Gricourt

Gricourt est une commune française située dans le département de l'Aisne, en région Hauts-de-France.

Cet article possède des paronymes, voir Grécourt et Dricourt.

Gricourt

La mairie.
Administration
Pays France
Région Hauts-de-France
Département Aisne
Arrondissement Saint-Quentin
Intercommunalité Communauté de communes du Pays du Vermandois
Maire
Mandat
Roland Varlet
2020-2026
Code postal 02100
Code commune 02355
Démographie
Gentilé Gricourtois(es)
Population
municipale
966 hab. (2018 )
Densité 97 hab./km2
Géographie
Coordonnées 49° 53′ 22″ nord, 3° 14′ 43″ est
Altitude Min. 78 m
Max. 131 m
Superficie 9,92 km2
Unité urbaine Commune rurale
Aire d'attraction Saint-Quentin
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Saint-Quentin-1
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Hauts-de-France
Gricourt
Géolocalisation sur la carte : Aisne
Gricourt
Géolocalisation sur la carte : France
Gricourt
Géolocalisation sur la carte : France
Gricourt

    Géographie

    Gricourt est un village de l'Aisne (Picardie) qui se situe à 2,5 km au nord de Saint-Quentin. Fresnoy-le-Petit est un écart situé à l'ouest du chef-lieu.

    Urbanisme

    Typologie

    Gricourt est une commune rurale[Note 1],[1]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[2],[3].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Saint-Quentin, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 120 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[4],[5].

    Occupation des sols

    Carte de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (92,4 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (93,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (92,4 %), zones urbanisées (5,1 %), forêts (2,5 %)[6].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].

    Histoire

    La guerre 1914-1918

    Comme d'autres villages de la région, Gricourt est sorti meurtrie de la Grande Guerre car le village a été entièrement rasé en 1917 par les Allemands.
    Le , soit moins d'un mois après la déclaration de guerre, l'armée française bat en retraite vers l'ouest et les Allemands arrivent à Gricourt[8]. Dès lors commença l'occupation allemande qui dura jusqu'en . Le front se situant à une vingtaine de kilomètres à l'ouest vers Péronne, l'activité des occupants consistait principalement à assurer le logement des combattants et l'approvisionnement en nourriture. Des arrêtés de la kommandantur obligeaient, à date fixe, sous la responsabilité du maire et du conseil municipal, sous peine de sanctions, la population à fournir : blé, œufs, lait, viande, légumes, destinés à nourrir les soldats du front. Toutes les personnes valides devaient effectuer des travaux agricoles ou d'entretien. Voici des extraits d'un arrêté de la kommandantur d'Holnon valable pour 25 communes de la région : " Holnon le . Tous les ouvriers et les femmes et les enfants de 15 ans sont obligés de faire travaux des champs tous les jours aussi dimanche de quatre heure du matin jusque huit heures du soir... Après la récolte les fainéants seront emprisonnés six mois… Les femmes fainéantes seront exilées à Holnon pour travailler. Après la récolte, les femmes seront emprisonnées six mois… Les enfants fainéants seront punis de coups de bâton.De plus le commandant réserve de punir les ouvriers fainéants de 20 coups de bâton tous les jours… Les ouvriers de la commune Vendelles sont punis sévèrement".(voir le document entier sur Gallica en cliquant sur le lien ci-après[9]).
    En , le général Hindenburg décida de la création d'une ligne défense à l'arrière du front ; lors du retrait des troupes allemandes, tous les villages seraient détruits pour ne pas servir d'abri aux troupes franco-anglaises. Dès le les habitants furent évacués et dispersés dans des lieux occupés, jusqu'en Belgique. En , avant du retrait des troupes allemandes sur la ligne Hindenburg, le long du canal de Saint-Quentin, les maisons sont pillées et incendiées, le village est systématiquement détruit. L'église, la mairie, les écoles et toutes les maisons sont dynamitées et les arbres sciés à 1 m de hauteur[10]. Le village, vidé de ses habitants, reste occupé par les Allemands ; il est repris les 13 et après de durs combats par les troupes britanniques[11]. Les ruines du village seront plusieurs fois reprises par chaque camp et ce n'est qu'en , lors de la bataille de la ligne Hindenburg que Gricourt sera définitivement libérée par la 24e division britannique. Communiqué britannique du  : "Hier, nos troupes résolurent de s'avancer jusqu'à Gricourt. La tâche n'était pas facile parce qu'il fallait longer un chemin creux. Tout fut mis en train. Les tanks partirent avec leur charge d'adroits tireurs. Les avions mitraillaient les assaillants. L'infanterie, des braves gars du Sussex, chargea. Il y eut des corps à corps furieux aux abords de Gricourt…"[12]
    Après l'Armistice, de nombreux habitants ne revinrent pas s'installer dans la commune et, avec les dommages de guerre, commencèrent une nouvelle vie dans d'autres lieux. Pour ceux qui furent de retour commença une longue période de plus de dix ans de reconstruction des habitations (maisons provisoires), des fermes, des bâtiments publics, des routes. De 672 habitants habitants avant la guerre, Gricourt n'en comptait plus que 357 en 1921.
    Vu les souffrances endurées par la population pendant les quatre années d'occupation et les dégâts aux constructions[13], la commune s'est vu décerner la Croix de guerre 1914-1918 (France) le [14].
    Sur le monument aux morts sont inscrits les noms des neuf soldats gricourtois morts pour la France[15].

