Grégoire Wyrouboff

Grégoire Wyrouboff ( - [1]), français d'origine russe, est un philosophe positiviste du XIXe siècle, connu pour ses travaux sur la cristallographie. Disciple d'Auguste Comte, il était titulaire de la chaire d'histoire des sciences au Collège de France.

Biographie

Né à Moscou, Grégoire Wyrouboff est élève en médecine et philosophie à l’université de Moscou. Il s'intéresse rapidement à la philosophie positiviste. Il semble que son intérêt se révéla grâce aux conférences de littérature française donnée par Edmond Pommier au lycée de Saint-Pétersbourg où le jeune Grégoire Wyrouboff suivait sa scolarité.

En 1865, Grégoire Wyrouboff suit en France les cours de philosophie positiviste d’Auguste Comte. Il rencontre bientôt Émile Littré, autre intellectuel inscrit dans la mouvance positivisme, avec lequel il collabore en fondant notamment, en 1867, la Revue La Philosophie positive, éditée jusqu'en 1883. C’est à cette époque qu’il publia La Science vis-à-vis de la religion (1865) et Auguste Comte et Stuart Mill (1866).

En parallèle de ses contributions à la pensée positiviste, Wyrouboff effectue des recherches en cristallographie et en chimie. Son premier travail sur les substances colorantes de la fluorine paraît en 1866. Par la suite, il étudie des formes cristallines et de la structure des cristaux, il s'intéresse également à leurs conséquences sur les propriétés physiques. Scientifique très impliqué dans la détermination des formes primitives des polyèdres les plus compliqués, il réalise un grand nombre de cristallisations, cherchant un rapport entre la composition chimique et la forme cristalline, et publie son ouvrage Calculs cristallographiques.

Grégoire Wyrouboff est  initié franc-maçon le en même temps que Jules Ferry et Emile Littré par la loge « La Clémente Amitié » du Grand Orient de France à l’Orient de Paris.

Grégoire Wyrouboff s'intéresse de près à l'isomorphisme. Vers 1879, il repense la loi de Mitscherlich et en conteste la généralité avant de limiter et reformuler la notion d'isomorphisme. Il effectue également de nombreuses recherches sur la polarisation rotatoire de la lumière par les cristaux. Son article «La chimie des terres rares» paraît en 1900 dans la Revue Scientifique ; « La nature » paraît en 1914 dans la Revue des sciences et de leur application à l’art et à l’industrie.

Ce n'est pas seulement par ses travaux scientifiques qu'il a su se faire apprécier de ses contemporains, mais aussi par ses qualités humaines, il semble qu'il se soit porté volontaire pour soigner les blessés de la guerre contre la Prusse en 1870.

Il se fait naturaliser en 1889, année où est publié son Manuel pratique de Cristallographie dont un exemplaire signé de sa main est consultable en ligne. Curieux et apprécié de ses confrères russes, il sera l'une des personnalités à faire un discours d'adieu à Tourguéniev le , à la gare du Nord de Paris, avant que l'écrivain ne soit ramené en Russie pour y être enterré. Il se dit également que Wyrouboff a édité les œuvres en dix volumes de son ami écrivain Alexandre Herzen de 1875 à 1879.

À la disparition de la Revue La Philosophie positive, en 1901, la Sorbonne lui prêta un laboratoire personnel où il s’adonna à ses travaux de chimie, physique et minéralogie. Ses recherches sur la cristallographie le firent connaître du monde entier. Nommé à la chaire d’histoire générale des sciences du Collège de France en 1903, il y enseigne jusqu’à sa mort. Son libéralisme lui attire des attaques aussi bien que des amitiés sincères. Selon l'historienne B. Bensaude-Vincent, Wyrouboff, successeur de Charles Laffitte au Collège de France, vire comme lui au « positivisme religieux », et fait « du catéchisme plus que de l'histoire des sciences » [2].

Il s'éteint en décembre 1913 après une longue maladie.

Œuvres

Pensée Positiviste

  • Revue La Philosophie positive
  • La Science vis-à-vis de la religion (1865)
  • Auguste Comte et Stuart Mill (1866)

Sciences

  • Manuel de Cristallographie 1889

Références

Sources

  • Bulletin de la Société Française de Minéralogie Vol.37 (1914) 44-58
  • (en) George SARTON, « Paul, Jules, and Marie Tannery (With a Note on Grégoire Wyrouboff) », Isis, vol. 38, , p. 33–51 (DOI 10.1086/348033, lire en ligne)
  • (en) Jean JACQUES, « Grégoire Wyrouboff (1843–1913) et la chimie positive », Comptes Rendus de l'Académie des Sciences - Series IIC - Chemistry, vol. 2, nos 7-8, , p. 467–470 (DOI 10.1016/S1387-1609(00)88561-8)

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