaser
L’appareil comporte une partie optique et une partie électronique. Il est de forme triangulaire ou carrée.
La partie optique comporte des miroirs et un tube capillaire rempli d’un mélange gazeux qui constitue le milieu amplificateur du laser. Le premier miroir est concave pour améliorer la focalisation, le deuxième est fixé sur un moteur piézoélectrique ce qui va permettre de moduler la puissance du laser et le troisième est semi-réfléchissant, ce qui permet de récupérer une partie du faisceau[5].
Il existe également des gyromètres triaxe en forme de tétraèdre[6].
Exemples de véhicules ou armes utilisant le gyrolaser
- Tous les avions de transports civils de premier niveau (notamment les Airbus[7] et Boeing[8]) utilisent des centrales de navigation à gyrolasers
- La plupart des avions d'armes et des avions de transport militaire (Rafale, F-15E Strike Eagle, HAL Tejas...)
- La plupart des hélicoptères d'attaque et de transport (Apache, Tigre, NH90, MH-60R et MH-60S)
- La plupart des missiles disposant d'un guidage inertiel (Scalp-EG, MDCN, JDAM, JSOW...)
- La plupart des navires militaires (FREMM, Porte-avion CdG, BPC,... ) et des sous-marins (Barracuda, Rubis...)
- Les obusiers pour leur centrale inertielle de pointage (Caesar, PzH2000, Archer, ...)
Notes et références
- « New Inertial Measurement Unit Offers Same Industry Leading Capabilities, but in a Smaller Package », sur aerospace.honeywell.com (consulté le )
- Radix 1999, 3.3 Intérêt des gyromètres laser
- Radix 1999, 3.4 Performances
- Radix 1999, 2.2 Comparaison des trajets optiques
- Radix 1999, 3.1 Constitution
- Radix 1999, 3.5 Gyromètre laser triaxe
- (en) « Honeywell's ADIRU selected by Airbus » (version du 17 octobre 2006 sur l'Internet Archive), Aviation International News via archive.org, 22—28 July 2002
- (en) Digital Avionics Systems, IEEE, AIAA, (ISBN 978-0-7803-3050-4, lire en ligne)
Voir aussi
Bibliographie
- Jean-Claude Radix, Gyromètres optiques, Éditions techniques de l'ingénieur, (lire en ligne)