    Politique et administration

    Découpage territorial

    La commune de Gricourt est membre de la communauté de communes du Pays du Vermandois, un établissement public de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre créé le dont le siège est à Bellicourt. Ce dernier est par ailleurs membre d'autres groupements intercommunaux[16].

    Sur le plan administratif, elle est rattachée à l'arrondissement de Saint-Quentin, au département de l'Aisne et à la région Hauts-de-France[17]. Sur le plan électoral, elle dépend du canton de Saint-Quentin-1 pour l'élection des conseillers départementaux, depuis le redécoupage cantonal de 2014 entré en vigueur en 2015[17], et de la deuxième circonscription de l'Aisne pour les élections législatives, depuis le dernier découpage électoral de 2010[18].

    Administration municipale

    Charles Louis Eugène Napoléon de Tascher de la Pagerie était maire de Gricourt en 1913[19].

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    Les données manquantes sont à compléter.
    avant 1876 après 1877 Deballe[20]    
    1965 1995 Ghislain Lesage SFIO puis
    PS
    Agriculteur
    1995 2001 Henri Carpentier    
    mars 2001 En cours
    (au 23 mai 2020)
    Roland Varlet LR Professeur des écoles
    Réélu pour le mandat 2020-2026[21],[22],[23]

    Démographie

    Carte de Cassini du secteur
    (vers 1750)

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[24]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[25].

    En 2018, la commune comptait 966 habitants[Note 3], en augmentation de 0,73 % par rapport à 2013 (Aisne : −1,25 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    540600634629708709721756784
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    773784755765774760767794742
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    773712672357409426397381410
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2004 2009 2014
    439397669651761739708852989
    2018 - - - - - - - -
    966--------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[26] puis Insee à partir de 2006[27].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Culture locale et patrimoine

    Lieux et monuments

    Personnalités liées à la commune

    Voir aussi

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage publié en décembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

    1. « Zonage rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le )
    2. « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le )
    3. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le )
    4. « Base des aires d'attraction des villes 2020 », sur insee.fr, (consulté le )
    5. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    6. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    7. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    8. http://www.carto1418.fr/19140828.php
    9. « Nouvelles de France : chronique hebdomadaire de la presse française » , sur Gallica, (consulté le ).
    10. http://www.carto1418.fr/target/19170316.html
    11. « La Guerre mondiale : bulletin quotidien illustré » , sur Gallica, (consulté le ).
    12. « Le Petit Parisien : journal quotidien du soir » , sur Gallica, (consulté le ).
    13. « Carte spéciale des régions dévastées. 13 SE, Cambrai [Sud-Est] / [Service géographique de l'armée] » , sur Gallica, (consulté le ).
    14. http://memorialdormans.free.fr/CommunesCroixDeGuerre14-18.pdf
    15. https://www.geneanet.org/gallery/?action=detail&id=197956&individu_filter=PION&rubrique=monuments
    16. « communauté de communes du Pays du Vermandois - fiche descriptive au 1er avril 2020 », sur https://www.banatic.interieur.gouv.fr/ (consulté le )
    17. « Code officiel géographique- Rattachements de la commune de Gricourt », sur le site de l'Insee (consulté le ).
    18. « Découpage électoral de l'Aisne (avant et après la réforme de 2010) », sur http://www.politiquemania.com/ (consulté le ).
    19. Acte de mariage de son fils le 22 avril 1913 - Archives de Paris
    20. Almanach historique administratif et commercial de la Marne de l'Aisne et des Ardennes, Matot-Braine, Reims, 1877, p214.
    21. Préfecture de l'Aisne consulté le 7 juillet 2008
    22. « Liste des maires de l'Aisne » [xls], Préfecture de l'Aisne, (consulté le )
    23. « Roland Varlet élu à la tête de Gricourt pour la quatrième fois », sur aisnenouvelle.fr, L'Aisne nouvelle, (consulté le ).
    24. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    25. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    26. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    27. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.

    Liens externes

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