Guerres de l'opium
Les guerres de l’opium (en chinois : 鴉片戰爭) sont des conflits motivés par des raisons commerciales qui opposèrent au XIXe siècle la Chine de la dynastie Qing, voulant interdire le commerce de l’opium sur son territoire, à plusieurs pays occidentaux qui voulaient encourager son commerce car le produisant dans leurs colonies.
Description
Depuis 1773, le Royaume-Uni disposait du monopole de la vente d'opium en Chine. Le Royaume-Uni chercha alors à affaiblir la Chine et à la forcer à l'ouverture aux puissances étrangères[1]. À titre de réponse, en 1800, la Chine interdit la culture du pavot pour réduire l'hégémonie du Royaume britannique sur le marché chinois, mais le Royaume-Uni importa alors le pavot d'Inde pour continuer à alimenter le marché chinois. Le conflit fit émerger des tensions provoquées par le renforcement des lois anti-opium du gouvernement Qing en réponse à l'intensification par les Britanniques de leurs exportations illégales en Chine de l’opium qu'ils produisaient dans l’Inde britannique.
- La première guerre de l'opium fut déclenchée lorsque la Chine interdit l'importation et la consommation d'opium en 1839[2]. Elle opposa la Chine au Royaume-Uni, jusqu'en 1842.
- La seconde guerre de l'opium se déroula de 1856 à 1860 et vit cette fois l'intervention de la France, et des États-Unis aux côtés du Royaume-Uni. Le nom par lequel est désignée cette guerre s’explique par le fait qu'elle peut être considérée comme le prolongement de la première guerre de l'opium.
La Chine perdit les deux guerres, et fut contrainte d'autoriser le commerce de l’opium financé par la banque HSBC[3], et de signer des traités inégaux, ayant pour conséquences l’ouverture de certains ports et la concession du territoire de Hong Kong pour 99 ans à la Grande-Bretagne. Plusieurs autres pays occidentaux en profitèrent pour signer également des traités inégaux avec la Chine, forçant ainsi son ouverture au commerce étranger à des conditions qui lui furent défavorables. La seconde guerre de l'opium se fit dans le contexte de la très meurtrière révolte des Taiping (1851-1864), parachevant l'affaiblissement du pays. L’influence étrangère eut ensuite pour conséquence la révolte des Boxers (1899-1901), puis la chute de la dynastie Qing en 1911, suivie de l'instauration de la république de Chine en 1912.
Filmographie
- La Guerre de l'opium, 1997, réal. Xie Jin.
- Histoire du trafic de drogue : l'ère des empires, 2020, documentaire de Christophe Bouquet.
Notes et références
Notes
- Comptoir ou agence d'un établissement commercial ou industriel à l'étranger, et plus spécialement dans les anciennes colonies.
Références
- Évelyne Ferron, « Les guerres de l’opium du XIXe siècle en Chine », sur Radio-Canada.ca, émission « Aujourd'hui l'Histoire », (consulté le )
- Futura, « Qu'appelle-t-on la guerre de l'opium ? », sur futura-sciences.com (consulté le )
- « HSBC : une banque au lourd passé et au présent sulfureux », sur blogs.mediapart.fr, Club de Mediapart (consulté le )
Voir aussi
Bibliographie
- Julia Lovell, La Guerre de l'opium, éditions Buchet-Chastel,
- L'Histoire, numéro spécial sur les guerres de l'opium, .
Articles connexes
- Révolte des Boxers
- Dynastie Qing
- Première guerre de l'opium
- Seconde guerre de l'opium
- Alliance des huit nations
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